[Guerre en Ukraine] Impact quasi nul sur les exportations Françaises de viande bovine et de bovins vivants
Ces dernières années, la France exportait en Ukraine et en Russie quasiment aucun produit issu de ses élevages bovin. Dans l’actuel contexte de décapitalisation du cheptel, le conflit n’a donc pas d’impact sur le prix des animaux mais se traduit pour les éleveurs par l’explosion de leurs coûts de production.
Ces dernières années, la France exportait en Ukraine et en Russie quasiment aucun produit issu de ses élevages bovin. Dans l’actuel contexte de décapitalisation du cheptel, le conflit n’a donc pas d’impact sur le prix des animaux mais se traduit pour les éleveurs par l’explosion de leurs coûts de production.
Pour les producteurs français de viande bovine, l’impact économique de la guerre en Ukraine est d’abord lié à l’explosion des coûts de production (Gasoil Non Routier, engrais, aliment du bétail…). Au moins pour l’instant, la guerre n’a aucun impact sur le prix des produits issus des élevages français dans la mesure ou depuis déjà plusieurs année notre pays n’exporte pratiquement plus de viande ou d'animaux vivants en Ukraine ou en Russie. « Les importations russes et ukrainiennes de viande bovine étaient à l’étiage avant le début du conflit. » explique l’Institut de l’élevage dans une note de conjoncture sur les impacts de la guerre en Ukraine. L’an dernier les Russes ont certes importés un peu plus de 300 000 tec de viande bovine mais leurs trois premiers fournisseurs étaient dans l’ordre la Biélorussie, le Paraguay et le Brésil. Depuis 2015, l’UE à 27 n’exporte plus de viande bovine vers ce Pays. L’Ukraine est de son côté un très modeste importateur. En 2020 ce pays avait importé guère plus de 2 500 tec, lesquels provenaient essentiellement de pays situés sur la bordure Est de l’Union Européenne (Lituanie, Autriche, Pologne…).
Pas de bouleversement du marché mondial
La réorientation des flux de viande jusque là destinés à la Russie ne devrait pas non plus se traduire par de profond bouleversement du marché mondial. « Les flux étant à l’étiage, les réorientations devraient rester limitées et ce d’autant que les disponibilités sont désormais plus limitées du côté du Mercosur et plus particulièrement du Brésil. » précise l’Institut de l’élevage. « En 2021, la Russie avait déclaré importer 77 000 téc depuis le Paraguay (-22% /2020) et seulement 9 300 téc depuis la Colombie (+23%). Les exportations de viande bovine vers l’Ukraine et surtout la Russie représentant désormais moins de 5% des envois totaux depuis le Mercosur. »
Génétique et cuirs
Côté européen, les principaux risques concerneront davantage les exportations de génétique (animaux reproducteurs et semences) et certains coproduits comme les abats frais et congelés et les cuirs dont les flux vers l’Ukraine n’avaient cessé de progresser au cours de la dernière décennie. « Entre 2018 et 2020, les exportations par l’UE à 27 de bovins reproducteurs vers la Russie représentaient 20% du total des volumes expédiés. Pour les abats comme pour les cuirs, les parts de marché de l’Ukraine représentaient 5% de la valeur des expéditions totales de l’UE-27 sur la même période. » Pour les éleveurs français, l’impact de l’arrêt de ces débouchés sera donc bien évidemment très limité si on le compare à l’explosion du prix des énergies, des fertilisants et de l’alimentation des animaux…
Déjà en décembre 2021, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) se situait au niveau record de 121,2 (+15% /2020 et +14% /2019). L’indice des aliments achetés était à +13% /2020 et +19% /2019 et celui des énergies et lubrifiants à +38% /2020 et +11% /2019. Lorsque cet indice aura été réactualisé pour les premières semaines de 2022, ses valeurs vont forcément une nouvelle fois exploser.