Biosécurité : « Nous avons des parcs de quarantaine »
À la SCEA Blanche Bannière, dans le Nord, pour éviter d’introduire des maladies via l’achat d’animaux, les éleveurs ont investi dans des parcs de quarantaine.
À la SCEA Blanche Bannière, dans le Nord, pour éviter d’introduire des maladies via l’achat d’animaux, les éleveurs ont investi dans des parcs de quarantaine.
« Nous sommes peut-être enfin venus à bout de l’IBR dans notre troupeau laitier (300 bovins dont 125 vaches traites) et allaitant (350 animaux) », espère Franck Leroy, un des trois associés de la SCEA Blanche Bannière, à Comines dans le Nord. L’IBR est arrivée en 2014 quand l’élevage s’est agrandi et que les éleveurs ont dû acheter des animaux, en viande et en lait. La mortellaro et la BVD sont également entrées dans le troupeau à cette période. La BVD a pu être éradiquée quelques années plus tard. Ces événements aux lourdes conséquences ont motivé les éleveurs à investir dans des parcs de quarantaine.
De même, à l’époque, les éleveurs n’avaient pas l’habitude de demander des garanties sanitaires. Aujourd’hui, ils en demandent pour l’IBR, la BVD et la paratuberculose. « Si des résultats sont positifs, nous pouvons renvoyer les animaux concernés et nous nous faisons rembourser. »
Une case vide ne suffit pas
Avant le parc de quarantaine, « ce qui péchait, c’était qu’il manquait un endroit vraiment isolé des autres animaux de la ferme », pointe Franck Leroy. En 2015, « les génisses pleines achetées pour l’atelier lait ont été mises directement avec les nôtres. Nous n’avions pas de place en bâtiment, ni d’équipement pour les séparer ». Dans le bâtiment des vaches allaitantes, avec onze parcs alignés, « pour isoler les animaux introduits, nous les mettions dans un parc et nous laissions un parc vide entre ce parc et les autres parcs contenant nos animaux. Mais ce n’était visiblement pas suffisant. En plus, il pouvait arriver que, par manque de place, il n’y ait pas de parc vide entre les animaux achetés et les nôtres ». De plus, il peut aussi y avoir des contacts indirects, notamment via le matériel d’élevage. Les conseillers préconisent de privilégier du matériel spécifique pour les animaux introduits. Ou de nettoyer le matériel entre deux lots.
Un parc isolé, des parois pleines
En 2019, le parc de quarantaine a été installé dans le bâtiment des bovins viande, à côté des box d’engraissement. Les parois sont pleines pour éviter tout contact. Un portillon plein empêche le contact entre animaux de cases adjacentes quand ils sont à l’auge. « Il peut se rabattre pour pouvoir distribuer l’alimentation plus facilement, et pour pouvoir nettoyer devant les cases », commente l’éleveur.
Réduire le stress de l’animal introduit
La quarantaine a d’autres avantages comme l’acclimatation de l’animal à son nouvel environnement (microbisme, alimentation, logement…) qui se fait plus en douceur que s’il était directement envoyé dans le troupeau, confronté aux vaches dominantes. En effet, cette période provoque un stress chez l’animal acheté ce qui entraîne un déséquilibre immunitaire et une augmentation des risques de transmission de maladie.