Meunerie
Guerre en Ukraine : l’inquiétude s'accroît sur le blé de force
Déjà malmené en début d’année, le marché des blés de force est particulièrement concerné par la guerre en Ukraine, la tension sur les engrais accroissant le risque d’un manque renouvelé sur la prochaine campagne
Déjà malmené en début d’année, le marché des blés de force est particulièrement concerné par la guerre en Ukraine, la tension sur les engrais accroissant le risque d’un manque renouvelé sur la prochaine campagne
L’ombre des tensions internationales plane sur le salon CFIA de Rennes (8-10 mars), même si cette 25ème édition est avant tout l’occasion de découvrir les nouveautés et d’établir des relations commerciales. L’augmentation de 38% du prix de l’inox en un an, la crise de l’énergie et celle des matières premières pèsent en effet sur les exposants comme sur les visiteurs dans l’ensemble des halls.
Pour Olivier Gagnard, responsable grands comptes (IU) aux Grands Moulins de Paris, si la boulangerie artisanale est plutôt bien couverte, les industriels ont un taux de couverture limité et ils se couvriront sur des contrats encore plus courts car, hors de la fraction minime des contrats tripartites (coop, moulin, utilisateur), ils devraient conserver leurs pratiques d’achat optimisés dans la période de forte hausse. Les transformateurs vont donc probablement solliciter de façon encore plus fréquente leurs fournisseurs meuniers dans les mois à venir.
Autre inquiétude, le blé de force va manquer en France. L’augmentation du prix de l’énergie se répercute en effet sur le prix des engrais dont ces variétés ont particulièrement besoin. Il manquait déjà des volumes cette campagne ci et le professionnel projette une difficulté quantitative sur la prochaine campagne également.
« Les Grands Moulins de Paris doivent donc trouver un moyen de garantir la qualité pour les produits tels que les pains de mie, les buns, les pâtisseries surgelées. Or, il est clair que cela va être compliqué en volume sur la France et nous ne savons pas encore à quel prix. C’est encore trop tôt pour connaître les disponibilités à la récolte » souligne Olivier Gagnard qui prévoit que l’impact se fera probablement sentir non seulement sur la récolte 2022 mais peut être aussi sur la récolte 2023.