Désherbage mécanique
Bineuse avec interface et caméra : pourquoi c'est indispensable pour Éric Chanu
Installé à Louviers dans l’Eure, Éric Chanu a d’abord biné pour favoriser la croissance du maïs. « Les dents grattent au plus près des plants et provoquent un effet boost en le rechaussant. J’ai ensuite utilisé une désherbineuse, afin de réduire les produits phytosanitaires. » L’agriculteur a poursuivi son expérience en s’équipant au fil des ans. Éric Chanu maîtrise désormais la technique sur le colza et le maïs en interrang de 50 centimètres. Il peut s’exonérer du traitement en post-semis prélevée. Cependant, l’agriculteur constate des impasses dans sa lutte chimique contre les ray-grass.
Le binage par caméra offre de nouvelles perspectives
Fort de ces expériences passées, Éric Chanu veut biner du lin et des céréales. Il a donc acquis une bineuse Phenix, munie d’une caméra colorimétrique. L’interface, baptisée Lynx, s’adapte à toutes les marques jusqu’à 12 mètres et donc aux outils présents sur son exploitation. L’interface est fixée entre le tracteur et la bineuse. Des roues d’ancrage sont réglables sur la voie du tracteur. La caméra peut ainsi modifier la position latérale de la bineuse. Outre le confort apporté, l’outil permet d’augmenter la vitesse et la profondeur de travail.
Des vitesses de binage plus élevées
La caméra permet de travailler à 3 kilomètres à l’heure à 12,5 centimètres dans les lins. En céréales et en maïs, la vitesse atteint 7 à 8 kilomètres à l’heure et 10 à 11 kilomètres à l’heure en colza. « Si on débute sur des interrangs larges, comme sur betterave ou colza à 50 centimètres, des bineuses mécaniques ou frontales permettent de se faire la main. Mais, il faut penser qu’on passera à la caméra. »
Des essais encourageants en lin
L’agriculteur débute des binages de céréales en 25 centimètres et en lin à 12,5 centimètres. « Je reste prudent sur les résultats. À terme, j’aimerais supprimer l’usage d’antidicotylédones qui a un effet négatif sur la culture du lin. » Les premiers résultats et les essais menés avec la chambre d’agriculture s’avèrent encourageants. Un peu plus de 60 % des dicotylédones et graminées ont été supprimés. Cette année, l’agriculteur a également biné de l’orge de printemps peu sale. La démarche a évité le recours à un antigraminée.
Un parc de tracteurs adapté au binage
Développer le binage ne s’improvise pas. L’agriculteur s’est équipé d’une bineuse pour chaque interrang. Dans une logique de réactivité, un tracteur avec roues étroites est dédié au maïs et au colza. Un autre, monté avec des pneus larges et plutôt usés, est affecté aux céréales afin de biner les interrangs étroits. « La clé de la réussite est de pouvoir tirer profit des meilleurs créneaux météorologiques », résume Éric Chanu.
Un système de caméra pour plusieurs bineuses
Antoine Bouttier, commercial Haute-Normandie Latitude GPS
« Éric est client chez nous depuis 2003, en commençant par des barres de guidage, puis de l’autoguidage avec une précision de 2 centimètres. Ces évolutions et ses envies ont évolué au fil des ans, notamment avec les bineuses. Le système de guidage par caméra colorimétrique est la suite logique de la précision. L’interface fonctionne aussi bien avec une bineuse Phenix qu’avec un Monosem. Les agriculteurs peuvent donc réfléchir leur investissement progressivement. Pour débuter, le plus simple est de sélectionner une bineuse qui correspond, à savoir la même largeur avec l’interrang qui convient. Ensuite, il faut toujours se souvenir qu’un bon semis fera un bon binage ! »