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Congrès FMBV : les échanges de bovins sur les marchés aux bestiaux accusent un repli en 2023

En congrès au marché au cadran de Mauriac dans le Cantal, la fédération des marchés de bétail vif (FMBV) a constaté une baisse d’activité en 2023, en lien notamment avec la décapitalisation des cheptels. L'heure est au bilan.

En 2023, l'activité est en repli pour toutes les catégories d'animaux, et ceci de façon à peu près équivalente sur les marchés au cadran et les marchés de gré à ...
En 2023, l'activité est en repli pour toutes les catégories d'animaux, et ceci de façon à peu près équivalente sur les marchés au cadran et les marchés de gré à gré.
© S.Bourgeois

En 2023, l’activité sur les marchés a subi une combinaison de facteurs. « Après avoir réussi globalement à maintenir un niveau d’activité intéressant en 2022, nos outils sont rattrapés par la décapitalisation, les contraintes aux mouvements liées à la maladie hémorragique épizootique (MHE) et des prix qui plafonnent », a indiqué Bruno Debray, le président de la FMBV. Le bilan annuel de l’activité sur les 43 marchés adhérents à la FMBV s’établit à 905 314 animaux échangés, contre 989 544 en 2022, soit une baisse de 8,8 %.

Marché au cadran ou marché de gré à gré, les deux systèmes perdent des apports de façon à peu près équivalente, alors que ces dernières années, les cadrans étaient plutôt stables ou en progression. « Cette année, tout le monde perd et toutes les catégories sont en repli, a expliqué Marion Donars de la FMBV. En 2022, on s’était très bien tenu grâce à un double effet : la loi Egalim qui avait engendré une vague de nouveaux apporteurs ne souhaitant pas contractualiser, et un effet prix avec des cours qui ont augmenté plus vite et plus fort sur les marchés, ce qui a amené et fidélisé du monde aussi. C’est quelque chose qu’on ne retrouve pas en 2023 : les prix sont restés très élevés, mais ils se défendent aussi bien en ferme que sur les marchés, donc les éleveurs ne cherchent pas à négocier plus que ça. »

-17,5 % d'apports de gros bovins

Les apports en gros bovins de boucherie chutent notamment fortement cette année (-17,5 %) après s’être bien tenus l’année dernière (-0,7 %). En bovins maigres, la baisse est de 6,3 %, comme en 2022. Pour les vaches maigres, elle est de 13,1 % contre 6,3 % en 2022. Ces baisses importantes s’expliquent par la décapitalisation qui continue.

Au marché au cadran de Mauriac, cette décapitalisation se voit sur l’augmentation du nombre de vaches d’engraissement : 3 530 animaux vendus en 2023, contre 2 760 en 2022. « C’est une inquiétude pour nous, car autant de vaches qui partent à l’engraissement ou à la boucherie, c’est autant de nourricières en moins et des broutards en moins, or, c’est notre premier lot d’apporteurs d’animaux », a indiqué Michèle Chastan, directrice du cadran et trésorière à la FMBV. Toujours à Mauriac, le marché a analysé l’impact direct de la MHE sur la fin de l’année sur les broutards de 350 à 420 kg. « On était en septembre à 1 300 euros en moyenne, on finit en décembre à 1 140 euros, soit une baisse de valorisation de 14 % et sur nos apports, on a perdu 1 800 bêtes en 2023, dont 1 400 bêtes en trois mois ! », a précisé la directrice.

S’adapter au service des usagers

Dans cet environnement sous pression, raison de plus selon le président Bruno Debray de se serrer les coudes et d’avancer. La préoccupation majeure de la fédération est de maintenir le maillage local que sont les marchés, de les accompagner (administrativement notamment) et de les aider à se développer. « Nos marchés restent des places capables de toujours s’adapter au service de leurs usagers », insiste-t-il. 2024 sera ainsi marquée par le renouvellement de nombreux agréments sanitaires, ainsi que par l’adaptation des modes de ventes de plusieurs marchés (passage du gré à gré à la criée ou au cadran).

Les marchés bougent et défendent bec et ongles leur spécificité : exemptés de contractualisation, « ils constituent une voie légale de commercialisation alliant liberté de négociation, liberté d’organisation, liberté de gestion et de décision et surtout, défense d’un prix juste. » Bruno Debray le rappelle : « les marchés donnent le tempo du commerce, ce sont eux qui déterminent les cotations. » Les marchés jouent aussi un vrai rôle social et d’animation en zone rurale pour le dynamisme et l’activité qu’ils apportent.

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