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Clôtures électriques - L’électrificateur solaire, gage de sérénité

L’investissement dans un électrificateur solaire se révèle être un gain de confort et de temps, tout en prolongeant la durée de vie de la batterie.

L’autonomie énergétique des électrificateurs de clôture est de plus en plus plébiscitée par les éleveurs. Au sein du marché des électrificateurs autonomes avec batterie 12 volts (mais aussi 6 volts), la part des modèles commercialisés avec panneaux solaires représente en effet, selon les marques, entre 20 et plus de 50 % et continue de croître. Bien dimensionnés à la taille de l’enclos, ces appareils permettent aujourd’hui d’assurer l’alimentation électrique pendant toute la belle saison, du printemps à l’automne. "Pour une utilisation toute l’année, il peut être nécessaire de réaliser un ou deux rechargements complets sur secteur", explique Olivier Dauloudet, technico-commercial chez Patura. Chef des ventes pour le Néo-Zélandais Gallagher, Benoît Hastings assure un fonctionnement sans recharge toute l'année, "même avec trois semaines sans soleil." Pour l'hivernage, lorsqu'il n'est pas utilisé pendant la mauvaise saison, il conseille de placer l'électrificateur près d'une fenêtre, de manière à maintenir le niveau de charge de la batterie. Le dimensionnement du panneau solaire se décide en fonction de la puissance de l’électrificateur, mais aussi en fonction de l’ensoleillement moyen. Sur ce dernier critère, plusieurs constructeurs définissent deux zones en France, essentiellement le pourtour méditerranéen et le reste de la France. Mais pour Jacques Lebivic, directeur commercial de Kerbl-France, qui distribue les électrificateurs Ako, la zone géographique n’est plus le critère principal de dimensionnement du panneau solaire. "Les panneaux photovoltaïques, qu'ils soient monocristallins ou polycristallins, ont fait beaucoup de progrès ces dernières années et dépendent moins du niveau de luminosité, explique-t-il. Aujourd’hui, c’est surtout la durée du jour qui va déterminer le potentiel de rechargement d’une batterie." Pour une bonne efficacité, le panneau doit bien sûr être orienté vers le sud, en s’assurant qu’aucun obstacle (arbre, poteau, mur) ne vient y porter son ombre. Benoît Hastings préconise en outre de placer l'appareil en hauteur, à 40-50 cm, afin de se prémunir des risques de rentrées d'eau et surtout de fourmis, qui ont une certaine appétence pour l'électronique. 

Les éleveurs qui investissent dans un électrificateur avec panneau solaire n’ont plus à se préoccuper du niveau de la batterie et de leur changement. Bien souvent, ils placent l’électrificateur loin de l’entrée du pâturage, pour se préserver du risque de vol. C’est autant de distance qui rend le changement de batterie fastidieux. À la suite d’une grosse pluie qui aurait couché un gros volume d’herbe sur les fils électriques, le panneau solaire maintient le niveau de performance de la batterie, et donc de l’électrificateur, laissant plus de temps à l’éleveur pour intervenir et entretenir la clôture.

Prolonger la durée de vie des batteries

Le maintien d’un niveau de charge élevé prolonge la durée de vie de la batterie. "Même si l’on peut sans problème recharger complètement une batterie qui a subi des décharges profondes, la multiplication de ces dernières affecte la longévité de l’accumulateur, explique Sébastien Hainos, responsable produits clôture chez Lacmé. Bon nombre d’éleveurs renouvellent ainsi leur batterie toutes les deux à trois saisons avec un électrificateur sans panneau, quand un modèle avec rechargement solaire conservera la même batterie cinq à six saisons." Ce gain compense donc en partie le coût du panneau solaire. Le prix d’achat d’un ensemble panneau-batterie-électrificateur est en effet une fois et demie à deux fois plus cher qu’un électrificateur nu (sans batterie) : les différences de prix varient selon les marques et les modèles. Avec la démocratisation de l’énergie solaire, les panneaux photovoltaïques tendent à devenir moins chers et plus performants. Les kits de rechargement solaire disposent également d’un régulateur dont le fonctionnement peut différer d’une marque à l’autre. "Afin d’éviter de dégrader la batterie par surcharge, le régulateur coupe l’alimentation de la batterie", explique Sébastien Hainos. Du côté des électrificateurs Ako, "les panneaux solaires alimentent en direct la clôture électrique dès lors que la batterie est rechargée, indique Jacques Lebivic. Sur les électrificateurs de dernière génération, l’alimentation de la clôture s’arrête également en deçà d’un certain niveau de charge, afin d’éviter la décharge profonde qui dégrade les accumulateurs."

Lutter contre le vol

Les électrificateurs autonomes sont malheureusement sujets à des vols réguliers. Plus chers, plus imposants et surtout plus visibles pour être mieux exposés au soleil, les modèles solaires attirent encore plus la convoitise. C’est pourquoi il est préférable de s’équiper pour se prémunir de ce genre de risque. La solution la plus commune consiste à acheter un boîtier métallique qui devient électrifié dès lors qu’il est fermé : seule, une clé spécifique permet de couper l’électrification du boîtier en même temps que l’on ouvre.

L’autre solution, équipant certains petits modèles, consiste en un traqueur GPS dissimulé dans le boîtier. Disposant de sa propre petite batterie, il signale à l’éleveur qu’il a été déplacé, dès qu’il a parcouru quelques centaines de mètres de son emplacement habituel : il est en mesure d’envoyer sa position géographique pendant environ 48 heures.

EARL de la Clairière - "L'électrificateur solaire s'intègre dans le système de clôture permanente."

Eleveurs (65 vaches laitières, ainsi que les élèves) sur 135 hectares, dont 95 de prairie à Campbon, en Loire-Atlantique, Sandrine et Alain Launay, ont investi dans des électrificateurs solaires dans le cadre d'un système de clôture permanente. "Nous avons deux ensembles de prairies d'une quarantaine et d'une soixantaine d'hectares, séparés par un ruisseau et très entourés de bois, explique Alain Launay. Auparavant, ces deux ensembles étaient entourés de plusieurs rangs de fils barbelés. Mais avec la proximité des bois, nous avions régulièrement des branches qui tombaient et cassaient la clôture. Cela demandait beaucoup d'entretien. C'est pourquoi nous avons revu notre système et avons été dirigés vers un système de clôture permanente, combinant du fil électrique de grosse section et des ressorts." C'est à l'occasion de ce changement que l'Earl est passé à l'électrificateur solaire. D'abord un premier d'une puissance de six joules, il y a six ans, puis un second, la saison suivante. Après six saisons d'expérience, l'EARL ne regrette pas son investissement, autour de 1 000 euros par électrificateur. "Par rapport à un poste tout simple à 150 euros, il n'y a pas à le déplacer ou à changer la batterie, apprécie l'éleveur. Le courant est plus fort, plus continu. Lorsqu'il y a des herbes qui tombent dessus, ça les grille, même s'il faut entretenir l'enherbement régulièrement." Si la saison de pâturage pour les genisses s'étale de mars à fin novembre, les deux électrificateurs sont fonctionnels toute l'année, une façon de limiter le salissement autour de la clôture en grillant la végétation.

Pour garantir le bon fonctionnement, le piquet le la prise de terre, de grosse section, est coulé dans de la bentonite, une argile qui favorise grandement le contact à la terre. "Par été sec, il faut arroser cette prise de terre, par exemple à l'aide de la tonne à eau", explique Alain Launay, qui reconnaît l'avoir rarement réalisé.

L'entretien se limite à un coup de chiffon sur les panneaux solaires en début de saison. Sur le poste le plus ancien, la batterie, rechargée une fois par an sur le secteur, a été changée au bout de cinq saisons. Exposés face au sud, loin des routes et chemins, les panneaux solaires, de dimensions 40 x 100 cm, sont solidaires du boîtier de l'électrificateur et sont électrifiés pour se prémunir des vols.

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