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« Le DDI, un bon outil de mulchage »

À la tête de deux EARL, Pierre-Emmanuel Lamy est équipé depuis deux ans de deux déchaumeurs à disques indépendants.

« Il me fallait un bon outil capable de détruire, sans bourrer, mes couverts végétaux même les plus développés, annonce Pierre Emmanuel Lamy, viticulteur à Rousset, dans les Bouches-du-Rhône. Associé à David Ringot, l’exploitant est à la tête de deux entités, l’EARL Rascassas, s’étalant sur 50 hectares en viticulture raisonnée, et l’EARL Terra de Rouscaï, réparti sur 15 hectares en viticulture biologique. Employant deux salariés à plein temps, les deux structures travaillent l’interrang des vignes un passage sur deux. « Nous ensemençons un passage sur deux, dès les vendanges achevées, et laissons l’engrais vert se développer pendant tout l’hiver, avant de détruire celui-ci au printemps, explique Pierre-Emmanuel Lamy. Jusqu’à il y a sept ans, cette destruction était réalisée à l’aide d’un cover-crop en X dimensionné pour la viticulture. Si l’enherbement est détruit par les disques, le résultat final n’est pas à la hauteur des espérances du viticulteur. Le travail était grossier et le nivelage approximatif. Lors des passages qui suivaient avec d’autres outils, on faisait des bonds et le matériel souffrait. Et quand le sol était sec et dur, le cover-crop viticole ne rentrait même pas en terre. »

Un travail homogène et nivelé

Il y a deux ans, le viticulteur fait part de ses problèmes à son concessionnaire, Pages motoculture, qui lui fait connaître le Disc-O-Vigne du constructeur ligérien Agrisem, plus connu en grandes cultures et qui souhaite pénétrer le marché viticole, à grands coups de démonstrations. C’est lors d’une de ces démonstrations que Pierre-Emmanuel Lamy découvre le travail du déchaumeur à disques indépendants (DDI). Pour environ 8 000 euros (soit 500 euros de plus que le cover-crop), le viticulteur signe le bon de commande dans la foulée et en signera un second, un an plus tard. D’une largeur de 1,50 m, les deux outils sont équipés de deux rangées de sept disques mulcheurs de diamètre 510 mm. Chacun de ces disques est relié au châssis par un support en queue-de-cochon (sécurité 3D), qui leur permet d’évoluer librement les uns par rapport aux autres. « S’il y a une bande de terre un peu plus dure, liée aux multiples passages de tracteur (prétailleuse, broyeur de sarments) pendant l’hiver, il n’y a qu’un disque ou deux qui se relèvent et non toute la ligne comme sur le cover-crop : les autres disques continuent de travailler comme il se doit. » Derrière le rouleau, le sol est bien émietté et nivelé. Néanmoins, même en sols durs, plusieurs leviers facilitent la pénétration du disque dans le sol. Si le disque du DDI dispose d’un angle d’attaque (angle par rapport à un plan vertical parallèle au sens d’avancement) comme le cover-crop, il s’en distingue par son angle d’entrure (angle par rapport au plan horizontal) qui s’ajoute à la courbure du disque pour faciliter son entrée dans le sol. Les vibrations générées par la sécurité 3D créent un effet percussion qui participe à la pénétration dans le sol. En outre, les deux associés ont équipé leur outil de travail du sol de trois dents droites, qui précèdent les disques. Dotées de sécurité boulon, les dents ameublissent le sol en profondeur mais aussi en superficie, ce qui fragilise la structure du sol et aide au travail de disques. Même si elles se révèlent superflues en sols sableux, ces dents restent à demeure. Ces dents limitent cependant à 5,5, voire 6 km/h la vitesse de travail. Celle-ci pourrait être plus élevée sans les dents.

Autres atouts de l’outil, deux disques déflecteurs évitent de renvoyer de la terre sur le rang. Un vérin hydraulique relève l’outil à la verticale pour réduire le porte-à-faux. « Je ne l’utilise que dans les tournières les plus courtes, explique Pierre-Emmanuel Lamy. Car une fois relevé, l’outil de plus d’une tonne rend plus précaire la stabilité du tracteur. »

Hormis les sécurités à boulons des dents extérieures (qui correspondent aux passages de roue) qui sautent assez facilement dans les terres les plus usantes, le DDI donne pleinement satisfaction. Il assure un bon broyage et un bon mélange de la végétation, y compris des sarments qui ont échappé au broyeur. L’outil fait même ses preuves dans les sols caillouteux.

L’entretien de l’outil est assez limité, car les moyeux de disques sont graissés à vie.

Plusieurs familles déchaumeurs à disques indépendants

Alternatives aux cover-crops viticoles, les déchaumeurs à disques indépendants sont également disponibles en deux configurations : en V ou en X. En configuration en V, les disques de la première rangée sont tous orientés de la même façon, ceux de la seconde dans le sens opposé. Ceci peut générer une légère déviation du cap du tracteur. En configuration en X, l’orientation des disques est symétrique par rapport au centre de l’outil, afin d’équilibrer les forces. L’une des deux rangées de disques devra cependant intégrer en son centre une dent ou un disque un peu décalé pour travailler cette partie centrale et défaire la butte formée.

Selon les constructeurs, le support de disques est suspendu grâce à des ressorts, des boudins élastomère ou par le support en lui-même (système en queue-de-cochon). Sur les diamètres de disques utilisés en viticulture, le système de suspension a très peu d’impact sur la qualité de pénétration des disques dans le sol. Le type de disque en a davantage, les disques crénelés rentrant plus facilement dans le sol que les disques lisses.

Pour faciliter la pénétration, certains constructeurs associent des dents aux disques. Cela permet d’ancrer davantage l’outil dans le sol, tout en ameublissant ce dernier : les disques s’enfoncent plus aisément. Par contre, les dents demandent plus de puissance et nécessitent de rouler moins vite (pour ne pas trop user), alors que les disques demandent une vitesse élevée pour un travail plus fin. De plus, dans les gros volumes de végétation, les dents tendent à se bourrer. C’est la raison pour laquelle certains constructeurs proposent une combinaison composée d’une rangée de disques, qui dégradent le couvert, d’une autre de dents et d’une seconde rangée de disques, pour le mulchage. Avec le Reptill, l’espagnol Ovlac se distingue dans cette famille d’outils par des dents escamotables. Ces combinés disques-dents-disques sont en revanche plus longs, donc plus encombrants.

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