« Nos clients plébiscitent le liage film pour la meilleure conservation du fourrage »
Avec sa presse enrubanneuse, l’ETA FG2L réalise 80 % des balles en liage film. Même si ce procédé est plus coûteux que le filet, les agriculteurs acceptent de payer plus cher pour le gain de qualité de conservation.
Avec sa presse enrubanneuse, l’ETA FG2L réalise 80 % des balles en liage film. Même si ce procédé est plus coûteux que le filet, les agriculteurs acceptent de payer plus cher pour le gain de qualité de conservation.
« Avec notre presse enrubanneuse, nous travaillons de février à décembre et récoltons principalement du fourrage enrubanné. Sur 9 000 balles confectionnées en 2022, seules 500 étaient du foin, précise Guillaume Laigle, associé avec Fabrice Legrand de l’ETA FG2L située à Lapenty dans le sud de la Manche. Pour le liage, les clients ont la possibilité de se contenter du filet, mais la plupart optent pour le film. » Ainsi, 80 % des balles sont liées avec ce dispositif. Indispensable pour compenser le coût supérieur du film, la facturation d’un euro hors taxes supplémentaire par balle ne constitue pas un frein, car les agriculteurs constatent une meilleure conservation. « Ce mode de liage présente l’avantage d’empêcher la détente de la balle durant la phase de transfert de la chambre de pressage vers la table d’enrubannage. Ceci limite l’entrée d’air dans le fourrage et réduit alors les risques de détérioration par les fermentations aérobies. »
Le film d’enrubannage préservé des perforations
Pour le liage, les entrepreneurs appliquent 3 à 4 tours de film. Celui-ci, mesurant 1,40 m de large, recouvre bien les bords de la balle et annule l’effet piquant des tiges de luzerne ou de trèfle de troisième et quatrième coupes. « Les arêtes plus arrondies qu’avec le filet limitent les risques de perforation et nous permettent de mettre moins de film d’enrubannage. Alors que nous en appliquons 24 tours avec le filet, 18 suffisent avec le liage film. » Pour animer la presse enrubanneuse, l’ETA utilise trois tracteurs différents (Fendt 720, 724 et 824 Vario) en fonction des chantiers. Les deux plus puissants sont utilisés dans les parcelles en pente, mais le modèle de 200 chevaux, plus léger, reste privilégié, afin d’éviter la surconsommation de carburant sur la route due au poids mort. La vitesse de pressage oscille entre 7 et 12 km/h et le débit de chantier varie de 40 à 50 balles par heure. « La conduite de la presse enrubanneuse Göweil réclame un chauffeur expérimenté, car il faut ajuster le niveau d’étirement du film de liage en fonction de ses caractéristiques et de la température extérieure », remarque Fabrice Legrand.
Des balles pesant de 800 à 900 kg
Les entrepreneurs, qui ont créé l’ETA FG2L en 2019, ont démarré avec une presse enrubanneuse d’occasion disposant uniquement du liage filet. Souhaitant se démarquer de la concurrence en proposant notamment le liage film, ils ont investi dès l’année suivante dans une machine Göweil G1 F125 Kombi, qu’ils ont renouvelée en 2022. Ce combiné doté d’une chambre fixe à rouleaux, qui réalise des balles de 125 cm de diamètre, dispose d’un double système de liage, qui permet de passer rapidement, depuis la cabine, du film au filet, et inversement. « Son système de coupe à 30 couteaux réversibles affiche, avec 3,5 cm, la plus petite longueur de coupe du marché. Il permet de confectionner des balles relativement denses. D’avril à juin, il est fréquent de réaliser des bottes de 800 à 900 kg en travaillant avec le sélecteur de pression réglé à 12 sur une échelle de 16. Elles pèsent 150 kg de plus que celles réalisées par notre précédente machine. » Le système de coupe est d’ailleurs particulièrement plébiscité par les clients, car il est retenu pour 90 % des balles enrubannées. Il est notamment apprécié pour sa faculté à produire des bottes faciles et rapides à démêler par les remorques mélangeuses ou les désileuses automotrices.
En chiffres
135 800 euros HT investis dans la presse enrubanneuse Göweil
9 000 à 10 000 balles d’enrubannage confectionnées par an
800 à 900 kg de poids moyen des bottes enrubannées
50 à 60 balles réalisées par heure
1 euro HT de surcoût par botte pour le liage film
1 euro HT de surcoût par botte pour la coupe du fourrage
Benjamin Le Guen - Gaec Le Guen Poullain – Lapenty (Manche)
« Nous observons moins de pertes avec le liage film »
« Nous confions à L’ETA FG2L le pressage d’environ 150 balles par an de fourrage enrubanné et depuis que nous avons opté pour le liage film, nous enregistrons moins de pertes. En effet, nous n’observons plus de petits champignons blancs lorsque nous ouvrons les bottes comme auparavant avec le liage filet. Ce gain en qualité compense le surcoût du film (1 euro HT facturé par balle). La distribution est facilitée, car il n’y a que du film à retirer, ce qui simplifie aussi le recyclage des déchets. Pour la majeure partie de l’herbe récoltée à la presse enrubanneuse, nous retenons la coupe. Certes, cette prestation représente un euro supplémentaire par balle, mais nous nous y retrouvons lors de la préparation du mélange. La fraise de notre désileuse automotrice ne force pas pour avaler la botte de fourrage haché. De plus, comme la ration est quasi prête à la fin du chargement, le temps de mélange s’en trouve réduit, tout comme la consommation de GNR. Autre avantage, comme les balles coupées réalisées au printemps et l’été se tiennent bien, c’est appréciable pour le stockage, car nous arrivons à en superposer trois sans difficulté. »