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[ESSAI] - Chargeur télescopique Bobcat TL43.80HF Agri 4 étoiles - « Un engin stable, maniable et puissant »

Philippe Lebrun, agriculteur à Gratot près de Coutances (Manche), et son neveu Étienne, deux utilisateurs expérimentés de chargeurs télescopiques, ont réalisé un test d’une trentaine d’heures avec une présérie du nouveau Bobcat TL43.80HF.

Les premières livraisons des chargeurs télescopiques Bobcat de la nouvelle série R Agri ont lieu cet été. Ces appareils profitent d’un capot moteur redessiné pour dégager davantage la visibilité à droite et d’un aménagement intérieur de cabine entièrement revu. Comme leurs prédécesseurs, ils se déclinent en deux variantes de châssis totalement caissonné, dites Compact et Large, pour un total de sept modèles affichant une hauteur de levée allant de 5,80 à 7,50 mètres et des capacités maximales de charge comprises entre 2,6 et 4,3 tonnes. Ces télescopiques reprennent la transmission hydrostatique à deux rapports mécaniques et accèdent à deux variantes de circuit hydraulique de 100 et 190 l/min (version HF). Ils sont animés par un quatre cylindres Bobcat de 3,4 litres disponible en 100 et 135 chevaux. Ce moteur répond à la norme antipollution Stage V, grâce à la combinaison DOC, FAP et SCR, sans avoir recours à l’EGR. Le modèle TL43.80HF testé est le plus performant de la gamme. Animé ici par un moteur de 135 chevaux, il affiche une capacité de charge de 4,3 tonnes et lève à une hauteur maximale de 7,5 mètres. Comme les autres Bobcat Série R Agri, il se décline en quatre finitions, dont la plus haut de gamme, essayée et baptisée Agri 4 étoiles, intègre notamment le pack d’éclairage à leds (feux de route, phare de recul et gyrophare), deux feux de travail à leds supplémentaires à l’avant, deux prises hydrauliques à double effet à l’arrière, la caméra de recul, le rétroviseur droit électrique et dégivrant, ainsi que les déflecteurs de bras. Ces accessoires viennent en complément d’équipements déjà présents sur la version Agri 3 étoiles, à l’instar du siège à suspension pneumatique Grammer intégrant le joystick, de l’écran tactile de 7 pouces, de l’accélérateur à main, du tablier porte-outil à verrouillage hydraulique, de six feux à leds, de la climatisation, du compartiment isotherme, de la grande boîte à outils, de la suspension de flèche et de la position flottante.

Les conditions du test

Le chargeur télescopique Bobcat est arrivé début juin en pleine période d’ensilage d’herbe et de ramassage des foins. Il a confectionné deux silos, chargé et tracté le plateau à paille et empilé des balles rondes sous le hangar de stockage. Il a aussi été utilisé pour curer les cases des taurillons et remonter un tas de compost.

Les plus

+ Visibilité

+ Force de poussée

+ Terminal tactile

Les moins

- Sifflement de la transmission

- Changement de gamme à l’arrêt

- Remplissage AdBlue et GNR côtés opposés

Au travail – « Il est précis et pousse fort »

À la confection des tas d’ensilage d’herbe, le télescopique Bobcat TL43.80HF se montre stable et puissant. Ses pneus de 500 mm de large lui procurent une bonne assise et on se sent en sécurité sur le silo. Habitué à la transmission à convertisseur de couple, il m’a fallu un temps d’adaptation au comportement de l’hydrostatique. En poussant les fourchées d’herbe, j’avais tendance au début à trop accélérer pour monter sur le tas et du coup le moteur était sans cesse en train de réguler. Par la suite, je me suis rendu compte qu’il est préférable de travailler aux alentours de 1 500 tr/min, le régime auquel le couple est maximal. La visibilité est particulièrement bonne à 360 degrés, ce qui est important, afin de ne pas se laisser surprendre par l’arrivée d’une remorque et de garder un œil sur les personnes circulant à proximité du silo.

Pour l’attelage du plateau, la caméra filmant le crochet automatique est très pratique. Sur la route, le Bobcat se comporte bien et se révèle confortable, mais il est dommage que le bruit typique de la transmission hydrostatique soit autant audible en cabine. L’engin circule à 40 km/h sur les portions plates en solo et avec le plateau. Avec la remorque chargée de 29 balles rondes de foin, il a vu son allure chuter à 11 km/h dans la côte la plus abrupte de notre secteur (11 % de pente), un endroit que nous évitons avec notre télescopique à convertisseur de couple. Cette difficulté passée, il a repris rapidement son souffle. Le Bobcat se révèle sécurisant en descente, car la transmission hydrostatique retient bien la charge. Le freinage est en plus précis et efficace.

Pour la manipulation des balles de foin, le circuit hydraulique délivrant 190 l/min garantit sans difficulté la combinaison de plusieurs mouvements. Dans la parcelle, comme les balles étaient dispersées, j’ai d’abord sélectionné le second rapport de la boîte mécanique et le mode tortue, mais l’engin manquait de vivacité. Après avoir obligatoirement stoppé l’avancement pour changer de gamme, j’ai rétrogradé en première et passé en mode lièvre. Dans cette configuration, j’ai gagné en vélocité et je roulais au maximum à 12 km/h, une allure convenable vu le relief accidenté. Lors du rangement des balles dans le hangar, j’ai réglé le régime moteur à 1 500 tr/min et profité ainsi du contrôle de la vitesse avec la pédale d’accélérateur (mode Flex). C’est confortable et cela permet d’être précis, tout en profitant de mouvements réactifs. L’autre mode de conduite, dit Dynamic, rend l’engin plus vif lors des phases d’accélération/décélération et des inversions de sens. Ce télescopique est par ailleurs bien ramassé et très maniable vu ses capacités élevées de charge et de levage.

Le déverrouillage hydraulique de l’outil est appréciable pour changer rapidement d’équipement. Le système de décompression automatique des prises hydrauliques de l’accessoire est aussi bien vu, car il ne demande pas d’agir sur un quelconque bouton ou de couper le moteur avant de raccorder les flexibles de la benne multifonction et du pince-balle.

En cabine – « Du confort et une bonne visibilité »

La cabine Bobcat se caractérise par l’absence de montant à l’arrière droit pour bien dégager la visibilité. L’accès y est aisé et s’effectue à l’aide d’une seule marche. Le long pare-brise, accompagné d’un rideau pare-soleil, permet de bien garder la vue sur le chargement durant toute la montée du bras. Sur la nouvelle série R Agri, la porte s’ouvre désormais à 90 degrés et intègre une vitre supérieure se rabattant vers l’arrière. Les rangements sont nombreux, avec notamment un vide-poche ouvert au-dessus du tableau de bord et un grand compartiment réfrigéré à gauche du siège. Un support de téléphone est même prévu, ainsi qu’une prise USB pour recharger les batteries et une prise électrique 3 plots. La colonne de direction s’ajuste en hauteur et en inclinaison. Le siège dispose d’office de la suspension pneumatique dès le premier niveau de finition. La version essayée bénéficie du modèle Grammer avec chauffage et double accoudoir, dont celui de droit loge à son extrémité le joystick.

Le terminal couleur de 7 pouces, inclus dans les finitions 3 et 4 étoiles, est très lisible et facile d’utilisation. La navigation s’y opère de manière tactile ou à l’aide d’une molette située sur l’accoudoir multifonction. Le menu principal de cet écran indique les principaux paramètres, tels que le régime, la pression d’huile et la température du moteur, l’allure, le mode de direction engagé et la gamme de vitesse sélectionnée, le niveau de carburant et la charge de la batterie. Ce terminal affiche également les images de la caméra de recul et s’utilise pour passer des appels téléphoniques en Bluetooth et gérer l’autoradio. Il intègre une page « Job Manager » dédiée aux accessoires permettant, en fonction des outils accrochés ou des utilisateurs (six profils mémorisables), de personnaliser les débits hydrauliques entrant et sortant du circuit auxiliaire, les vitesses de la flèche, la fonction Auto Grab (ouverture/fermeture automatique de la griffe), la vitesse rampante et le cycle d’inversion du ventilateur. Il sert aussi à sélectionner les quatre modes de direction : roues avant directrices, 4 roues directrices, marche en crabe et semi-crabe. Ce dernier est pratique pour racler le long d’un mur, car il permet de bloquer les roues arrière dans une certaine position et de diriger la machine avec les roues avant.

L’inversion du sens de marche se contrôle à l’aide d’une palette à gauche du volant ou depuis un interrupteur situé à l’arrière du joystick piloté avec l’index. Le frein de parking est pratique, car il s’engage automatiquement. Le levier multifonction dispose en façade de cinq boutons : + et – pour modifier les paramètres dans le terminal, orange pour sélection les modes de transmission lièvre et tortue, bleu pour lancer le secouage automatique du godet et jaune pour activer la position flottante du bras, pour les opérations de raclage, par exemple. Un pavé numérique sur la console de droite permet d’engager deux automatismes facilitant la conduite. Le premier donne la possibilité de mémoriser un angle de levage déterminant la hauteur maximale, afin de travailler sans risquer de percuter la charpente du bâtiment. Le second s’utilise pour enregistrer la position basse de la flèche, pour retrouver rapidement la position de l’outil.

Entretien – Tous les composants sont directement accessibles

L’ouverture du capot moteur dégage un accès direct à l’ensemble des filtres (air, huile et carburant), à la jauge à huile et au niveau de liquide de refroidissement. Les radiateurs posés à plat à l’avant du compartiment sont eux aussi faciles à atteindre et profitent d’une inversion automatique du ventilateur pour leur nettoyage et celui de la grille d’admission d’air (intervalle réglable par paliers allant de 5 à 90 min). Il est aussi possible d’engager une marche forcée, grâce à un interrupteur sur le tableau de bord. Le système de dépollution, intégrant le filtre à particules et le système SCR (AdBlue), profite d’une régénération automatique n’interdisant pas l’utilisation du télescopique. Toutefois, si l'on repousse à plusieurs reprises cette opération pour des raisons de travail en atmosphère inflammable, on est contraint d’immobiliser l’engin durant une bonne vingtaine de minutes en extérieur pour l’incontournable régénération forcée. Pour les opérations de maintenance, le démarreur, le compresseur de climatisation et la batterie sont bien accessibles. Des trappes boulonnées, situées en dessous, à l’arrière et au niveau du tunnel du bras télescopique, permetttent d’accéder aux organes cachés, à l’instar de l’alternateur.

Fiche technique Bobcat TL 43.80HF Agri 4 étoiles

HOMOLOGATION

Catégorie : Tracteur européen

Vitesse maxi : 40 km/h

Poids à vide : 7 985 kg

PTRA : 28 500 kg

Capacité de remorquage : 19 000 kg

Lieu de fabrication : Pontchâteau (Loire-Atlantique)

MOTEUR

Marque : Bobcat

Cylindrée : 3,4 l

Puissance nominale : 135 ch à 2 400 tr/min

Couple maxi : 500 Nm à 1 400 tr/min

Norme et système antipollution : Stage V/DOC + FAP + SCR

Intervalle d’entretien : 500 heures

TRANSMISSION

Type : Hydrostatique avec deux gammes de travail et deux vitesses

CIRCUIT HYDRAULIQUE

Type, débit et pression : Pompe LS de 190 l/min à 255 bars

CAPACITÉS DE FLÈCHE

Hauteur de levage (point de pivot) : 7,50 m

Capacité maxi : 4 300 kg

Portée avant maxi : 4 m

Charge à la portée maxi : 1 600 kg

DIMENSIONS

Capacité du réservoir à carburant/AdBlue : 138/29 l

Hauteur hors tout : 2,46 m

Garde au sol : 43 cm

Empattement : 2,87 m

Rayon de braquage extérieur aux roues : 3,71 m

Monte pneumatique du modèle essayé : 500/70 R24

 

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