Transition écologique : les investisseurs en manque de critères objectifs
En France et en Europe, les critères de transition écologique entrent de plus en plus en ligne de compte dans les arbitrages de financement. Mais il n’existe pas de standards, ont regretté des intervenants au colloque Agrofinance organisé le 18 octobre au Sial.
En France et en Europe, les critères de transition écologique entrent de plus en plus en ligne de compte dans les arbitrages de financement. Mais il n’existe pas de standards, ont regretté des intervenants au colloque Agrofinance organisé le 18 octobre au Sial.
Les investisseurs sont de plus en plus amenés à considérer des critères non financiers, dits d’investissement durable, pour choisir les entreprises et projets qu’ils financent. Mais le problème est qu’aujourd’hui il n’existe pas de standard en la matière.
« Chaque investisseur crée ses indicateurs », a souligné Christine Panier responsable investissements durables pour l'Europe de l'Ouest au fonds européen d’investissement (FEI) lors du colloque Agrofinance organisé par le groupe Réussir-Agra avec AgroParisTech Alumni le 18 octobre sur le Sial. « Nous demandons souvent que ces indicateurs soient quantifiés mais il n’y a pas de standard sur l’ESG (Environnement, social et gouvernance). Chaque fonds choisit ses objectifs et les qualifier à l’instant t », regrette-elle.
Chaque fonds choisit ses objectifs et les qualifie à l’instant t
Un enjeu de taille quand on sait que la FEI est amenée à donner une priorité aux fonds faisant le plus d’efforts en faveur de la transition écologique (baisse des émissions de CO2, réduction des emballages, réduction des effluents, réduction du plastique, économique d’eau…).
La FEI pourrait contribuer à proposer des référents, c’est-à-dire des critères un peu plus récurrents, explique la directrice générale du FEI qui rappelle qu’une définition de la durabilité est en construction au niveau européen.
La réduction des émissions carbone, critère le plus abordable
La mesure des transitions en est « à ses débuts », remarque-t-elle. « Les premiers fonds avec des mesures sont apparus il y a environ un an, mais ça ne se fait pas encore systématiquement. » La réduction des émissions carbone est le critère le plus souvent mesuré, souligne-t-elle.
« C’est le plus abordable, le plus documenté », a confirmé Jean-Christophe Roubin, directeur de l’Agriculture de Crédit Agricole SA, au colloque Agrofinance. « La biodiversité c’est très compliqué pour nous », poursuit-il.
Le représentant du Crédit Agricole milite pour que les pouvoirs publics encadrent ces critères de développement durable. « Ce n’est pas à nous de dire ce qui est bien ou ce qui n’est pas bien. On ne va pas imposer une trajectoire de progrès. », a-t-il déclaré au Sial.