Novogen et Inrae travaillent la génétique pour suivre le comportement des poules pondeuses
En amont du Salon international de l’Agriculture, l’Inrae organisait, le 11 février, une journée destinée à la presse, à Saint-Gilles, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). L’occasion de parler génétique en volailles.
En amont du Salon international de l’Agriculture, l’Inrae organisait, le 11 février, une journée destinée à la presse, à Saint-Gilles, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). L’occasion de parler génétique en volailles.

« L’enjeu de la génétique en pondeuse est de s’adapter à tous les environnements et à tous les systèmes dans le monde. » Lorry Bécot, généticien chez Novogen (siège à Plédran, dans les Côtes-d’Armor), a résumé ainsi la demi-heure d’intervention partagée avec Nicolas Bédère du groupe de recherches Pégase de l’Inrae, lors de la visite de presse qui s’est tenue dans les locaux de l’institut à Saint-Gilles (35). Une visite qui a permis de rappeler certains critères essentiels à une bonne lignée génétique en pondeuses, donc à ce qui participe à une production efficace en œufs.
Une identification pour chaque poule
Plusieurs caractères sont mesurés par la recherche génétique réalisée par Novogen et Inrae, comme « la production d’œufs, la qualité des œufs, le comportement des poules », a expliqué Lorry Bécot. « Ces caractères vont être mesurés dans le but précis de répondre aux attentes économiques, environnementales, du bien-être animal, des consommateurs, de l’éleveur. » Le sélectionneur améliore ainsi la lignée, de génération en génération en utilisant la technique du croisement. Novogen a notamment développé le nid électronique, rattaché à un système de radiofréquences. « Pour chaque poule on associe une identification. Lorsqu’une poule utilise un nid, on enregistre son comportement. Quel nid utilise-t-elle ? Combien de temps elle y passe ? », a renchéri Lorry Bécot. Les généticiens vont aussi savoir si la poule a pondu et vont associer l’œuf pondu à la poule. « Ce qui va nous permettre d’ajouter des critères de qualité de l’œuf à l’échelle individuelle, ce qui est primordial pour faire une sélection de qualité. »
Un suivi individuel de la pondeuse
Ce suivi et les analyses qui en découlent permettent de mettre en évidence les différences entre les individus, « c’est-à-dire le fait d’aller pondre à telle heure. Par exemple le fait de pondre 2 heures avant l’allumage ou 2 heures après l’allumage est influencé à 60 % par les gènes de la poule. Le reste est lié à des critères environnementaux. » Et Nicolas Bédère de préciser une stratégie pour inciter les poules à aller pondre dans les nids : « avoir une lumière suffisante dans le bâtiment pour que les poules aillent pondre dans les nids plutôt que dans les coins sombres ». Lorry Bécot en a profité pour donner quelques conseils aux éleveurs, comme celui de privilégier des lignées de poules qui ne pondent pas toutes à la même heure, de manière à éviter « des embouteillages dans les nids ».
Résister aux maladies
Autre recherche en cours : la génétique de la résistance aux maladies. « Un sujet très complexe car, quand vous améliorez la résistance à une maladie, vous pouvez ouvrir les portes à un autre pathogène », estime Nicolas Bédère, soulignant que « la résistance aux seuils thermiques est un sujet plus simple et je pense qu’avec les changements climatiques, c’est un sujet qui devrait nous concerner ».