[Maladie] Lutter contre la septoriose, principale maladie du blé
Sur blé, la septoriose s’invite tous les ans avec plus ou moins de virulence. C’est la principale maladie de cette céréale en termes de fréquence et d’impact.
Sur blé, la septoriose s’invite tous les ans avec plus ou moins de virulence. C’est la principale maladie de cette céréale en termes de fréquence et d’impact.
Description de la septoriose du blé
Des taches blanchâtres sur les feuilles virant au brun avec de petits points noirs en leur centre et un halo jaune autour : pas de doute, la septoriose a infesté vos blés. Les premiers symptômes peuvent être visibles sur les premières feuilles avant l’hiver, sans dommage. Un automne humide et doux suivi d’un hiver peu rigoureux permet au pathogène de bien s’implanter dans la culture.
C’est en mars-avril que la septoriose devient dangereuse. Les taches ont d’abord une taille limitée, de forme ovale ou rectangulaire. À la faveur de la progression de la maladie, elles se rejoignent en de larges plages. Caractéristiques de la septoriose, ces taches progressent de bas en haut sur les brins de blés. Le centre des taches se nécrose et c’est là qu’apparaissent les petits points noirs qui ne sont autres que des fructifications (pycnides) du champignon Zymoseptoria (ex Septoria) tritici. C’est une autre marque du pathogène. La maladie gagne toutes les feuilles mais pas les épis. Les feuilles fortement atteintes finissent par se nécroser complètement.
Comment lutter contre la septoriose ?
Variétés : Des variétés de blé tendre présentent un bon niveau de tolérance à la septoriose. Des blés comme LG Absalon ou KWS Extase se démarquent sur ce caractère. Mais le niveau de résistance peut se dégrader avec le temps. C’est ce qui est constaté sur des variétés très cultivées comme Rubisko et Cellule. Sur les variétés les moins sensibles, on peut alléger le programme fongicide en retardant le premier traitement et en diminuant les doses de produits.
Agronomie : En retardant son semis, on réduit la présence de septoriose sur la parcelle. Il en est de même si le précédent n’est pas un blé, si la densité de semis est modérée et si les apports azotés sont raisonnés. Le travail du sol avec enfouissement ou broyage des résidus de culture montre un effet limité sur l’inoculum de la parcelle.
Chimie : Pour aider à prendre une décision sur le pilotage du premier traitement fongicide, des OAD prennent en compte le contexte de culture (variétés utilisées, précédent, date de semis…) ainsi que les conditions climatiques qui sont prégnantes sur le développement de la maladie. Les molécules de la famille des SDHI sont les plus performantes contre la septoriose. Elles entrent dans la composition de nombreux fongicides, associées à au moins une autre molécule.
Parmi les produits les plus récents et efficaces en traitement au stade « dernière feuille étalée » : Revystar XL, Elatus Era, Kardix, Questar + metconazole. Mais des souches de septoriose présentant un certain niveau de résistance à cette famille de fongicides sont en progression. Dans cette situation, les organismes prescripteurs conseillent de limiter les SDHI à une seule application par saison. Ils recommandent de n’intervenir en T1 (2 nœuds) que si nécessaire, et ce avec un fongicide multisites (soufre, folpel, mancozèbe). Arvalis préconise une intervention à partir du stade « 2 nœuds » sur les variétés résistantes si une plante sur deux présente des symptômes sur la deuxième feuille étalée du moment (une plante sur quatre pour les variétés sensibles).
Quatre points clés sur la septoriose
Les pluies au printemps sont favorables à la propagation du champignon, d’autant plus si elles sont de forte intensité. L’impact des gouttes dissémine les spores sur les feuilles supérieures.
Les pertes de rendement peuvent atteindre 50 q/ha dans les situations les plus exposées. L’institut Arvalis estime la nuisibilité moyenne de la septoriose à 17 q/ha au fil des ans. Le champignon touche blé tendre, blé dur et triticale.
Ne pas confondre la septoriose avec les taches physiologiques qui ne touchent que les feuilles les plus jeunes (celles des étages inférieurs sont indemnes) et avec l’helminthosporiose du blé dont les taches brunes avec un halo jaune sont sans points noirs.
Rare en France, une autre septoriose est produite par le pathogène Stagnospora (ex Septoria) nodorum. Les taches sont similaires mais avec absence de points noirs qui sont remplacés par des ponctuations brunes. Cette septoriose s’attaque aux épis avec une coloration brun violacée de la partie supérieure des glumes.