Grâce à la contractualisation, Alban, 20 ans, installe un atelier allaitant
La contractualisation peut-elle devenir un outil pour enrayer la décapitalisation du cheptel allaitant ? C’est sur ce thème qu’Interbev Bretagne a organisé une conférence le 12 septembre au Space, en mettant en avant des témoignages d’éleveurs, coopératives et bouchers sur l’intérêt du contrat dans le renouvellement des générations.
La contractualisation peut-elle devenir un outil pour enrayer la décapitalisation du cheptel allaitant ? C’est sur ce thème qu’Interbev Bretagne a organisé une conférence le 12 septembre au Space, en mettant en avant des témoignages d’éleveurs, coopératives et bouchers sur l’intérêt du contrat dans le renouvellement des générations.
« Je me réveille le matin en étant assuré dans le métier que je fais ». Ainsi, Alban Nicolas, 20 ans, témoigne le 12 septembre lors d’une conférence organisée par Interbev Bretagne pour promouvoir la contractualisation au Space 2023.
Après un bac professionnel, fin 2020, ce jeune costarmoricain qui ne voit pas « sa destinée » dans l’élevage laitier comme son père, réfléchit au projet d’aménager un bâtiment pour élever des jeunes bovins. « Nous avons alors rencontré Eric Le Borgne, directeur du groupement bovins d’Eureden, et il nous a accompagné pendant un an », explique-t-il.
Je ne me voyais pas tous les jours ouvrir le journal pour regarder les cours
Le groupe coopératif propose un contrat tripartite sécurisé sur 5 ans à Alban avec un prix anticipant les coûts de production au trimestre. « Je ne me voyais pas tous les jours ouvrir le journal pour regarder les cours, je voulais un revenu à la fin », argumente le jeune éleveur. Les banques, au départ frileuses, suivent lorsque le contrat est mis sur la table.
Aujourd’hui, sur l’exploitation familiale de 100 hectares, 130 jeunes bovins (charolais ou limousins) sont engraissés durant dix mois, tous contractualisés avec Eureden. « Le premier lot est sorti début août, ça s’est passé nickel, on est très contents, un nouveau lot vient d’arriver et on est repartis pour plusieurs tours », se félicite Alban Nicolas.
20 projets d’installation dans les tuyaux pour Eureden
« C’est le premier jeune que l’on arrive à installer. Nous avons 20 projets d’installation dans les 12 à 14 mois à venir », explique Eric Le Borgne. Face à la décapitalisation grandissante, le directeur du groupement bovins de la coopérative annonce aussi la sortie d’un contrat pour les femelles d’ici la fin de l’année. « Le marché est tendu et la demande est forte c’est maintenant que cela se décide », commente-t-il.
Contrat sur les femelles entre éleveurs et bouchers dans le Maine-et-Loire
Les contrats en femelles, c’est Hugues Lemesle, 47 ans, naisseur-engraisseur de vaches limousines à La Pouëze dans le Maine-et-Loire, qui en parle le 12 septembre au Space. En octobre 2022, il a signé un contrat sur trois ans avec un boucher à Angers, pour fournir avec deux autres éleveurs 30 vaches par an (âgées de 4,5 à 10 ans).
On lui fournit nos meilleures vaches bouchères dans un tunnel de prix entre 5 et 7 euros du kilo de carcasse
« On lui fournit nos meilleures vaches bouchères dans un tunnel de prix entre 5 et 7 euros du kilo de carcasse », confie l’éleveur, qui précise que le prestataire de service est Bovinéo, son groupement. « On a déjà tourné les étiquettes deux fois », poursuit-il, soulignant que le prix a été rediscuté en fonction des coûts de production. Pour lui, le contrat permet de « sécuriser le débouché haut de gamme et donne une visibilité sur le prix ». « Ça rassure nos partenaires financiers », témoigne-t-il.
Je voudrais assurer l’approvisionnement de mon successeur
Sébastien Rambaud, artisan boucher à Cholet, aimerait aussi développer ce type de contrat, alors qu’à 54 ans il pense à préparer sa succession. « Je voudrais assurer l’approvisionnement de mon successeur », partage-t-il, déclarant être « à la recherche de contrats avec des jeunes éleveurs en race parthenaise ».