« Un grand semoir pour être réactif »
Alexandre Limbert a fait le choix d’un semoir de grande largeur pour gagner en débit de chantier et réduire ses charges d’exploitation.
Alexandre Limbert a fait le choix d’un semoir de grande largeur pour gagner en débit de chantier et réduire ses charges d’exploitation.
« Avec mon semoir Citan 12 mètres, je peux semer rapidement des grandes surfaces à l’annonce de pluies à venir », explique Alexandre Limbert, agriculteur et entrepreneur à Déols, dans l’Indre. Il s’est équipé de ce semoir Amazone de grande largeur pour les semis en 2021. Habituellement, l’agriculteur travaille le sol à l’aide d’un outil à dents ou d’une charrue quelques semaines à quelques mois avant le semis, comme cela se pratique beaucoup en Champagne berrichonne. Avant le Citan, l’implantation était réalisée à l’aide d’un outil de 8 mètres, combinant disques indépendants pour préparer le sol et semis. Cependant, l’automne 2019 particulièrement humide a compliqué l’emblavement du blé. « Impossible d’aller dans les parcelles dont les sols travaillés étaient gorgés d’eau, se remémore Alexandre Limbert. Les derniers blés ont été semés en janvier, avec évidemment des conséquences négatives sur les rendements au moment de la récolte. »
Le semis de plus en plus demandé en prestation
Cet incident n’a pas été le seul argument pour justifier le changement de méthode. « À cette période, la surface à semer en prestation a fortement augmenté (NDLR : 1 200 hectares aujourd’hui). Il fallait envisager des outils plus larges, mais je ne souhaitais pas augmenter la puissance de traction, ce qui aurait demandé plus de poids et donc engendré plus de tassement. » Pour ce faire, le travail du sol est dorénavant distinct du semis. Les quelque 300 chevaux des deux tracteurs (John Deere 8330 et Massey Ferguson 8730S) suffisent à tirer aussi bien le semoir Citan que le déchaumeur Köckerling Allrounder qui le précède. « Désormais, le travail du sol est beaucoup plus rapproché du semis, confie Alexandre Limbert. Piloté par l’un des deux salariés, le déchaumeur n’a jamais plus deux jours de travail d’avance sur le semoir, conduit par le second. Si la météo annonce des grosses pluies, les 12 mètres de large du semoir, conjugués à la vitesse d’avancement de 12 km/h, permettent d’atteindre des débits de chantier élevés : on abat 80 hectares dans une seule journée. »
Trois trémies et trois régulations indépendantes
L’agriculteur a porté son choix sur le Citan 12001-C d’Amazone pour ses trois trémies contenant 2 400, 2 400 et 3 000 litres. « Ici, la tête d’assolement, c’est le colza. Pour qu’il y ait un bon démarrage de la culture, il faut une plante compagne, comme la féverole ou le fenugrec, justifie-t-il. Avec ses trois trémies et ses trois régulations indépendantes, je peux implanter féverole, colza et engrais dans la même ligne de semis, en s’appuyant sur des cartes de dosage distinctes établies en amont selon les cartes de sols réalisées sur l’exploitation. » Ainsi, les terres les plus caillouteuses se voient par exemple appliquer un dosage de semence d’orge plus élevé que les sols qui en sont dépourvus : « une fois la culture levée, difficile de faire la différence entre les types de sols », apprécie l’agriculteur. De même en engrais, les sols argilo-calcaires peuvent recevoir jusqu’à 20 % d’engrais phosphorés en plus, pour éviter tout risque de blocage.
Mais la régulation indépendante de l’engrais par rapport à celle de la semence a globalement été vectrice d’économie. « Au total, les quantités d’engrais phosphorés sur l’exploitation ont été réduites par trois, résume le céréalier. Cela m’a permis d’amortir en un an et demi l’achat du semoir (115 000 euros). » Un choix d’autant plus apprécié depuis que le conflit russo-ukrainien a fait s’envoler le cours des engrais.
En faisant le choix d’un semoir solo, mais capable d’optimiser les dosages en fonction de la nature des sols, Alexandre entend limiter ses charges opérationnelles, avec des besoins de traction et des consommations de carburant à l’hectare maîtrisés.
12 mètres, un bon dénominateur !
Priorité au blé !
Suite à l’expérience difficile de la fin d’année 2019, Alexandre Limbert a revu l’organisation des emblavements d’automne. « Désormais, c’est le blé qui est semé de façon prioritaire, explique-t-il. L’orge est implantée après, en hiver si les conditions le permettent. Au printemps, si ce n’est pas le cas. La variété d’orge de printemps Planet se prête bien à cette organisation flexible. »
L’entreprise d’Alexandre Limbert
Surface ensemencée : 1 200 hectares
Cultures : colza, orge, orge de printemps, maïs, blé, fenugrec.
Chronologie des emblavements :
1 – Moisson
2 – Faux semis
3 – Désherbage au glyphosate
4 – Travail du sol (charrue et/ou déchaumeur à dents) peu de temps avant le semis
5 – Semis
6 – Roulage (terres souples)