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Une nouvelle famille d’outils dédiés au scalpage

Dans une perspective de réduire l’usage des herbicides, l’utilisation d’outils de déchaumage capables de scalper le sol superficiellement fait son chemin. En parallèle de déchaumeurs à dents classiques dotés de socs larges, apparaissent des outils spécialement développés pour détruire les adventices sans les enfouir.

Outre les contraintes croissantes portant sur le désherbage chimique, l’émergence d’outils adaptés à un travail du sol très superficiel sur toute la surface du sol répond à d’autres enjeux comme la lutte contre les adventices résistantes, la diminution du labour ou encore le développement de l’agriculture biologique. C’est d’ailleurs à la demande des agriculteurs bio que les premiers outils de scalpage ont vu le jour, comme les appareils à dents TGA et TG du constructeur allemand Treffler, qui font leurs preuves depuis plusieurs années.

Travailler superficiellement toute la surface

Le but du scalpage superficiel est de détruire les mauvaises herbes, mais aussi les repousses, sur toute la surface, en les arrachant ou les coupant. Cette action doit s’effectuer en déplaçant le moins de terre possible, pour ne pas enfouir les graines, limiter le repiquage, mais aussi conserver l’humidité du sol. Comme le confirme Damien Brun d’Arvalis, « les outils à dents présentent de meilleures aptitudes au scalpage que les outils à disques, ces derniers étant impactés par la nécessité de travailler à une profondeur suffisante pour agir efficacement sur toute la surface ». Capables de déchaumer très superficiellement, les outils à disques indépendants créent en effet un profil en forme de vagues.

Le spécialiste estime ainsi que pour un appareil équipé de disques de 510 mm de diamètre avec un angle d’attaque de 16,5 degrés, il est nécessaire de descendre à 12 cm de profondeur pour agir sur 100 % de la surface. Seule solution pour rendre un appareil à disques efficace au scalpage, c’est d’utiliser des disques de grand diamètre peu espacés. C’est la stratégie retenue par le nouveau constructeur Agrowin, dont le Scalpwin, un déchaumeur à disques indépendants doté de 4 rangées de disques ondulés et peu galbés de 720 mm, offre un passage de disque tous les 7 cm.

Des socs larges pour un bon recouvrement

 

 

 

Cet unique recours aux disques reste une exception dans l’offre des constructeurs, la plupart faisant appel à des appareils à dents. Plusieurs marques ont ainsi développé des socs dotés d’ailerons ou des socs patte d’oie très larges, à monter sur des cultivateurs à trois ou quatre rangées de dents. « Pour pouvoir scalper efficacement, il faut viser un recouvrement de 15 à 20 % entre dents », note Damien Brun. Ces pièces travaillantes sont montées sur des outils à dents rigides ou vibrantes. Ces derniers semblent être plus adaptés pour intervenir sur des adventices peu développées, leur conception les rendant plus sensibles aux gros volumes de végétation. « Le recouvrement entre socs est d’autant plus important avec les dents vibrantes, car les mouvements latéraux des dents peuvent occasionner des bandes non travaillées », avertit le spécialiste.

Maîtriser la profondeur sans rappuyer

Compte tenu de leur travail très superficiel, les cultivateurs ou vibro-déchaumeurs les mieux adaptés au scalpage sont ceux qui disposent d’un contrôle de profondeur efficace sur toute la largeur de l’outil. Suivant la conception des appareils, certains modèles sont plus aptes à travailler avec des rouleaux légers, voire sans rouleau, au profit de peignes. Ceci constitue un avantage pour limiter le rappuyage et, par conséquent, le repiquage des mauvaises herbes.

Des scalpeurs portés sans rouleau

Afin d’aboutir à une solution sans compromis, certains constructeurs ont développé des outils dédiés au scalpage. Dotés de quatre rangées de dents vibrantes, les appareils portés Cultiscalp de Franquet et Finer SL de Horsch combinent plusieurs roues de jauge à l’avant et à l’arrière des dents. Ils fonctionnent sans rouleau, mais disposent de deux ou trois rangées de peignes. Dans un souci de garantir la pénétration des socs en conditions très sèches ou sur sols durs, le Finer SL peut recevoir des dents à double spire. Pour son outil porté Scalpeur MC, Bonnel fait le choix de dents rigides et maîtrise la profondeur avec plusieurs roues de jauge sur balancier, réglables hydrauliquement, intercalées entre la deuxième et la troisième rangée de dents.

Des disques pour préparer le travail des dents

Solution encore plus évoluée, le Koralin de Lemken associe deux rangées de disques indépendants avec trois rangées de dents rigides. Ce long outil semi-porté utilise les roues de transport et des roues de jauge latérales, associées ou non à un rouleau, pour ajuster la profondeur de travail des dents (2 à 8 cm). Des roues de jauge à l’avant contrôlent celle des disques, ces derniers facilitant l’action de dents en conditions sèches. Ils égalisent par ailleurs la surface et découpent les résidus ou les couverts.

Laisser les adventices en surface

 

 
Le Kvick-Finn utilise un rotor entraîné par la prise de force et placé à l'arrière des dents, permettant un tri de la matière par gravité.  © AgroSoil
Le Kvick-Finn utilise un rotor entraîné par la prise de force et placé à l'arrière des dents, permettant un tri de la matière par gravité. © AgroSoil

 

L’essor du scalpage a mis sur le devant de la scène des appareils méconnus comme le Finlandais Kvick-Finn et l’Ökorona de l’Allemand Kerner, tous deux importés par AgroSoil. Des scalpeurs à dents rigides, dont le premier est doté d’un rotor à dents animé par la prise de force à la place du rouleau. Quant au second, il utilise un rouleau extirpateur auto-entraîné. Dans les deux cas, l’objectif est de laisser un maximum d’adventices et de résidus en surface.

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