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« L’analyse de progestérone me simplifie le suivi des chaleurs et de la gestation »

Les deux robots de traite DeLaval VMS V310 de Sébastien Olivier, éleveur dans le Finistère, sont dotés d’un module d’analyse de la progestérone dans le lait, lui assurant un suivi très précis de la reproduction, tout en réduisant la surveillance du troupeau.

C’est désormais depuis son écran d’ordinateur que Sébastien Olivier, éleveur à Pleyber-Christ dans le Finistère, scrute les vaches à inséminer et s’assure du bon déroulement de leur gestation. Cette nouvelle approche de la reproduction de ses 90 Prim’Holstein fait suite à l’installation en février de deux robots de traite DeLaval VMS V310 dotés du module RePro, en remplacement d’une salle de traite. « Je disposais déjà d’un suivi de l’activité des vaches dans mon ancienne installation, mais la détection des chaleurs n’était pas aussi efficace. Désormais, avec l’analyse de la progestérone, je ne passe plus à côté des chaleurs silencieuses », apprécie l’éleveur, qui gère en parallèle avec un seul salarié, un atelier d’engraissement (50 taurillons et 30 génisses croisées limousines) et un atelier de dindes. Outre le gain de temps dans la surveillance du troupeau, Sébastien Olivier apprécie la précision du système pour optimiser la réussite des inséminations qu’il réalise lui-même. « À partir de l’évolution de la courbe de progestérone et en analysant d’autres facteurs, comme la durée de lactation ou la production de lait, le logiciel DelPro affiche un indice pour qualifier le niveau de chaleur. Dès qu’il atteint 70 %, je peux inséminer, sachant que j’ai paramétré un délai minimal de 40 jours de lactation. Avec cette précision, je compte faire des économies sur la semence sexée utilisée pour toutes les génisses et aussi pour les meilleures vaches, que je peux désormais sélectionner sur la fertilité », détaille-t-il.

Un suivi de gestation en toute autonomie

Le module RePro a été mis en route deux mois après l’installation du robot pour laisser à l’éleveur le temps de se familiariser avec son nouvel outil, et au système informatique d’accumuler des données. « Il a fallu ensuite trois semaines d’utilisation avant d’obtenir les premiers indicateurs, qui vont s’affiner au fil du temps. Plus il y aura de lactations en historique, plus l’évaluation sera précise. »

L’appareil réalise des analyses de progestérone régulières, selon un Biomodel dès le vingtième jour de lactation. À partir de 55 jours, la fréquence des prélèvements est réduite. Un test de confirmation de gestation est effectué à 40-45 jours après l’insémination et ensuite à trois mois, puis à cinq mois, si nécessaire. « Le suivi de la courbe de progestérone est un très bon indicateur pour le suivi de la gestation. En effet, plus le taux de progestérone est élevé, plus elle se passera dans de bonnes conditions, car le veau est bien protégé. Le risque d’avortement augmente si elle est trop basse. Et lorsqu’elle chute soudainement, le système nous affiche une alarme avortement. » Sébastien Olivier gère ainsi en toute autonomie le suivi de gestation de son troupeau. « Un test de gestation représente un coût de 0,50 euro par analyse, alors que l’analyse en laboratoire que j’effectuais auparavant s’élève à 5,50 euros et qu’une échographie atteint 6 euros. Avec trois prises d’échantillon sur trois traites successives, on est quasiment certain de l’état de la vache, pour un coût de seulement 1,50 euro. » En cas d’anomalie, le module RePro est aussi capable de détecter les anœstrus et les kystes ovariens. « Si les chaleurs ne reviennent pas, le logiciel peut m’indiquer un protocole de trois injections d’hormones à réaliser sur la vache pour qu’elle retrouve son cycle », complète l’éleveur, qui estime le coût global des analyses par vache à 40 euros par lactation en moyenne.

Un équipement dérivé du Herd Navigator

En termes d’équipement, le module RePro se caractérise par un boîtier fixé à l’intérieur de la porte du local technique de chacun des deux robots, juste au-dessus du compteur cellulaire OCC. « L’échantillon de lait prélevé au moment de la traite passe par les deux systèmes d’analyse. » Le dosage de la progestérone s’effectue par un dispositif à bandelettes, une technologie dérivée du système Herd Navigator commercialisé depuis quelques années par Delaval. « En ciblant une seule analyse, le module RePro du VMS V310 est plus simple et moins onéreux. Il suffit de changer la cassette de réactif, quand l’ordinateur l’indique. Le robot étant connecté directement avec Delaval en Suède, l’envoi de réactif se fait automatiquement en fonction de l’autonomie restante. Son coût est intégré au contrat de maintenance du robot. »

Chiffres clés

• 2 robots de traite VMS V310

• 10 % de surcoût par rapport à des VMS V300 (sans module RePro)

• 40 euros par vache et par lactation pour les consommables et la maintenance du module RePro

Des colliers et des outils informatiques toujours plus précis

La plupart des constructeurs de robots de traite n’ont pas misé sur l’analyse du lait pour le suivi de la reproduction, se contentant d’optimiser les colliers connectés et les outils informatiques.

Le robot de traite Delaval VMS V310 est le seul modèle du marché équipé d’un dispositif d’analyse de la progestérone intégré. Cette exclusivité pourrait toutefois ne pas durer, Lely ayant racheté en début d’année la start-up britannique Milkalyser, spécialisée dans l’analyse de la progestérone dans le lait. Lely s’attache désormais à développer un dispositif intégrable sur ses futurs robots de traite, avec pour principal objectif de limiter au maximum les consommables. La commercialisation ne devrait pas avoir lieu avant deux ans.

En attendant, Lely comme les autres fabricants de robots misent sur la valorisation des colliers connectés et sur l’optimisation des outils informatiques pour assurer la détection des chaleurs et suivre la gestation.

Ne pas se contenter de l’activité

Les capteurs de dernière génération intégrés au collier permettent non seulement de suivre l’activité des vaches, mais également la rumination, le temps d’ingestion, de rumination, le stress thermique… Les colliers donnent par ailleurs accès à la géolocalisation des vaches, facilitant leur surveillance, notamment pour les grands troupeaux. Autre avantage du collier, il communique des informations y compris pour les génisses qui ne sont pas en lactation ou les vaches taries. Le suivi de la repro est également conditionné par l’ergonomie et la puissance des outils numériques. L’utilisation d’une application mobile facilitera un suivi régulier tout au long de la journée, aussi bien pour la lecture des alarmes que pour le tri des animaux. Les logiciels intégrés de gestion du troupeau autorisent l’agrégation de nombreux paramètres et leur analyse. Le croisement des données d’activité, de production, d’ingestion, de rumination et de poids permettrait, selon Lely, d’affiner la détection des chaleurs en réduisant les faux positifs de 10 à 5 %.

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