Aller au contenu principal

Multiplication de semences : baisses de surfaces et craintes pour 2023

La production de semences devrait répondre aux besoins des semis de la prochaine campagne en dépit des hausses des charges de production et de certaines baisses de surfaces. La Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams) émet des craintes davantage sur la campagne suivante.

Les coûts de production ont nettement augmenté en multiplication de semences pour la plupart des espèces, comme les potagères (carotte ici).
Les coûts de production ont nettement augmenté en multiplication de semences pour la plupart des espèces, comme les potagères (carotte ici).
© FNAMS

« En multiplication de semences, les coûts de production ont augmenté de 20 % en céréales, de 12 % en betterave, de 10 à 20 % en fourragères et de 5 à 15 % en potagères selon les espèces, énumérait Thomas Bourgeois, président de la Fnams lors d’une conférence de presse le 17 mai. Pour compenser les augmentations de charges et malgré les alertes de la Fnams, nous ne voyons pas pour le moment de revalorisation des contrats des établissements semenciers. »

Avec des surfaces souvent engagées avant cette augmentation des charges, les désaffections des agriculteurs pour la multiplication de semences ne se font pas trop sentir, selon la Fnams, avec peu de craintes pour la récolte 2022 et la disponibilité en semences pour les prochains semis, sauf catastrophe climatique. Mais l’on enregistre des baisses de surfaces cette année par rapport à la campagne précédente : - 4 % en céréales à paille, - 10 % sur les espèces fourragères, - 7 % sur les protéagineux, - 16 % en betteraves (chiffres provisoires). Les raisons peuvent être techniques et climatiques en plus d’être économiques, comme cela a été le cas pour la luzerne confrontée à des problèmes de ravageurs et les excès d’eau en 2021 qui ont fait chuter sa production.

Quelles sont les répercussions de la météo actuelle ? « Les conditions de sécheresse vont avoir un impact surtout sur les cultures de printemps. Les espèces fourragères comme la vesce ou le sainfoin souffrent beaucoup avec un enracinement faible, de même que les céréales de printemps avec une montée à graine trop rapide. Or, ce sont des cultures à faible valeur ajoutée, observe Thomas Bourgeois. Il y a moins de crainte sur d’autres espèces à forte valeur ajoutée comme des potagères ou la betterave porte-graine, souvent irriguées. »

« En dehors de climat, nous avons de fortes craintes pour la campagne 2022-2023 pour la multiplication de semences, souligne le président de la Fnams, où il risque d’y avoir une réelle répercussion économique des charges et des cours élevés en conventionnel. » La Fnams suit de près la consultation publique d'un projet de décret sur des restrictions d’utilisation de produits phytosanitaires en zone Natura 2000, suite à un arrêt émis par le Conseil d’État à ce sujet en novembre dernier. « Dans certains départements comme l’Aude ou le Loir-et-Cher, il y a une proportion non négligeable de production de semences, de l’ordre de 20 à 30 % dans ces zones Natura 2000 pour certaines espèces, constate Jean-Albert Fougereux, responsable technique à la Fnams. Ces productions pourraient être fortement impactées à terme. » Un caillou de plus dans la chaussure des multiplicateurs de semences.

Du matériel de récolte en démonstration

Récolt’Expo le 9 juin à Castelnaudary (Aude) : la Fnams organise avec plusieurs partenaires le premier rendez-vous national de matériel de récolte pour les agriculteurs multiplicateurs de semences et les établissements semenciers. La récolte est une étape clé dans la production de semences, surtout depuis l’interdiction du diquat qui servait de dessicant pour faciliter sa mise en oeuvre. Ce retrait impose le recours à la technique d’andainage pour plusieurs productions, qui fera l’objet de matériels de démonstration et de conférences lors de Récolt’Expo. Autres démonstrations : équipements de récolte, de triage, de ventilation, de séchage, de stockage, d’ensachage…

Les plus lus

Les couverts végétaux sont concernés à différents niveaux par la nouvelle PAC.
PAC 2024 et couverts végétaux : les règles à respecter pour être dans les clous de la conditionnalité des aides

Depuis les mesures de simplification de la PAC adoptées au printemps 2024, les couverts végétaux restent concernés par deux…

Préparation d'un semis de blé.
Météo agricole : quel temps va-t-il faire pour les travaux d’automne ?

Semis des céréales d’hiver, récolte des cultures d’été, quelles seront les conditions météo pour les derniers chantiers…

Moissonneuse batteuse dans un champ de blé tendre en Charente en juillet 2024
Moisson 2024 : les pistes pour faire face aux besoins de trésorerie

La moisson 2024 risque de fragiliser bon nombre d’exploitations de grandes cultures. Comment faire face aux besoins de…

Les crucifères (moutardes, radis…) ont un système racinaire pivotant intéressant d’un point de vue structuration du sol mais elles sont sensibles aux sols compactés ...
Couverts végétaux : favoriser la restructuration du sol grâce à leur système racinaire efficace
Les couverts d’interculture ne peuvent remplacer un travail du sol mécanique pour agir rapidement sur la structure du sol. Mais…
Parcelle de colza mi-octobre, stade 4 feuilles, dans l'Eure
Fertilisation azotée du colza : dans quel cas peut-on apporter 30 unités d’azote minéral en végétation à l’automne ?

Le 7e programme national d’actions nitrates donne la possibilité d’apporter de l’azote minéral sur colza entre…

Le blocage de l'assimilation du phosphore par les cultures (céréales ici) peut être dû au fort taux de calcaire dans un sol.
Phosphore : quelle efficacité pour les engrais censés le rendre plus assimilable ?

Des sociétés proposent des fertilisants à base de phosphore « biodisponible », devant améliorer la nutrition des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures