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« Dans les champs, je ne touche plus au volant de mon tracteur »

Dans le Morbihan, Gilles Heluard a opté pour l’option demi-tours automatiques lors du renouvellement de son tracteur de tête, fort de son expérience avec l’autoguidage et les automatismes de bout de champ.

Attiré par les outils d’agriculture de précision qu’il met en œuvre depuis plusieurs années sur son exploitation de polyculture élevage à Ploërmel dans le Morbihan, Gilles Heluard n’a pas hésité à retenir l’option des demi-tours automatiques (900 euros environ) lors de l’achat de son tracteur New Holland T7 275 HD il y a un an et demi. « J’utilise les séquences de bout de champ depuis une dizaine d’années et l’autoguidage RTK depuis six ans. Le demi-tour automatique m’est donc apparu comme la suite logique », estime l’agriculteur installé en Gaec avec sa femme Rozenn, aidés d’un salarié. Sur leurs 165 hectares, ils cultivent 62 ha de blé, 55 ha de maïs et 30 ha de légumes irrigués (pois et haricots), le restant étant dédié aux prairies. Gilles Heluard réalise en parallèle 80 hectares en entraide (semis, traitement et épandage d’engrais). Le nouveau tracteur de tête accumule ainsi entre 400 et 500 heures par an consacrées au travail du sol et au semis. Des tâches pour lesquelles l’agriculteur valorise les demi-tours automatiques. « On y prend goût très rapidement, vu les gains en confort et en régularité de travail dans les fourrières, assure-t-il. En ayant les mains complètement libérées, je peux me concentrer sur la surveillance de l’outil. »

Apprivoiser l’automatisme au déchaumage

<em class="placeholder">Gilles Heluard, agriculteur à Ploërmel dans le Morbihan, dans la cabine de son tracteur New Holland</em>
Gilles Heluard apprécie de ne plus toucher au volant de son tracteur lors des manœuvres en bout de champ. © M. Portier
Gilles Heluard reconnaît toutefois qu’il faut se laisser du temps pour s’approprier l’automatisme. « Ça n’a rien de complexe, mais il faut comprendre la logique. L’important est d’y aller par étapes et de ne pas se lancer au moment des semis, mais plutôt de se faire la main au déchaumage. J’ai débuté en utilisant uniquement le guidage et les demi-tours. Une fois à l’aise, j’ai ajouté les séquences », prévient-il.

Utilisant un système RTK et pratiquant l’agriculture de précision, l’agriculteur avait déjà arpenté toutes ses parcelles. « Il a suffi à mon concessionnaire de transférer les cartes que j’utilise sur ma console Trimble. Je dois d’ailleurs reconnaître que la qualité de service de sa structure dédiée aux nouvelles technologies TecMat est un vrai plus pour la mise en route et l’assistance, quand on bloque sur un réglage dans les premiers temps. »

Une ligne virtuelle pour lancer la séquence

<em class="placeholder">Tracteur New Holland T7.275 HD de Gilles Heluard, agriculteur à Ploërmel dans le Morbihan</em>
Le tracteur New Holland T7 275 HD équipé des demi-tours automatiques est principalement utilisé au travail du sol et au semis. © M. Portier
Dès lors que le tracteur rentre dans une parcelle, les limites de celle-ci s’affichent sur le terminal du tracteur. « J’ai simplement paramétré une largeur de fourrière, puis tâtonné pour définir la meilleure trajectoire et le rayon de braquage pour chaque outil. Mais on ne le fait qu’une seule fois, vu que tout est enregistré pour chaque parcelle et chaque outil. Et grâce à la correction RTK, il n’y a aucune dérive, apprécie l’agriculteur. J’ai dû aussi définir une ligne virtuelle précédant la fourrière, de façon à anticiper le déclenchement de la séquence avant l’activation du demi-tour en entrée de fourrière. » Gilles Heluard s’est progressivement habitué à laisser faire l’automatisme et à ne plus se fier à ses habitudes. « Avec le combiné de semis de 4 mètres sur une fourrière de 16 mètres de large, le tracteur saute trois largeurs d’outils pour reprendre sa ligne. » L’agriculteur n’attend plus qu’une nouvelle mise à jour, qui lui permettra d’affiner les trajectoires dans les parcelles en pointe. « Je prévois aussi d’intégrer une vitesse de manœuvre dans les séquences, pour ne plus gérer l’avancement à la pédale dans les fourrières. »

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