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Moisson 2022 : petite récolte pour le blé dur, la tension perdure

Surfaces toujours en berne, rendements fortement pénalisés par le temps chaud et sec particulièrement violent dans le sud de la France... Le blé dur connaît une nouvelle année difficile, alors que les stocks sont déjà bas.

Largement cultivé dans la moitié sud, le blé dur a été exposé aux assauts de la sécheresse, qui a sévi précocement dans la partie méridionale du pays.
Largement cultivé dans la moitié sud, le blé dur a été exposé aux assauts de la sécheresse, qui a sévi précocement dans la partie méridionale du pays.
© R. Lombard

La moisson 2022 n’atténuera guère la tension du marché du blé dur, au moins en France et en Europe. Dans l’Hexagone, les surfaces récoltées étaient encore en repli cet été, à 256 000 hectares, contre près de 300 000 hectares en 2021. Le rendement n’est pas venu sauver la mise de la céréale. Largement cultivé dans la moitié sud, le blé dur a été exposé aux assauts de la sécheresse, qui a sévi précocement dans la partie méridionale du pays. Le rendement moyen estimé par Agreste est de 53 q/ha, légèrement en dessous de 2021. Conséquence : la production nationale cède 0,2 million de tonnes (Mt) sur un an, à 1,4 Mt. C’est près de 20 % en dessous de la moyenne quinquennale.

Comme pour le blé tendre, le blé dur affiche une grande variabilité de rendements sur la zone de collecte d’Axéréal (grande région Centre), entre 50 et 85 q/ha. Très forte hétérogénéité également chez Océalia, mais un cran en dessous : sur le territoire de la coopérative qui couvre le Poitou-Charentes et une partie du Limousin, le rendement moyen avoisine les 50 q/ha, 10 q/ha plus bas que la moyenne historique de la zone.

Au moins, la qualité ne sera pas un obstacle à sa commercialisation. « La moucheture est très peu présente et le mitadinage reste limité », signale Arvalis. Selon les premiers résultats partiels de l’enquête de l’institut, les poids spécifiques sont très largement supérieurs à 76, et 80 % des lots analysés affichaient des teneurs en protéines supérieures à 13,5 %. Les taux en protéines sont toutefois très variables, atteignant « régulièrement les 14 %, à l’exception du Sud-Est ».

Ces qualités permettent d’accéder sans encombre au débouché de la semoulerie, d’autant plus que la production de blé dur est en repli dans les principaux pays producteurs européens. Le cabinet d’analyse Tallage prévoit ainsi une nette hausse des importations en Europe (principalement en Italie) cette saison pour maintenir un stock final déjà à l’étiage. La seule note de détente provient des récoltes confortables attendues en Amérique du Nord, et notamment au Canada. Il faudra au moins cela pour remonter légèrement les réserves mondiales. Elles avaient fondu l’an passé sous l’effet du dôme de chaleur qui avait carbonisé la production canadienne.

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