« La contractualisation est au cœur du contrat pour les filières animales en Occitanie »
Réunis en séance plénière le 25 mars 2021, les élus de la Région Occitanie ont adopté un contrat pour les filières animales pour les sept années à venir. Plusieurs leviers d’actions évoquent la contractualisation. Vincent Labarthe, vice-président chargé de l’agriculture et de l’enseignement agricole à la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, les passent en revue.
Réunis en séance plénière le 25 mars 2021, les élus de la Région Occitanie ont adopté un contrat pour les filières animales pour les sept années à venir. Plusieurs leviers d’actions évoquent la contractualisation. Vincent Labarthe, vice-président chargé de l’agriculture et de l’enseignement agricole à la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, les passent en revue.
Vous avez travaillé sur un contrat de filières animales. Comment avez-vous élaboré ce plan ?
Quels sont ses objectifs ?
V. L. - Le plan est construit autour de quatre axes stratégiques majeurs : améliorer le revenu des éleveurs et créer de nouvelles valeurs ajoutées pour les productions, promouvoir un élevage durable et respectueux du bien-être animal, renforcer la diversité et la complémentarité des systèmes et des territoires, ainsi que renouveler les générations d’éleveurs et améliorer la viabilité des exploitations. Ces quatre axes se déclinent en 13 actions à mettre en œuvre qui font l’objet d’une fiche détaillée plus opérationnelle. Le périmètre du contrat est celui de l’ensemble des filières, de l’amont à l’aval, incluant la production, les outils d’abattage, la transformation et la commercialisation ainsi que la consommation.
Afin d’améliorer les revenus des éleveurs, l’une de vos actions vise à « encourager la création de filières d’approvisionnement régionales équitables grâce notamment à la contractualisation ». En tant que collectivité territoriale, que pouvez-vous faire concrètement ?
V. L. - La Région peut agir concrètement pour assurer des débouchés aux produits régionaux. Tout d’abord via sa politique d’achat volontariste en restauration collective, avec un objectif fixé à 75 % de produits locaux et bio dans la restauration des lycées d’ici 2026. Les lycées régionaux représentent un potentiel de 25 millions de repas par an. La Région agit également en travaillant aux côtés de la grande distribution régionale, qui représente près de 70 % de l’approvisionnement alimentaire des ménages d’Occitanie. Ces actions contribuent à la structuration de filières régionales. Mais nous disposons également d’un programme d’action en faveur de la structuration des filières, notamment pour les filières bio : crédits d’études, d’expérimentations, d’animations, de financement de stratégies de commercialisation, d’export, de valorisation, et intervention en investissement pour la création d’outils structurants collectifs ou individuels, outils industriels…
Quelle place prend la contractualisation dans ce plan de filière ?
V. L. - Une des fiches du contrat de filière est effectivement orientée vers la contractualisation, avec des objectifs très précis, comme la mise en place et l’animation de groupes de travail de l’amont à l’aval par filière pour proposer des modèles de contractualisation et identifier des outils d’aide à la contractualisation : modèle de contrat, indicateurs de coûts de production, etc. Il s’agit aussi de financer des outils de prévision de mise en marché, accompagner l’informatisation des éleveurs – une étape indispensable pour la prévision puis la contractualisation.
Quelles aides concrètes sont prévues pour les éleveurs d’Occitanie ?
V. L. - Nous souhaitons également mettre en place un groupe de travail en vue de l’élaboration d’une caisse de péréquation pour assurer un revenu à l’éleveur produisant des animaux finis et lui apporter des garanties de prix (contre-saison, finition…) ; il faut aussi accompagner financièrement la mise en place de la caisse de péréquation. Nous accompagnerons aussi l’appui technique aux producteurs pour finir les animaux. Bref, les outils financiers de la Région seront directement mobilisés pour initier et appuyer les actions menées par les acteurs économiques et professionnels de ces filières.
À retenir
Première région ovine avec 32 % du cheptel national (21 % en ovin viande et 3 500 producteurs, 57 % en ovin lait et 2 000 producteurs).
Première région productrice en agriculture biologique en ovin viande et ovins lait (30 % de la production nationale en viande, 70 % de la production laitière nationale).
8 % de la production agricole régionale, c’est la part que représente l’élevage ovin en Occitanie.