Une effeuilleuse quatre têtes à dépression pour vignes étroites
Le champenois Daniel Fallet a défini un cahier des charges pointu pour son effeuilleuse. Un défi relevé par le constructeur allemand Stockmayer.
Vigneron à Charly-sur-Marne, dans l’Aisne, Daniel Fallet a défini un cahier des charges pointu pour son effeuilleuse. Souhaitant travailler 40 hectares deux fois dans la saison, c’est-à-dire aussitôt les relevages effectués et juste avant la vendange, le vigneron a rapidement fait le choix d’une machine capable de traiter deux rangs complets. Pour limiter les grillures sur les grappes des stades grain de poivre à petit pois, le vigneron veut également pouvoir ne travailler qu’une seule face, « celle qui n’est pas exposée au soleil à midi », explique-t-il. Mais le critère principal du vigneron est la qualité d’effeuillage. « J’ai vu différents principes d’effeuillage. Les machines pneumatiques effeuillent de manière spectaculaire, mais elles sont trop agressives à mon goût. Elles éclatent régulièrement des grappes. Je préférais le travail des machines qui pincent les feuilles, l’un des rouleaux étant percé régulièrement avec un système d’aspiration pour les feuilles s’y collent et non les grappes. Plusieurs constructeurs proposent ce type de technologie. Mais les têtes d’effeuillage sont trop volumineuses : presque aucun ne peut placer côte à côte deux têtes avec un inter-rang d’un mètre. Seul Stockmayer a réussi à répondre à ma demande. »
Travaillant une bande de 40 cm de haut, la machine entamera sa troisième saison cette année. Montée sur un enjambeur Frema de 120 ch, elle s’attelle aussi facilement qu’une rogneuse. Elle évolue à la vitesse moyenne de 3 km/h, soit un débit de chantier de 0,3 ha/h. Le circuit d’aspiration a été modifié pour pouvoir positionner deux têtes dans le même inter-rang. « Pour autant, j’arrive à maintenir un écartement entre têtes de 25 à 30 centimètres de chaque côté du rang, ce qui limite les risques d’écrasement de grappes. » Montées sur châssis coulissant piloté par des vérins, les têtes sont appariées par face travaillée. Cela permet d’en écarter la moitié pour ne travailler qu’une face, mais aussi d’adapter leurs positions à l’inter-rang. Daniel Fallet apprécie également la faible nuisance sonore, mais aussi le régime moteur de travail avoisinant les 1 900 tr/min, ce qui se ressent sur la consommation de carburant à l’hectare, autour de 30 l/ha. « En termes de bilan carbone pour l’effeuillage, je fais bien mieux que d’autres machines du marché. »
Si l’effeuillage est moins spectaculaire qu’avec une effeuilleuse pneumatique, le gain de temps en termes de cueillette est identique. « Et nous gagnons un traitement anti-botrytis. Des essais seront bientôt en place sur chardonnay pour tenter la suppression totale des anti-botrytis. »
Le vigneron essaiera également l’effeuillage bilatéral en vert, en intervenant au stade grain de poivre, un stade moins sensible à la grillure que les stades suivants.