PAC 2023 : « J’ai été alertée du risque de remontée à la réserve de mes DPB »
Annick Renou, 73 ans, est exploitante en polyculture élevage à Brucourt, dans le Calvados. Depuis peu, elle touche sa retraite et ne peut donc plus percevoir d’aides PAC. Elle a anticipé cette étape pour préserver les DPB attribués à ses surfaces et favoriser l’installation des jeunes.
Annick Renou, 73 ans, est exploitante en polyculture élevage à Brucourt, dans le Calvados. Depuis peu, elle touche sa retraite et ne peut donc plus percevoir d’aides PAC. Elle a anticipé cette étape pour préserver les DPB attribués à ses surfaces et favoriser l’installation des jeunes.
Avec les nouvelles régles de la PAC 2023, il n’est pas possible de cumuler aides PAC et retraite dès lors que l’exploitant agricole individuel a passé l’âge de 67 ans. Annick Renou touche sa retraite depuis peu et a dû anticiper. Elle témoigne.
« Je suis en pleine phase de réflexion par rapport à la cessation d’activité, concernant la ferme que j’ai reprise individuellement quand mon mari a pris sa retraite en 2009. La majorité des terres (85 hectares) a été cédée de manière progressive, en privilégiant l’installation de jeunes. La dernière transmission en date remonte à cette année, avec une vingtaine d’hectares pour installer un membre de la famille.
Sécuriser les droits à paiement de base
Nous avons pris soin de faire les démarches de transfert de DPB (droits à paiement de base) pour qu’il puisse toucher les aides de la PAC. J’ai conservé 4,5 hectares (ha) sous le statut d’agricultrice retraitée. Je touche une pension de retraite depuis juillet 2023, à savoir 812 euros, donc je ne suis désormais plus éligible aux aides de la nouvelle PAC 2023. Ma comptable m’a alertée sur le risque encouru en cas de non-activation des DPB pendant deux ans, à savoir une remontée à la réserve. Je vais donc devoir prendre une décision si je veux que cette surface conserve des DPB, qui représentent 114 euros par hectare (€/ha). Par ici, certaines terres se vendent plus de 10 000 euros l’hectare auprès de haras. Il faut donc bien tout calculer, et notamment les cotisations MSA, pour déterminer si le maintien de l’activité vaut le coup. Même si arrêter n’est pas si facile quand on a exercé ce métier toute sa vie. »