Loué prépare l’avenir avec son poulet certifié Plein Champ
Lancé en mars 2020, le poulet certifié qui sort à l’extérieur et qui est produit par les Fermiers de Loué, est destiné à s’inscrire durablement dans la segmentation du marché.
Lancé en mars 2020, le poulet certifié qui sort à l’extérieur et qui est produit par les Fermiers de Loué, est destiné à s’inscrire durablement dans la segmentation du marché.
Depuis des années, le poulet label rouge est la référence pour la clientèle voulant consommer le produit entier, loin devant le standard et le certifié. Sauf que plus le consommateur est jeune et moins il en achète : « 13 % des volailles sont achetées entières chez les moins de 35 ans et 26 % chez ceux de plus de 50 ans », rappelle Yves de La Fouchardière, le directeur des Fermiers de Loué (Cafel).
De plus, chez les jeunes la part de découpe label rouge représente 30 % des volumes produits, alors que tous âges confondus la découpe atteint 50 % des achats sur l’ensemble des poulets. « Il faut bien se rendre à l’évidence que le label découpé est moins acheté parce qu’il est trop cher pour certains », commente Yves de La Fouchardière. « Comme nous avons toujours eu le souci de répondre aux attentes des consommateurs, nous n’avons pas voulu passer à côté des plus jeunes, qui sont notre avenir. »
Remplacer le certifié en claustration, voire plus
Il fallait faire quelque chose, mais quoi ? Comme il n’était pas question de produire un label rouge plus jeune ou avec une génétique à croissance plus rapide, « nous avons opté pour une production uniquement à découper, complémentaire du label rouge et qui coûterait moins cher à produire tout en restant qualitatif. »
Comme l’élevage sur parcours est plébiscité par les consommateurs et qu’il fait partie de l’ADN des producteurs label rouge, l’idée d’un poulet certifié âgé de 56 jours ayant accès aux parcours attenants aux bâtiments de 400 m2 s’est imposée. D'où le "Plein Champ".
La Cafel ne partait pas de rien. Depuis quelques années, elle fournit à LDC des poulets blancs certifiés « free range » exportés sous la marque « Nature & Respect ». « Nous avons pris le parti de nous démarquer en choisissant un poulet à pattes et chair jaunes, même s’il est plus difficile à élever que le blanc, souligne Martine Cottin, la vétérinaire de la Cafel étroitement associée au projet.
Ce n’est pas un poulet standard juste amélioré car accédant au parcours », affirme Martine Cottin. Issu du croisement du mâle jaune Hubbard et d’une poule JA 57 Hubbard, ce poulet est élevé jusqu’à un poids maximal de 2,2 kg. « En fin de croissance, il dépasse à peine les 40 g de GMQ, rassure-t-elle. Si ce poulet s’était comporté comme un poulet standard, nos éleveurs n’auraient pas suivi. Ils ont été étonnés par le projet, mais les premiers tests les ont rapidement rassurés. » Par ailleurs, la Cafel a inscrit le Plein Champ dans la démarche volontaire d’étiquetage du bien-être animal. Il bénéficie du niveau B réservé au poulet de 56 jours avec parcours, le A étant attribué aux poulets label et bio.
Un poulet qui motive les éleveurs techniques
Élevé sans aliments OGM, avec 70 % de céréales, sans anticoccidien de synthèse, sans traitement antibiotique, et dans les conditions d’un label rouge (parcours et bâtiment de 400 m2 identiques), ce nouveau poulet est un défi technique pour les éleveurs et l’équipe d’encadrement. Il permet de motiver la jeune génération d’éleveurs qui trouve l’opportunité économique d’élever plus de poulets à l’année et qui peut exprimer son goût et son intérêt pour un suivi technique plus serré.
Un peu plus d’un an après le lancement de la découpe « Le Petit Marché de Loué », le directeur de la Cafel est confiant mais prudent.
Yves de La Fouchardière est confiant, car le Plein Champ accroche la jeune génération de consommateurs n’ayant pas les moyens de se payer du poulet découpé label. Le filet Plein champ est vendu aux environs de 18,5 €/kg, contre 29 €/kg pour le label de Loué (57 % plus cher). « Comme c’était prévisible, le Plein champ n’a pas fait baisser nos ventes de label entier et surtout notre découpe en label n’a pas été affectée. » Interrogé sur les volumes, « nous sommes à un peu plus de 30 000 poulets hebdomadaires, » répond en souriant Yves de La Fouchardière, suggérant que c’est plus.
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Une mutation à marche forcée
Comme pour l’œuf, le marché du poulet est en pleine mutation, analyse le directeur de Loué, et cela risque de s’accélérer d’ici 2026.
Le poulet certifié, qui marque la transition entre les segments label et standard, est en train de disparaître, attaqué par le développement des poulets standards améliorés par des allégations valorisantes (« La Nouvelle Agriculture » de Galliance, « Oui c’est bon » de LDC).
Dans cinq ans, le poulet Better Chicken Commitment (BCC) vendu sous marque distributeur pourrait remplacer le certifié en claustration, voire le standard.