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Clémence et Luc Poussier / Isigny-sur-Mer (Calvados)
« Le temps d’alimentation divisé par six, grâce au robot de distribution »

Clémence et Luc Poussier, éleveurs laitiers à Isigny-sur-Mer dans le Calvados, participent aux dernières étapes de mise au point du robot d’alimentation GEA Dairy Feed F4500. Ce nouvel automate, le premier exemplaire en France, nourrit 300 bovins dans leur exploitation.

Depuis quelques mois, Clémence Poussier et son père, Luc, installés en SCEA à Isigny-sur-Mer dans le Calvados, délèguent la traite et l’alimentation de leurs bovins à des robots. Ils viennent de construire un nouveau bâtiment pour loger leurs 200 vaches laitières. En service depuis septembre 2022, cette stabulation, à la conception inédite dans le département, se caractérise par son toit de type usine et par l’absence de bardage ou de filet brise-vent. Sur caillebotis intégral, elle abrite 200 logettes, une aire paillée et trois robots de traite GEA. Les tables d’alimentation, dotées de barres au garrot, sont servies jusqu’à seize fois dans la journée par un automate de distribution de la même marque.

Gérer seule les 300 bovins

« Le choix de robotiser la traite et la distribution des fourrages répond à notre objectif qu’une personne puisse, le week-end, gérer seule la traite et l’alimentation des 300 bovins. Avec notre 2 x 9, nous passions, à deux, six heures par jour à la traite. De plus, l’alimentation des animaux au godet désileur mobilisait une personne durant deux heures. Les journées étaient bien remplies », précise Clémence Poussier. Ces éleveurs laitiers n’emploient désormais plus qu’un salarié, contre deux auparavant. « Il était pour moi incontournable d’investir dans un automate d’alimentation de même marque que celle des robots de traite, afin de n’utiliser qu’un seul logiciel pour tout superviser », souligne l’agricultrice. Comme les associés de la SCEA Poussier avaient sélectionné trois robots de traite GEA, le constructeur a saisi l’occasion de leur proposer de devenir ferme pilote pour participer aux derniers ajustements du nouvel automate de distribution sur roues Dairy Feed F4500. Particulièrement investie dans le suivi du troupeau, Clémence Poussier a pris la mission très à cœur et suit désormais des cours d’anglais pour échanger plus facilement avec les interlocuteurs du constructeur situés en Allemagne.

Les stockeurs d’ensilages remplis tous les jours

Le robot d’alimentation nourrit les vaches laitières, mais aussi les taries logées dans l’ancienne stabulation. Le gain de temps procuré par cet équipement est conséquent, car il suffit de remplir la cuisine composée de quatre stockeurs en vrac de 13 m3 et de plusieurs cellules pour les concentrés, les minéraux et autres ingrédients, ainsi que d’un tank pour la mélasse. « Pour alimenter 300 têtes, nous remplissons tous les jours, avec un godet multifonction, les deux stockeurs contenant les ensilages de maïs (7 tonnes) et d’herbe (2 tonnes). La réserve pour la paille hachée est rechargée tous les trois jours avec une balle de 400 kg et celle pour la luzerne déshydratée est réapprovisionnée une fois par semaine. Comme les silos et les stockages de fourrage sont à proximité, ces opérations prennent en moyenne 20 minutes par jour, soit six fois moins de temps qu’auparavant », apprécie l’agricultrice.

Les aliments mieux valorisés

Le wagon mélangeur distributeur, animé électriquement, se déplace sous les stockeurs pour être rempli par le dessus. Ses deux batteries lithium-ion se rechargent pendant les pauses, mais aussi durant les phases de mélange et d’incorporation des concentrés, minéraux... L’automate, qui intervient dans les deux bâtiments espacés de 50 mètres, emprunte une aire bétonnée extérieure, car il est guidé par des lidars et des capteurs de proximité. Il dispose d’un système de racleurs escamotables repoussant le fourrage à chaque distribution. « Le Dairy Feed F4500 fonctionne 24 heures sur 24 et, par conséquent, le télescopique fonctionne beaucoup moins. » L’agricultrice estime que l'automate permet de mieux valoriser l’aliment, car elle observe moins de perte. « Auparavant, nous avions tendance à acheter des produits aux formulations propres à chaque ration, afin de se simplifier la tâche. Désormais, nous utilisons onze ingrédients avec lesquels nous réalisons six rations différentes. », précise-t-elle.

La SCEA Poussier en chiffres

2 associés et 1 salarié

175 ha

200 vaches laitières à la traite

1,8 million de litres de lait produits

3 robots de traite GEA DairyRobot R9500

1 robot d’alimentation Dairy Feed F4500

Davantage d’ingestion et de production

Depuis l’arrivée du robot d’alimentation, les associés de la SCEA Poussier ont constaté une augmentation des quantités consommées par les 200 vaches actuellement en lactation. Cette meilleure ingestion s’est traduite par un accroissement de la production. « Nous sommes rapidement passés de 28 à 33 kg de lait par vache et nous enregistrons actuellement entre 33,5 et 34,5 kg. Comme le mélange est bien homogène, les animaux ne trient plus et nous n’enlevons quasiment plus de refus », indique Clémence Poussier. Les éleveurs constatent qu’un seul stockeur pour l’ensilage de maïs ne suffit pas toujours pour garantir l’autonomie quotidienne et, par conséquent, ils sont parfois obligés de recharger une deuxième fois. Heureusement, dès la construction de la cuisine, ils avaient tout prévu pour en installer un cinquième, qui devrait être prochainement ajouté.

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