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Robot de traite
La dextérité du bras du robot influence la capacité de traite

Les constructeurs optimisent sans cesse leurs robots de traite. En gagnant quelques secondes à chaque branchement, ils annoncent leurs automates capables de produire quotidiennement une plus grande quantité de lait.

Les installations de traite automatisées sont aujourd’hui les plus plébiscitées par les éleveurs laitiers. Sur des projets de bâtiments neufs ou de rééquipement, 60 % des exploitations semblent opter pour la robotisation. Le Néerlandais Lely demeure le leader dans ce secteur en annonçant 56 % de parts de marché. Le Suédois DeLaval et l’Allemand GEA occupent respectivement la deuxième et la troisième place du podium. Boumatic, Fullwood Packo et SAC tentent, eux, de se faire une place à côté des mastodontes. « 1000 stalles sont en moyenne installées par an. Ce chiffre devrait être supérieur en 2018 en raison des reports d’investissement liés aux conditions économiques des années précédentes », estime Florian Couchet, gérant de la société Farm Dairy Service. Ce consultant indépendant, fort d’une expérience de 10 ans dans la traite automatisée, vient en appui technique des professionnels de l’élevage pour accompagner les agriculteurs dans leur démarche d’achat, les mises en route ou l’optimisation des stations. Pour dimensionner une installation, les firmes ne raisonnent généralement pas en nombre d’animaux par stalle, mais en quantité de lait produite. « Avec 2000 litres par station et par jour, l’agriculteur est sûr d’amortir vite et bien son investissement. Aussi, mieux vaut 60 vaches laitières (VL) produisant 35 litres que 70 VL à 30 litres, précise Florian Couchet. De surcroît, jusqu’à 60 VL par stalle, l’impact sur le travail des éleveurs reste limité. Au-delà, un effort de suivi est indispensable pour garantir le bon fonctionnement de l’équipement. D’ailleurs, certains agriculteurs consacrant beaucoup de temps à leur robot produisent plus de 2500 kg par stalle. »

 

La rapidité de branchement déterminante

Dans l’ensemble, les robots proposés par les différents constructeurs retiennent des solutions techniques fiabilisées. Toutefois, les générations s’enchaînent, car les marques optimisent sans cesse leurs automates pour en améliorer les performances et abaisser les coûts d’exploitation. Par exemple, un bras plus rapide et une meilleure efficacité de pose des gobelets trayeurs augmentent le potentiel de vaches traites quotidiennement. L’adoption de nouveaux composants, tels que des moteurs électriques à la place de vérins pneumatiques, contribue à réduire la consommation d’énergie. L’utilisation de caméras 3 D rend, elle, la détection des trayons plus efficace. Elle limite également les interventions des éleveurs en dispensant des opérations de paramétrage manuel du bras du robot pour chaque nouvelle vache laitière. En dévoilant en juin 2018 le VMS V300, DeLaval a fait en grand pas en termes d’efficacité. Ce robot de quatrième génération est, en effet, annoncé pour une capacité supérieure de traite de 10 % par rapport au précédent VMS. Il admet 5 à 7 vaches de plus par jour. Ce gain de productivité est notamment permis par l’abandon de la détection des trayons par laser au profit du dispositif InSight à vision 3D. Ce procédé faisant appel à une caméra 3D est déjà éprouvé chez DeLaval sur le roto robotisé AMR et l’automate TSR de pulvérisation des trayons. Il apporte davantage de précision au bras et rend, selon le constructeur suédois, l’opération de branchement plus rapide et plus précise avec un taux de réussite de 99,8 %. La meilleure efficacité de détection des trayons agit également positivement sur les phases de préparation de la mamelle et de trempage post-traite. Elle permet à DeLaval d’annoncer un gain d’une minute par vache et par traite, ainsi qu’une économie de 10 % d’électricité, par rapport à la version antérieure du VMS.

 

L’électrique moins énergivore que le pneumatique

 

 

Lely a aussi renouvelé son robot de traite en 2018 en lançant l’Astronaut A5. Ce modèle se distingue notamment par l’adoption d’un bras animé par un vérin pneumatique et deux vérins électriques. Cet entraînement hybride s’avère plus silencieux et procure, selon la firme néerlandaise, davantage de précision et de souplesse. Il garantit un meilleur suivi des mouvements de la vache et accepte désormais toutes les hauteurs de mamelles. Combiné à la dernière génération de laser TDS II pour détecter les trayons, le nouveau bras hybride permet de gagner près de 10 secondes à chaque traite et accroît ainsi la capacité quotidienne de l’automate. Le remplacement de vérins pneumatiques par des moteurs électriques présente par ailleurs un intérêt en termes de consommation d’énergie. En effet, le compresseur de l’Astronaut A5 fonctionne 85 % de temps en moins que celui de l’A4. Le gain en électricité est alors annoncé de 20 %, soit environ 400 euros par an pour une stalle. De surcroît, la durée de vie du compresseur est multipliée par trois et le nombre de pièces d’usure réduit. L’américain Boumatic, acteur sur le marché des robots depuis 2011, vient de sortir la deuxième génération de ses automates à une et deux stalles. Dénommés MR-S2 et MR-D2, ils conservent le principe exclusif de traite par l’arrière. Leur unique bras animé hydrauliquement reçoit désormais une tête mécanique manipulant deux gobelets simultanément, contre un seul auparavant. Cette évolution réduit le nombre de mouvements du bras et augmente ainsi la cadence de traite. Elle améliore par conséquent les performances de la stalle. Les robots Boumatic de deuxième génération bénéficient également d’une caméra 3D étanche améliorant la précision du branchement. Cet outil de détection des trayons assure une meilleure adaptation des déplacements du bras au mouvement de la vache. Il rend ainsi les branchements plus précis et plus rapide. L’apprentissage est désormais automatique lors de la première traite d’une nouvelle vache. Cette caméra pourra être montée sur des robots déjà en service.

 

L’efficacité du gobelet multifonction

Le robot Monobox de GEA, sorti en 2016, vient d’être rebaptisé DairyRobot R9500. Sous cette nouvelle appellation, cet automate conserve le principe de détection 3D des trayons déjà éprouvé sur les automates de traite multibox MiOne, mais profite d’une caméra de cinquième génération. Pourvu d’un bras animé par trois moteurs électriques, le robot monostalle GEA se caractérise par l’utilisation de gobelets multifonctions. Ces composants, une fois branchés, assurent toutes les opérations : pré-trempage, lavage du trayon, séchage et stimulation, premiers jets, traite et trempage. Ils procurent ainsi un réel gain de temps, car le bras ne se déplace qu’une fois et reste libre sous la mamelle durant la traite pour suivre les mouvements de la vache. Chez Fullwood Packo, le robot Merlin 2 dispose d’un bras animé par des moteurs électriques entraînant des courroies crantées. Ce procédé garantit des mouvements plus rapides que le précédent montage à vérins pneumatiques. Il procure notamment, selon le constructeur, une nette réduction de la consommation électrique. Enfin, la firme SAC se distingue par l’utilisation d’un bras industriel Motoman desservant une ou deux stalles. Son robot dénommé RDS Futureline MAX retient un laser et une caméra pour la détection des trayons.

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