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« Nous faisons du croisement laitier trois voies Procross depuis quinze ans »

Au Gaec Sweertvaegher-Merlant, dans le Nord, le croisement Holstein x montbéliarde x viking red a contribué à booster la fertilité et la robustesse des 400 vaches présentes.

Sophie et Yoann Merlant. « Grâce au croisement Procross, nous avons de belles petites vaches bien enveloppées, fertiles et rustiques. »
Sophie et Yoann Merlant. « Grâce au croisement Procross, nous avons de belles petites vaches bien enveloppées, fertiles et rustiques. »
© Gaec Sweertvaegher-Merlant

Installés à Grand-Fayt, Sophie Merlant et Yoann, son mari, gèrent un troupeau de 400 vaches croisées Procross. Ce système de croisement rotatif trois voies est réalisé avec les races Holstein, montbéliarde et viking red. Le croisement a été intégré dans la conduite du troupeau en 2007 pour améliorer les résultats de reproduction et la rusticité du troupeau initial de 100 prim’Holstein. Le tout sans perdre de vue l’objectif d’augmenter la production laitière par vache. Il y a vingt ans, la moyenne d’étable du troupeau repris par le couple avoisinait les 7 000 kg. Aujourd’hui, les croisées produisent en moyenne 9 500 kg de lait à 41 g/kg de TB et 34 g/kg de TP avec des comptages cellulaires inférieurs à 200 000 cellules par millilitre de lait.

Côté reproduction, il est difficile de distinguer avec précision quelle est la part d’amélioration des résultats attribuable au croisement de celle liée à l’évolution de la conduite du troupeau (investissement dans un outil de monitoring pour détecter les chaleurs notamment). Quoi qu’il en soit, l’intervalle-vêlage vêlage (IVV) du troupeau a progressivement été réduit d’une soixantaine de jours. Il est désormais de 370 jours.

Réussite en première IA de 65 % pour les vaches

Le taux de réussite en première insémination avoisine 65 % pour les vaches et 68 % pour les génisses. Le pourcentage de vaches ayant eu au moins trois inséminations est inférieur à 10 %. Il faut 1,4 insémination pour obtenir une insémination fécondante.

La longévité des vaches s’est également améliorée. « Elles font en moyenne 3,4 veaux contre 2 avec le troupeau Holstein initial. Et sans une augmentation du taux de réforme lié à la néosporose, cette moyenne serait plus élevée. »

Autre source de satisfaction, les croisées Procross valorisent bien l’herbe pâturée. En saison de pâturage, la quasi-totalité des 330 vaches traites ont accès à 60 hectares de prairie (20 ares/VL au printemps complété par au minimum 15 à 20 kg brut d’ensilage de maïs). Seule une trentaine de fraîches vêlées restent dans le bâtiment.

 

 
La plupart des femelles sont gardées pour le renouvellement. Les mâles sont vendus au même prix que des Holstein.
La plupart des femelles sont gardées pour le renouvellement. Les mâles sont vendus au même prix que des Holstein. © Gaec Sweertvaegher-Merlant

 

Meilleure résistance aux mammites et boiteries

Sophie et Yoann Merlant apprécient également le gabarit plus petit de leurs vaches. « Ces vaches sont bien adaptées à notre salle de traite 2x24 simple équipement et à nos logettes. » Autres avantages cités par le couple : « Quand une vache fait une mammite sévère, avant, en race pure, il fallait souvent la réformer rapidement. Maintenant, nous arrivons à en récupérer certaines pour les réintégrer dans le troupeau ou pour les engraisser. De même, quand une vache boite, nous la parons et elle guérit vite. »

Côté bémol, Sophie Merlant constate « qu’avec la race montbéliarde, les veaux ont tendance à se téter ». La pose de quelques anneaux pèse cependant très peu dans la balance par rapport aux nombreux avantages listés par les éleveurs.

« Nous ne reviendrions pas en arrière. Nous nous sommes installés sur l’exploitation d’un tiers. Il fallait faire nos preuves pour pouvoir rembourser nos emprunts. L’amélioration de la fertilité et de la robustesse de nos vaches a contribué à ce que nous y parvenions », conclut Sophie Merlant.

Cinq nouveaux taureaux par race à chaque campagne

Toutes les femelles du troupeau sont inséminées. La semence sexée n’est utilisée que pour les génisses inséminées avec un taureau de race montbéliarde.

Ne cherchez pas de taureaux au Gaec, il n’y en a pas. Toutes les femelles sont inséminées. Les génisses le sont dès l’âge de 15 mois. « Nous utilisons uniquement des semences conventionnelles à l’exception des génisses inséminées avec un taureau de race montbéliarde. Dans ce cas, nous prenons des doses de semences sexées pour éviter d’avoir des problèmes au vêlage. Nous en avons eu beaucoup lorsque nous avons commencé à faire du croisement avec des taureaux montbéliards, même quand ils étaient bien indexés en facilité de naissance », relate Sophie Merlant.

Achats de 40 à 50 paillettes par taureau

 

 
Il faut 1,4 insémination pour obtenir une insémination fécondante.
Il faut 1,4 insémination pour obtenir une insémination fécondante. © Gaec Sweertvaegher-Merlant

 

Au Gaec, c’est Sophie qui est responsable du choix des taureaux. « J’en choisi cinq de chaque race parmi les meilleurs en production, taux, membres et fonctionnels. Comme le croisement trois voies limite les problèmes de consanguinité, je ne me casse pas la tête à remonter jusqu’aux grands-parents pour choisir un taureau. »

Elle commande 40 à 50 paillettes par taureau qu’elle stocke dans deux cuves. « La gestion des cuves n’est pas compliquée. En revanche, il faut s’assurer auprès de la coop d’IA que les taureaux que vous choisissez sont disponibles. »

Les vaches à inséminer sont repérées à l’aide du logiciel de gestion de troupeau Icownect. « Compte tenu de l’effectif du troupeau, même si les vaches expriment bien leurs chaleurs, nous avons investi dans un outil de monitoring. »

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