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Vi-Tic 2024 : des innovations numériques de la vigne au chai

La deuxième édition du salon Vi-Tic, consacré aux innovations numériques et robotiques dans la filière vitivinicole, s’est tenue le 4 juillet. Morceaux choisis.

L'installation de Vit'Opti permet de détecter les rangs non traités et le bouchage des buses pendant le passage de l'appareil de traitement.
L'installation de Vit'Opti permet de détecter les rangs non traités et le bouchage des buses pendant le passage de l'appareil de traitement.
© M.-N. Charles

Organisé par le DigiLab de Bordeaux Sciences Agro, la plateforme dédiée à l’expérimentation des technologies numériques pour la viticulture, le salon Vi-Tic a accueilli cette année près de 60 entreprises.

Géolocaliser chaque pied malade

Parmi elles, la société Viti’Visio qui propose un capteur pour la prise de photos à des fréquences élevées de chaque pied de vigne d’une parcelle. Traitées par l’IA (intelligence artificielle), ces images permettent de faire apparaître la géolocalisation des pieds sains, des complants, des manquants, des pieds malades et du nombre de grappes. Le tout se traduit en une carte avec des points colorés, où chaque couleur est associée à chacun de ces paramètres. Pour le moment, une dizaine de domaines louent la prestation qui comprend l’installation du capteur, sa maintenance, le traitement d’image et la mise en place de l’interface numérique. Cette dernière permet d’afficher la carte d’une parcelle avec le détail de la géolocalisation de l’état de santé de chacun de ses pieds.

Laurent Godeau, de Viti'Visio : « Avec nos algorithmes qui sont des neurones convolutifs, on saura à terme préciser la maladie dont souffrent les pieds aujourd'hui ...
Laurent Godeau, de Viti'Visio : « Avec nos algorithmes qui sont des neurones convolutifs, on saura à terme préciser la maladie dont souffrent les pieds aujourd'hui identifiés comme 'malades'. » © M.-N. Charles
« La prestation coûte environ 100 euros par hectare pour une campagne, précise Laurent Godeau, cofondateur de Viti’Visio. Cette prestation vaut pour trois acquisitions de données par campagne, sachant que l’on intervient à partir du stade « petits pois » et jusqu’aux vendanges. » Les dates de passage varient selon les objectifs. Certains sont davantage intéressés par les opérations d’éclaircissage, ce qui implique une cartographie de la production en début de saison. D’autres ciblent plutôt le suivi du dépérissement du vignoble ou la surveillance collective de la flavescence dorée. Dans ces cas, les relevés sont effectués plus tard. « Demain, l’ambition est d’aller jusqu’à la détection plus précise des maladies de dépérissement ou des carences, dévoile Laurent Godeau. Cette quête peut s’envisager puisque les algorithmes que l’on utilise ont la particularité d’être des neurones convolutifs, capables d’apprendre en s’autocorrigeant à la condition d’être nourris d’une très grande quantité de données collectées. C’est ce à quoi nous nous employons. »

Détecter les rangs « non traités » en temps réel

De son côté, Vit’Opti, société de conseil viticole et de régie de domaines, commercialise un boîtier GPS associé à des capteurs pour sécuriser les applications phytos à la vigne. Les deux technologies développées actuellement concernent la détection de rang « non traité » au moment du traitement et celle du bouchage de buses en cours de traitement. « Avec ce système, détaille Étienne Ledard, président de Vit’Opti, le chauffeur pourra bientôt signaler les fils coupés ou les manquants. À terme, on souhaite aussi utiliser l’outil pour assurer la modulation des doses de traitement en intraparcellaire. » Le boîtier, qui est proposé en location, coûte 160 euros HT/mois, les suivants à moins de 80 euros HT/mois.

Capteur de poche pour évaluer la maturité

Thomas Kunkzel, de Goyalab : « On souhaite démocratiser les mesures de spectroscopie pour toutes les données qui ne sont pas destinées à être agréées. » 
Thomas Kunkzel, de Goyalab : « On souhaite démocratiser les mesures de spectroscopie pour toutes les données qui ne sont pas destinées à être agréées. »  © M.-N. Charles
Pour préparer la vendange, le capteur Calice de Goyalab fournit, sans prélever de baies, un score de maturité à l’échelle d’une parcelle. Cet appareil de petite taille, « ultraléger » (moins de 300 grammes), s’utilise en mode piéton pour engranger des données au vignoble. « Le résultat est donné sous forme d’une note, établie à partir de trois paramètres clés relevés par le capteur, à savoir les anthocyanes, les sucres et l’acidité totale, décrypte Thomas Kuntzel, de l’entreprise. Il ne s’agit pas ici de prédire la maturité comme les analyses chimiques, mais bien d’établir un score. » Pour l’heure, cet appareil est encore un outil du futur, qui fait l’objet d’un programme de recherche démarré fin 2023 pour trois ans.

Surveillance du CO2

Ce système de surveillance du CO2 dans les chais utilise les sondes du finlandais Vaisala
Ce système de surveillance du CO2 dans les chais utilise les sondes du finlandais Vaisala © M.-N. Charles
Protecad, spécialiste des systèmes de sécurité, lance la commercialisation d’un outil de détection permanente des concentrations de CO2 dans les chais. Utilisant les sondes du finlandais Vaisala, le système communique ses résultats sans fil. « Notre solution qui est fiable en milieu humide, explique-t-on chez Protecad, est aussi moins coûteuse, plus performante, et plus esthétique. Elle est proposée en trois configurations qui comprennent chacune l’installation des appareils, sonde, capteurs-boîtier, leur maintenance et l’étalonnage annuel de la ou des sondes à partir de 1500 à 2000 euros HT. »

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