Aller au contenu principal

Net recul des naissances de veaux allaitants sur la campagne 2021-2022

L’érosion du cheptel allaitant se traduit sans surprise par un net recul des naissances de veaux de race à viande. Les effets de la canicule et de la sécheresse en cours risquent d’aggraver le phénomène avec la nécessité d’ajuster les cheptels aux stocks de fourrages disponibles pour passer l’hiver.

La terrible sècheresse en cours est un possible facteur agravant de la décapitalisation constaté depuis l'automne 2016 sur le cheptel allaitant.
© F. d'Alteroche

L’évolution favorable du prix des animaux maigres comme des animaux finis semble n’avoir aucun impact bénéfique sur la dynamique des effectifs du cheptel allaitant français. Mois après mois, années après années, la tendance est toujours franchement à la baisse avec la poursuite de l’érosion des effectifs entamée à l’automne 2016. « Le recul du cheptel allaitant s’est encore accéléré en mai. Au 1er juin, le nombre de vaches allaitantes présentes en France affichait un recul de -3,1% /2021. Les effectifs de génisses de 24 à 36 mois étaient par ailleurs en baisse de -2,3%. » explique l’Institut de l’élevage dans sa dernière note mensuelle de conjoncture. Il y avait à peine 3,65 millions de vaches allaitantes le premier juin dernier contre pratiquement 3,9 millions trois ans plus tôt.

Regards tournés vers le ciel

Bien des regards sont désormais tournés vers le ciel. La sécheresse et le troisième épisode caniculaire en cours font actuellement griller tous les espoirs pour les maïs avec même la nécessité d’ensiler dans l’urgence ceux qui n’auront pas pu être irrigués. L’autre conséquence directe de cette météo catastrophique du printemps puis de l’été 2022 est l’obligation dans un nombre croissant d’élevages de taper dès à présent dans les stocks d’hiver pour nourrir les animaux. Avec des nuances selon les départements compte tenu des stocks qui ont pu être réalisés au printemps ou qui restaient disponible après la bonne récolte 2021, c’est une donnée supplémentaire qui laisse à penser que la décapitalisation en cours a bien peu de chance de s’enrayer. Elle pourrait même s’aggraver si cette maudite météo de l’été 2022 s’éternise encore plusieurs semaines.

Moins de vaches donc moins de veaux

Tout cela aura bien entendu un impact sur le volume d’animaux qui seront disponibles dans quelques mois pour être engraissés en France ou hors de nos frontières. Déjà au cours des 11 premiers mois de la campagne de vêlage 2021/2022, il est né 3 279 000 veaux de mère allaitante. « Cela représente un recul de -3,4% comparativement aux onze premiers mois de la campagne 2020-21 et -4,1% par rapport aux chiffres de 2019-2020. » Cette évolution défavorable concerne tout particulièrement la Charolaise et la Blonde. « Les effectifs de Blonds d’Aquitaine et de Charolais de 6 à 12 mois ont davantage reculé, respectivement de -11% et -3% /2021, tandis que les effectifs de Croisés (-2% /2021) et de Limousins (-1%) ont mieux résisté. » précise l’Institut de l’élevage.

Recul de l’export vers l’Italie et surtout l’Espagne

Autre évolution flagrante, les exportations d’animaux maigres subissent un revers depuis le début de l’année, du fait du repli des naissances et du léger regain d’intérêt constaté pour l’engraissement en France. « Selon les Douanes, la France avait exporté 289 000 broutards mâles et femelles vers l’Italie de janvier à avril 2022, soit un recul de -7% /2021 et 2020 (-23 000 têtes), plus faible que les exportations totales françaises (-11% /2020). Signe d’une bonne demande en Italie pour le broutard français. » analyse l’Institut de l’élevage. Le recul est bien plus sensible pour les exportations vers l’Espagne avec selon les chiffres des douanes 29 000 broutards exportés vers les ateliers espagnols entre janvier et avril, soit -41% /2021 (-21 000 têtes) et -39% /2020. La catégorie la plus affectée est celle des broutards légers (160-300 kg).

 

Lire aussi : Les pays du pourtour méditerranéen importent davantage de viande bovine et moins d’animaux vivants
Lire aussi : Pourquoi le prix des bovins mâles progresse depuis fin 2021

 

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Eleveurs de vaches salers dans le Cantal</em>
Astuce d’éleveur : « Nous avons construit un local suspendu dans notre stabulation »

À Saint-Bonnet-de-Salers dans le Cantal, Martial et Julien Guillaume ont construit un local technique en hauteur dans le…

<em class="placeholder">Eleveur bovin viande et vaches charolaise à l&#039;estive dans les Hautes-Pyrénées. Pâturage, transhumance, agriculture de montagne.</em>
« Nos vaches charolaises transhument à 1 700 mètres dans les Hautes-Pyrénées »

Pierre et Damien Liarest, dans les Hautes-Pyrénées, emmènent chaque année une quinzaine de vaches charolaises en gestation…

paratuberculose bovine prélèvement élevage pédichiffonnettes
Paratuberculose bovine : un nouvel outil de dépistage en élevage allaitant

Pour détecter la paratuberculose bovine, le GDS de l’Aveyron a testé et validé un nouvel outil applicable en élevage allaitant…

<em class="placeholder">éleveur vétérinaire charolaise</em>
Santé animale : comment maintenir des vétérinaires aux côtés des éleveurs

Face au délitement du maillage vétérinaire dans les zones d’élevage bovin, les professions vétérinaires et agricoles, les…

Carte de la zone régulée au titre de la FCO 3 au 12 décembre 2024
FCO 3 : plus de la moitié des départements sont touchés

À date du jeudi 12 décembre 2024, le ministère de l’Agriculture annonce 8 710 cas de fièvre catarrhale ovine de sérotype…

morvan vaches charolaises prairie
Bovins viande : « J’ai un contrat forfaitaire avec mon vétérinaire pour le suivi global du troupeau et la garantie du service »

Romaric Gobillot, éleveur de charolaises à Asnois dans la Nièvre a conclu un « semi-forfait » contractuel avec son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande