« Je valorise au maximum les trois trémies de mon semoir »
Cultures associées, fertilisation, activateurs de sol… Les trois trémies du semoir à disques d’Arnaud Lamiral lui permettent d’implanter en travail simplifié une grande diversité de cultures, majoritairement en bio.
Cultures associées, fertilisation, activateurs de sol… Les trois trémies du semoir à disques d’Arnaud Lamiral lui permettent d’implanter en travail simplifié une grande diversité de cultures, majoritairement en bio.
Sur ses terres argilo-calcaires superficielles au potentiel limité, Arnaud Lamiral, céréalier à Minot au nord de la Côte-d’Or, pratique des itinéraires simplifiés, hormis pour les cultures de printemps pour lesquelles il a conservé le labour. En 2018, un an avant de lancer sa conversion en bio, il a investi dans un semoir semi-porté Sky Easydrill W6000 HD de 6 mètres, doté d’une trémie principale compartimentée avec deux doseurs et d’une troisième petite trémie, également avec son propre doseur. Cet appareil ensemence la quasi-totalité des 135 hectares de cultures de l’exploitation, représentant une surface travaillée de 150 à 200 hectares en comptant les couverts et dérobées. Il est rentabilisé en parallèle sur une activité d’ETA, portant la surface semée à environ 500 hectares par an. « Ma prestation concerne majoritairement des fermes en bio, qui souhaitent faire de la fertilisation au semis. Les surfaces en bio se sont fortement développées sur notre secteur où les terres à faible potentiel ne permettent pas de toujours bien valoriser les intrants », justifie Arnaud Lamiral.
Engrais et activateurs de sol
Les trois trémies du semoir sont utilisées pour la plupart des semis, la cuve principale étant cloisonnée à 60/40. Deux autres configurations sont possibles : 56/44 et 90/10. « Dans certains cas, il en faudrait même une quatrième, comme cela est proposé sur la dernière version de l’Easydrill. » À l’implantation des cultures d’automne, la trémie principale de 2 460 litres accueille les céréales qui sont dosées à 450 graines par mètre carré. La seconde de 1 440 litres est dédiée à la fertilisation, en l’occurrence du soufre appliqué sur la ligne de semis à 30 kg/ha. Arnaud Lamiral utilise la troisième petite trémie de 120 litres pour l’activateur de sol dosé à 2 kg/ha. « Avec l’expérience, en faisant des essais avec et sans ces bactéries sur la même culture, on observe une réelle différence de vigueur et d’enracinement de la plante », assure l’agriculteur.
De la lentille seule ou avec le colza
Dans le cas de la lentille, la trémie principale est dédiée à la semence, tandis que la cuve de fertilisation accueille du soufre dosé à 40 kg/ha. La petite trémie permet de semer de la cameline à 2,5 kg/ha en superficie. « J’apporte le soufre au plus près de la graine et j’ai pu observer que son odeur très marquée constitue un répulsif efficace contre les sangliers. »
Pas de relevage des éléments fermés
Cette année, Arnaud Lamiral a semé son tournesol au monograine, plutôt qu’avec l’Easydrill. « Cela fonctionne pourtant bien en bouchant deux rangs sur trois pour obtenir un écartement de 50 cm. Mais comme les éléments ne peuvent pas se relever, leur passage crée des lignes travaillées propices au développement des adventices. Par la suite, le désherbage devient impossible avec la bineuse, dont la caméra se perd entre les lignes de la culture et celles des mauvaises herbes. »
En chiffres
Assolement 2020-21
170 ha de SAU
135 ha de SCOP
28,5 ha de blé d’hiver
20 ha de blé de printemps
17 ha de colza (associé à de la lentille, du lin et du trèfle)
16,3 ha de tournesol
6,5 ha d’orge de printemps
6,5 ha de triticale
7 ha de lentille de printemps
33,2 ha de luzerne
2 ateliers d’élevage
20 bovins allaitants (Salers)
2 Bâtiments de 4 400 poulets label
Un lourd semoir très polyvalent
L’imposant semoir Easydrill de 6 mètres accueille trois trémies, trois doseurs, deux circuits pneumatiques alimentant deux têtes de distribution et des éléments à disques avec deux descentes.
À l’aise aussi bien dans le sec que dans l’humide
« Cette conception, permettant d’appliquer plus ou moins de pression sur les roues plombeuses et les roues Farmflex, autorise à passer aussi bien dans le sec, que dans l’humide. Quand c’est limite, on peut même utiliser les roues de transport de 750 mm de large pour maintenir la profondeur de travail. Les lignes de semis fortement rappuyées sont séparées par un bourrelet de terre favorisant le travail de la herse étrille dans l’interligne, mais limitant son efficacité sur le rang. »
Ce semoir de 6 mètres dispose de 36 disques pour un interligne de 16,6 cm. « Les disques sont disposés sur deux lignes assez rapprochées, sensibles aux blocages en présence de pierres. En revanche, cette faible distance a l’avantage de maintenir le semoir bien aligné dans les dévers et ainsi de conserver l’interligne. » Chaque disque dispose d’un soc semeur renforcé au carbure, dont la position peut être ajustée sur deux dimensions suivant le type de graine. Les produits issus de la trémie de fertilisation et de la troisième petite trémie sont déposés à l’arrière du disque par une seconde descente, dont l’inclinaison est réglable, de manière à les enfouir plus ou moins.
Ajuster finement les flux d’air
La turbine alimente deux circuits indépendants. « La répartition du flux d’air par un système de volets est très importante, tout comme le réglage du régime de la turbine, en fonction des doses de semis et des produits, notamment pour éviter les bouchages. Il m’a fallu une certaine période de prise en main, avant de bien maîtriser ces deux paramètres », reconnaît Arnaud Lamiral. Le semoir est doté de deux têtes de distribution équipées chacune de deux vérins électriques assurant le jalonnage et la coupure d’une demi-largeur, le tout étant piloté depuis le terminal en cabine. « La fermeture manuelle des descentes est assez facile depuis ces deux têtes pour configurer le semoir à 32, 50 ou 75 cm d’interrang. J’ai déjà semé du maïs avec des rangs doubles, ce qui n’a pas posé de problème à la récolte avec un cueilleur à 75 cm. »