Mammites : « Je préfère dégainer le test bactériologique à la ferme Vetscan Mastigram+ plutôt que la seringue »
Le Gaec du Pont des loups, dans la Meuse, utilise le test rapide de diagnostic bactériologique des mammites Vetscan Mastigram+, réalisable directement à la ferme, depuis six mois. Les éleveurs y voient un moyen de s’émanciper dans la décision de traiter systématiquement ou non les mammites non sévères.
Le Gaec du Pont des loups, dans la Meuse, utilise le test rapide de diagnostic bactériologique des mammites Vetscan Mastigram+, réalisable directement à la ferme, depuis six mois. Les éleveurs y voient un moyen de s’émanciper dans la décision de traiter systématiquement ou non les mammites non sévères.
« Suite au regroupement de deux troupeaux il y a un an, nous avons eu davantage de mammites, relate Ludivine Graftiaux, aujourd’hui à la tête d’un élevage de 130 vaches laitières. Aidés par notre vétérinaire, nous avons décidé de remettre à plat notre stratégie de traitement des mammites avec un regard neuf pour améliorer la situation. »
Aussi, la jeune éleveuse a-t-elle vu d’un bon œil la proposition de tester Vetscan Mastigram+, un test bactériologique réalisable à la ferme. Après une formation sur le b.a.-ba de l’utilisation du test lors de mammites cliniques non sévères et la conduite à tenir en fonction du résultat obtenu, l’éleveuse s’est lancée en décembre dernier.
Fiche élevage
Gaec du Pont des loups
« Ce qui m’a plu, au-delà du fait de réduire potentiellement le recours aux antibiotiques, c’est de reprendre la main sur la décision de traiter ou non une mammite, poursuit Ludivine. Vetscan Mastigram+ m’aide à objectiver les choses. Bien sûr, je continue de collaborer avec mon vétérinaire, mais grâce à ces tests, je me sens moins dépendante. »
Un test à la ferme simple à faire et rapide
Concrètement, comment cela se passe-t-il ? En cas de suspicion de mammite, l’éleveuse prend la température de la vache. Sans fièvre ni autre signe de dégradation de l’état de santé, il s’agit une mammite non sévère qui peut être prise en charge directement par l’éleveuse elle-même. « Un prélèvement aseptique de lait réalisé dans les règles de l’art est indispensable, sinon le test ne sert à rien », prévient Dries Everaert, vétérinaire de l’élevage.
Une fois prélevé, l’échantillon est maintenu à température ambiante jusqu’à la fin de la traite. Ensuite, l’éleveuse introduit 1 ml de lait dans un tube contenant un milieu d’enrichissement et le tout est placé dans un petit incubateur (à 37 °C) pendant 7 h à 7 h 30. « La manipulation ne prend même pas cinq minutes », témoigne Ludivine.
Juste avant la traite suivante, l’éleveuse ponctionne à la pipette un peu de ce mélange et y plonge une bandelette test pendant dix minutes. La lecture du résultat est similaire à celle des autotests Covid. « Il suffit de regarder s’il y a une barre ou deux qui apparaissent. » Une barre signifie que le prélèvement ne contient pas de bactéries Gram positif, et qu’il n’est donc pas nécessaire d’administrer un traitement antibiotique dans l’immédiat. Deux barres marquent la présence de bactéries Gram positif qui nécessitent alors un traitement antibiotique. « La lecture est très simple. J’ai eu un doute une seule fois car la deuxième barre ne s’affichait pas de façon nette, mais en attendant deux minutes de plus, elle est apparue franchement », signale-t-elle. Dès lors que l’on commence à deviner l’apparition de la deuxième barre, le test s’avère positif.
Moins de vaches traites sur pot, c’est motivant
Sur onze tests réalisés sur des mammites non sévères, trois se sont révélés négatifs. « L’une des vaches n’a reçu aucun traitement et une autre a reçu uniquement un anti-inflammatoire non stéroïdien. Toutes les deux ont guéri. Pour la troisième, j’ai préféré recourir quand même à l’antibiotique par sécurité car c’était une bonne vache. Mais je sais que je n’aurai pas dû ! Elle aurait sans doute guéri toute seule, elle aussi. Mais ce n’est pas simple de changer ses habitudes ! »
Une attitude que comprend le vétérinaire. « La remise en cause du traitement systématique des mammites cliniques non sévères peut se révéler perturbante pour beaucoup d’éleveurs qui n’ont pas l’habitude de ne rien faire. »
D’un point de vue économique, l’éleveuse estime que le coût de quinze euros par test (hors coût de l’étuve) se montre raisonnable au regard du coût d’une mammite (230 € estimé par Idele). « Écarter le lait pendant huit jours, avec des vaches qui produisent trente kilos, cela commence à faire une jolie petite somme… » Mais ce n’est pas le premier argument qu’elle mentionne concernant l’intérêt du traitement sélectif en lactation. « À la traite, moins il y a de pots, mieux je me porte !, apprécie-t-elle surtout. C’est autant de temps gagné et de sérénité lors de la traite. »
Pour autant, Ludivine a également conscience des limites de ce test. « S’il se révèle positif, nous ne savons pas quelle bactérie cibler. » Sur l’élevage, les streptocoques sont responsables de 60 % des infections mammaires, mais il s’agit une fois sur deux de S. uberis ou de S. dysgalatiae. « Actuellement, nous doublons les tests rapides qui se révèlent positifs d’une analyse bactériologique à la clinique afin de valider l’efficacité du traitement en cours et éventuellement le modifier selon le protocole de soin établi pour l’élevage. »
Mise en garde
Mieux vaut ne pas acheter un incubateur bas de gamme qui risque de mal fonctionner et éventuellement induire des résultats faussement négatifs. Vous pouvez trouver des incubateurs fonctionnels pour 250 €. Attention aussi à la date de péremption des kits d’analyse (un an après la date de fabrication).