Dans le vignoble de Montlouis, l’hélico concurrencé par les tours antigel
Le traumatisme causé par le gel ravageur de 2016 a motivé les vignerons de l’ODG des vins de Montlouis-sur-Loire à se mobiliser collectivement. L’hélicoptère a constitué une solution abordable mais il a été concurrencé par d’autres dispositifs.
Le traumatisme causé par le gel ravageur de 2016 a motivé les vignerons de l’ODG des vins de Montlouis-sur-Loire à se mobiliser collectivement. L’hélicoptère a constitué une solution abordable mais il a été concurrencé par d’autres dispositifs.
« À l’époque peu de gens étaient équipés de façon individuelle », relève Frantz Saumon, vigneron et responsable de la commission technique au sein de l’ODG. « En 2017, il y a eu un réel engouement pour l’hélicoptère. 230 ha étaient engagés sur les 450 ha de l’appellation avec 35 vignerons participants », rappelle Virginie Fleureau, responsable de l’ODG. La possibilité de grouper les îlots à protéger a permis de limiter les coûts : « 100 à 200 €/ha en fonction du nombre d’heures de vol, y compris la mobilisation des hélicoptères la veille », précise Virginie Fleureau. En 2017, les hélicos sont intervenus 6 jours sur 2 semaines. « On a imaginé des feux pour créer des réseaux de fumée autour des parcelles qui créent une synergie avec l’hélicoptère, décrit Frantz Saumon. On a eu des résultats, ça a limité le gel sur certains secteurs. » Selon Virginie Fleureau, la perte a été de 20 à 30 % au lieu de 40 % ailleurs.
Une efficacité qui s’est révélée partielle
Mais la solution s’avère difficile à optimiser. « Le créneau de vol possible est limité entre le lever du jour et le moment où la température redevient positive. Si le gel intervient avant, l’hélico ne peut être efficace », illustre Frantz Saumon. La répartition des parcelles engagées ne garantit pas forcément une configuration idéale pour l’efficacité et les coûts.
Les surfaces couvertes ont diminué : 160 ha en 2018 mais il n’a pas gelé, 119 ha en 2019 où 4 vols ont été réalisés. En ce début 2021, 70 ha restent engagés par contrat avec la société Héliberté qui assure les vols.
Un collectif continue d’organiser des points chauds. « On fait venir de la paille, des écorces, de la sciure. Début mars, nous sommes 7 à 8 vignerons à distribuer les matières sèches. On a en partie des parcelles proches mais on arrive à en distribuer sur les 3 collines de l’appellation », détaille Frantz Saumon.
Certains préfèrent s’assurer. Mais surtout, la Cuma des Tours s’est créée en 2018. Aujourd’hui elle rassemble 10 adhérents, couvre 39 hectares avec 26 tours antigel dont 4 fixes et 22 mobiles.
Lire aussi " Quincy élabore un guide de pilotage d’un parc de tours antigel "