Tracteurs agricoles de 200 à 300 chevaux - S’y retrouver dans un large choix de gabarits
Dans la plage de puissances de 200 à 300 chevaux, on retrouve un large choix de poids, d’empattements et de gabarit. Ces critères sont aussi à prendre en compte en plus de la puissance stricte du tracteur.
Sur les 26 200 tracteurs standards immatriculés en France en 2023, 5 214 appartiennent à la catégorie des 200 à 300 chevaux, soit 20 % du marché. Ce segment de puissance ne cesse de progresser, en lien avec l’agrandissement des exploitations agricoles et de la demande croissante des ETA et Cuma. Les constructeurs accompagnent cet engouement en étoffant leur offre par l’allongement ou le repositionnement de leurs gammes de tracteurs standards. La répartition des modèles selon les marques a ainsi largement évolué ces dernières années dans cette catégorie de puissance, certaines d’entre elles proposant un chevauchement de trois, voire quatre gammes. Avec ses 209 chevaux nominaux, le récent Fendt 620 est le premier modèle à moteur 4 cylindres à y faire son entrée, sachant que Massey Ferguson et Valtra proposaient déjà un modèle dont la puissance maxi boostée passe tout juste la barre des 200 chevaux. À l’opposé, les plus gros tracteurs dépassant les 12 tonnes ont quasiment tous disparu de la catégorie, à l’instar des Claas Axion 900, Case IH Magnum et New Holland T8. Seul John Deere a conservé un modèle 8R de moins de 300 chevaux.
Un rapport poids/puissance de 30 à 50 kg/ch
Même si les caractéristiques principales du moteur que sont sa puissance, son couple et sa cylindrée restent une composante importante dans le choix du tracteur standard, les différences de gabarit observées pour une même puissance imposent de se fier prioritairement au rapport poids/puissance et à l’empattement. En effet, des écarts peuvent s’observer au sein d’une même série de tracteurs regroupant plusieurs tailles de châssis. L’effet de gamme se vérifie également sur le rapport poids/puissance, qui peut débuter à plus de 40 kg/ch pour le modèle le moins puissant et s’approcher des 30 kg/ch avec le plus puissant. Le jeu des puissances additionnelles ou boost est aussi à prendre en compte, en offrant davantage de polyvalence. Mais attention à ne pas se tromper si le tracteur est majoritairement utilisé sur des travaux lourds à basse vitesse, car dans ce cas, la valeur boostée n’a pas d’intérêt.
Attention à la charge utile et au PTRA
Autre point de vigilance, la charge utile peut avoir un impact sur le choix du modèle, notamment dans le cas d’un tracteur standard affichant un faible rapport poids/puissance qu’il serait nécessaire d’alourdir fortement pour certaines applications. Car, une fois amputée du poids des lestages ajoutés, la charge utile risque d’être insuffisante pour atteler de lourds outils portés.
Dans le cas d’un tracteur réalisant beaucoup de transport avec un véhicule remorqué (benne, tonne à lisier ou épandeur à fumier), il est cette fois-ci préférable de privilégier un faible rapport poids/puissance, en tenant compte toutefois du PTRA (poids total roulant autorisé) qui peut atteindre 44 tonnes pour les plus gros tracteurs, mais aussi se limiter à 38 ou 40 tonnes pour les plus légers.
Dans les autres points de différenciation, la capacité de relevage d’un tracteur standard n’est plus vraiment un facteur limitant, la plupart des tracteurs agricoles dépassant les 9 tonnes, y compris les plus compacts. Les plus gros gabarits culminent toutefois à 12-13 tonnes. Certains d’entre eux s’illustrent aussi par leur circuit hydraulique optionnel à deux pompes offrant jusqu’à 400 l/min de débit. Mais dans la majeure partie des tâches, les valeurs standards de 150 à 200 l/min suffiront amplement.