Adapter la centrale au troupeau
Une centrale photovoltaïque n’est pas un lieu prévu pour l’élevage. Quelques aménagements et équipements sont donc nécessaires pour mettre en place un troupeau ovin.
Une centrale photovoltaïque n’est pas un lieu prévu pour l’élevage. Quelques aménagements et équipements sont donc nécessaires pour mettre en place un troupeau ovin.
Les contrats établis entre gestionnaires de centrales photovoltaïques et éleveurs désignent généralement ces derniers comme étant en charge de garantir le bien-être des animaux et le maintien des performances du troupeau. Cependant, chaque développeur de centrale a sa politique. Le coût des équipements ainsi que leur mise en place peuvent être pris en charge par le gestionnaire, qu’il s’agisse des râteliers, des abreuvoirs ou des parcs de contention.
Clôtures et barrières
Technologie de pointe attirant les convoitises, les panneaux photovoltaïques sont protégés des intrusions extérieures par de hautes grilles métalliques entourant les centrales. Ces barrières de 2 à 2,5 mètres de haut empêchent ainsi aux intrus animaux ou humains d’entrer et les ovins ne peuvent pas non plus sortir. Ces protections servent également à l’éleveur qui n’a alors pas besoin de délimiter lui-même l’espace de pâturage. Néanmoins, selon sa stratégie de gestion de l’herbe, la taille du lot d’animaux présent sur la centrale, la surface à pâturer, l’éleveur peut décider de mettre en place des filets pour accentuer la pression sur certaines zones. Cependant, certains éleveurs déjà investis dans l’agrivoltaïsme ont témoigné de clôtures mal implantées, notamment en présence de relief du terrain. L’étanchéité n’est alors pas optimale. L’entretien des clôtures extérieures reste néanmoins du ressort du gestionnaire de la centrale, l’éleveur devra donc être entendu par celui-ci en cas de problème de l’enceinte de protection.
Équipement d’affouragement
Bien que le but de l’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage soit que les animaux se nourrissent principalement de la ressource herbagère présente sur le site pour en assurer l’entretien, celle-ci peut venir à manquer. Deux options s’offrent à l’éleveur désireux de conserver les animaux sur une centrale déficiente en herbe : alléger le chargement ou affourager. Lorsque la centrale se trouve éloignée des autres parcelles de l’exploitation, faire des allers-retours avec la bétaillère n’est pas la solution la plus simple. Cependant, l’Institut de l’Élevage recommande que les surfaces additionnelles ne soient pas à plus de 20 kilomètres ou 20 minutes de route de la ferme pour ne pas multiplier le temps passé en transport. Néanmoins en pratique, la solution d’apporter du foin sur la centrale peut s’avérer cohérente. L’éleveur aura à charge de mettre en place les râteliers. Pour les agneaux en engraissement, il faut également prévoir des auges ou des nourrisseurs pour distribuer les concentrés.
Abreuvement et point d’eau
L’abreuvement est essentiel au pâturage. Les centrales photovoltaïques ne comprenant généralement pas de point d’eau dans leur conception. Pour des parcs déjà établis, l’éleveur a la responsabilité de subvenir aux besoins en eau de ces animaux. La charge de travail est importante et chronophage, et nécessite de faire des allers-retours entre l’exploitation et la centrale. Dans les projets en cours de réalisation, il est recommandé à l’éleveur de demander la mise en place d’une arrivée d’eau directement sur place. Ainsi, l’Institut de l’élevage recommande la mise en place d’une ligne d’eau qui traverse le parc avec plusieurs raccords afin de pouvoir répartir des abreuvoirs en différents points stratégiques. La définition au préalable de parcelles différenciées pour le pâturage est alors un plus. Il faut compter en moyenne une sortie d’eau pour deux hectares. Les vannes de d’arrivée doivent être facilement accessibles pour l’éleveur, de même qu’un compteur d’eau qui permettra de suivre la consommation du troupeau et déceler d’éventuelles fuites. Le débit recommandé est de l’ordre de quatre à cinq litres par minute. Il est conseillé de surveiller la tension électrique de l’eau qui doit rester inférieure à 150 mV.
Matériel de contention
L’agrivoltaïsme doit permettre de maintenir les niveaux de performance du troupeau. Faire paître ses animaux sur dans un parc photovoltaïque ne doit donc pas représenter un frein à la conduite du troupeau et à la manipulation des animaux. Ainsi, il est conseillé pour l’éleveur d’installer du matériel de contention pour intervenir sur les animaux ou les trier. Il est préférable de se servir d’un parc de contention mobile car les parcs solaires ne sont pas forcément d’un seul tenant, il est donc judicieux de pouvoir déplacer le matériel de contention. Par ailleurs, un parc fixe pourrait être gênant pour la circulation des engins dans le parc photovoltaïque.
Ombre et protection contre les intempéries
Une centrale photovoltaïque est composée d’espaces ouverts au niveau des interrangs de panneaux et des voies de circulation, ainsi qu’aux abords des clôtures. Les tables photovoltaïques sont assez hautes pour permettre aux ovins de circuler en dessous et de s’abriter en cas d’intempéries et de trouver de l’ombre en cas de fortes chaleurs. Les panneaux limitent également l’exposition au vent et créent un microclimat, proche de ceux créés par les arbres et les haies en amenuisant les écarts de température entre le jour et la nuit.