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Choisir entre 7 types de déchaumeurs

Les différentes fonctions agronomiques du déchaumage peuvent difficilement être remplies par un seul et même outil. Tour d’horizon des déchaumeurs et de leurs terrains de prédilection.

Devant le nombre considérable d’outils capables de réaliser un déchaumage, il est facile d’en déduire que le déchaumeur polyvalent reste encore un vœu pieux. Le déchaumage répond en effet à différents objectifs, qui ne seront atteints que par un choix approprié du matériel et des conditions d’intervention. Premier objectif, l’incorporation des résidus de culture impose à l’outil un mélange le plus homogène possible sur les premiers centimètres du sol. Autres fonctions, la réalisation de faux semis, le semis de couverts ou encore la préparation d’un lit de semences, requièrent un outil capable de créer de la terre fine par un travail très superficiel, garant d’un bon contact sol/graine, et de bien rappuyer afin de maintenir l’humidité du sol. L’approche sera complètement différente pour détruire les repousses et les faux semis, l’appareil travaillant dans ce cas de manière plus profonde, tout en limitant le rappui pour éviter le repiquage et favoriser l’assèchement. La destruction des vivaces est plus sélective, en imposant le recours à un outil à dents pour faire ressortir le système racinaire. Le déchaumage agit également sur les ravageurs (limaces et rongeurs) en perturbant leur habitat. Dernière fonction du déchaumage qui sera alors qualifié de profond, la restructuration du sol s’effectue à l’aide d’un outil à dents jusqu’à 15 centimètres de profondeur, de manière à fissurer un sol tassé.

La catégorisation des outils de déchaumage ne se résume pas aux outils à disques et à dents. Il convient de les différencier selon la forme, le dimensionnement, le nombre et l’agencement de leurs pièces travaillantes. À ces deux grands groupes viennent s’ajouter les herses de déchaumage et les outils à bêches roulantes.

  • Le déchaumeur à disques indépendants

    Caractérisés par leurs deux rangées de disques montés en V, voire en X, sur sécurité, individuellement ou par paire, les outils à disques indépendants (DDI) se différencient principalement par la forme et la taille des disques, ainsi que par les angles d’attaque et d’entrure donnés à ces derniers par construction. Conçus initialement pour le travail superficiel et rapide avec des petits disques, ils adoptent désormais des disques de plus grand diamètre (supérieur à 600 mm) pour un travail plus profond et une meilleure capacité de mélange des résidus. Le travail d’un DDI est très dépendant de son rouleau, tant au niveau du rappui que du contrôle de profondeur. Les appareils à petits disques (460 mm) sont idéaux pour le faux semis. Moins efficaces pour ce dernier, les modèles à plus grands disques (550 mm) donnent accès à l’incorporation des pailles, ainsi qu’à la destruction des repousses, avec une efficacité dépendante du diamètre et de l’angle des disques.

  • Le pulvériseur à disques

    Plus communément appelé à tort cover-crop, le pulvériseur à disques est doté de trains de disques permettant de faire varier l’angle d’attaque, l’angle d’entrure étant nul. L’offre en pulvériseurs tend à se recentrer sur les modèles en X avec des disques de 660 mm, écartés de 230 mm. La position de l’essieu peut influencer la capacité de l’outil à travailler avec ou sans rouleau. Le pulvériseur à disques peut difficilement réaliser un travail très superficiel et régulier. Certains appareils à la conception particulière comme le Turbo Max de Great Plains, multipliant les trains disques sur la largeur avec très peu d’angle, voire pas du tout (vertical tillage), sont capables de travailler à très faible profondeur. Le pulvériseur à disques, de par sa capacité de pénétration, offre une certaine aptitude au mélange des résidus et à la destruction des repousses, en fonction du réglage de l’angle d’attaque.

    • L’outil à deux rangées de dents

      Star des années 90 avec l’emblématique Lemken Smaragd, le cultivateur à deux rangées de dents et disques de nivellement doit son succès à sa simplicité, son besoin de traction modéré et sa capacité à travailler plus ou moins profond. L’écartement entre dents assez important impose des socs à ailettes larges pour un travail homogène sur toute la largeur, notamment pour la destruction des adventices. Capable de réaliser un pseudo-labour, tout en assurant un bon nivellement, il est en revanche peu adapté au faux semis et à la répartition des pailles en surface.

    • L’outil à trois rangées de dents ou plus

      Les cultivateurs à trois ou quatre rangées de dents ont pris le pas sur les outils à deux rangées en multipliant le nombre de dents, réduisant l’usure et améliorant la régularité du travail sur la largeur, notamment avec beaucoup de résidus. Les dents montées sur des étançons courbés optimisent le mélange terre-paille. Comme les modèles à deux rangés, ces outils permettent de travailler sur une grande plage de profondeur. Leur plus grand porte-à-faux et leur besoin de puissance plus important donnent un avantage aux modèles semi-portés pour les grandes largeurs. Certains appareils peuvent travailler sans rouleau dans certaines conditions.

      • Le vibroculteur lourd

        La dernière tendance pour travailler superficiellement avec un outil à dents, c’est le vibrodéchaumeur, un vibroculteur lourd doté de grosses dents vibrantes. Doté selon les modèles de 5 à 8 dents pas mètre, cet appareil offre un dégagement et un espacement entre rangées de dents suffisants (environ 60 cm) pour pouvoir passer les débris végétaux. Il est capable de réaliser un faux semis, de répartir correctement la paille et même de détruire les repousses, à condition d’intervenir assez tôt avec des pattes d’oies. Ce vibroculteur peut par ailleurs servir à la préparation de semis de printemps, pour des cultures par trop exigeantes sur la finesse de préparation.

      • La herse de déchaumage

        Avec ses rangées de dents ressorts, la herse de déchaumage n’est efficace qu’à grande vitesse. L’action sur les résidus ne donnera satisfaction qu’en condition sèche et avec de la paille bien mûre. Ne faisant que gratter le sol, la herse impose plusieurs passages pour réaliser un faux semis de qualité. Cet appareil est aussi apprécié des pratiquants du semis simplifié pour son action sur les ravageurs. Pour limiter le nombre de passages et faciliter les interventions avec de gros volumes de résidus, certaines herses peuvent recevoir des disques ou des rouleaux cutter, en amont des dents.

        • Le déchaumeur à bêches roulantes

          De conception ancienne, l’outil à bêches roulantes a été remis au goût du jour par Duro avec le Compil. L’anglais Claydon et le finlandais Tume en proposent également. Avec ses bêches en rotation libre qui arrachent et projettent la terre en surface, cet outil est très efficace au faux semis. Par contre, les bêches assurent un travail irrégulier en profondeur, limitant pour la destruction des repousses. Cet outil peut être sensible aux adventices rampantes, qui ont tendance à s’enrouler autour des trains de bêches. Pour y remédier, certains associent des trains de disques aux trains de bêches.

          Michel Portier

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