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Les clés pour réaliser un diagnostic d‘ambiance de bergerie

Une fois l’alimentation maîtrisée, reste le cadre de vie des brebis. L’ambiance en bâtiment va impacter directement la santé et l’immunité des brebis. Trois points sont à vérifier lors de la conception du bâtiment ou en cas de problème : l’hygrométrie, la ventilation et la température.

« Quand l’ambiance en bergerie est bonne, on peut considérer que la pression des pathogènes va être au plus bas. C’est un levier de prévention et de protection globale du troupeau », pose David Cuvillier, vétérinaire conseil pour le laboratoire Zoetis.

Nous sommes chez Catherine et Paul Bony, à Olby dans le Puy-de-Dôme. Le couple d’éleveurs s’est prêté au jeu d’un diagnostic d’ambiance dans leur bâtiment d’agnelage, lors d’un séminaire du laboratoire vétérinaire. Construite en 2017, cette bergerie est la petite dernière de l’exploitation, elle vient en renfort du tunnel destiné aux brebis vides et agneaux au biberon et du bâtiment engraissement, plus ancien.

Orientation et vent dominant

<em class="placeholder">Pigeons en bergerie</em>
Paul Bony est éleveur ovin avec son épouse, dans le Puy-de-Dôme. Ils ont construit en 2017 un bâtiment spécial agnelage. © B. Morel
« Il faut percevoir rapidement la qualité de la bergerie dans sa globalité », reprend David Cuvillier. Le diagnostic commence par l’extérieur. Les sites GéoPortail ou Google Earth permettent de connaître l’orientation du bâtiment.

L’application Wind Finder, elle, va permettre de définir le vent dominant dans la zone. « Ici, on voit que le bâtiment est parallèle au vent dominant, ce qui est dommage car il y aura peu ou prou de ventilation naturelle et la ventilation par la faîtière ne fonctionne pas », souligne le vétérinaire. Après le positionnement du bâtiment, on s’intéresse aux matériaux utilisés, s’il s’agit de bois, de ciment, tôle, etc.

« Une fois que l’on entre dans le bâtiment, les trois principaux paramètres à prendre en compte sont, par ordre d’importance : l’hygrométrie, la ventilation avec notamment la présence ou non de courants d’air, et la température », liste-t-il.

On commence par évaluer si la surface d’aires paillées disponibles est suffisante par rapport au nombre d’animaux présents. « Ici, les brebis seules ont de la place, étant donné qu’on compte 1 à 1,5 mètre carré par brebis. Cependant, les brebis suitées sont un peu à l’étroit car il faut rajouter 0,5 mètre carré par agneau », explique David Cuvillier.

Des traces de condensation ?

Pour l’hygrométrie, il est nécessaire de regarder les parois du bâtiment et les surfaces lisses, métalliques pour déceler d’éventuelles traces de condensation. L’état de la laine des brebis est également un bon indicateur de taux d’humidité en bâtiment.

<em class="placeholder">Pigeons en bergerie</em>
Paul Bony est éleveur ovin avec son épouse, dans le Puy-de-Dôme. Ils ont construit en 2017 un bâtiment spécial agnelage. © B. Morel
Côté ventilation, la taille du bâtiment entre en jeu. La bergerie de Catherine et Paul Bony mesure 23 mètres de large et 40 mètres de long, soit un volume total de 4 830 mètres cubes. « On compte en moyenne 6 mètres cubes par brebis, ici on est à 12. Le bâtiment est donc surdimensionné », relève David Cuvillier. Il précise qu’une bergerie doit pouvoir renouveler son air toutes les trois minutes et qu’il faut compter 0,025 mètre carré d’entrée d’air par brebis (0,02 mètre carré par agneau).

Enfin, pour déceler d’éventuels courants d’air, il est possible de recourir à un fumigène (à faire en fin de diagnostic pour ne pas être gêné par la fumée).

Un bâtiment trop volumineux

Pour finir, on relève la température ambiante et celle de la litière. Si cette dernière est trop élevée, cela va favoriser le développement de pathogènes. À noter que les brebis tondues dégagent deux fois plus de chaleur que les non-tondues.

« Ce bâtiment est donc caractérisé par une orientation qui n’est pas optimale, une surventilation modérée et un volume intérieur trop important. Une piste d’amélioration pour la ventilation serait de jouer sur les entrées d’air », conclut David Cuvillier.

Avec un taux de saisie partielle à l’abattoir pour problème pulmonaire à 0,05 %, Paul Bony est tout de même satisfait de la qualité de l’air dans ce nouveau bâtiment.

Chiffres clé

500 brebis Rava, 85 ha et estive

3 agnelages en 2 ans, trois périodes d’agnelage par an

1,2 mise bas par brebis/an

1,5 de prolificité

15 % de mortalité

850 agneaux vendus par an

100 agnelles de renouvellement

0,05 % de saisie partielle à l’abattoir pour problème pulmonaire

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