Les usages d’antibiotiques en porc baissent à nouveau en 2019
L’exposition des porcs aux antibiotiques s’est réduite de 16,4 % en un an. En parallèle, l’antibiorésistance suit la même tendance à la baisse.
L’exposition des porcs aux antibiotiques s’est réduite de 16,4 % en un an. En parallèle, l’antibiorésistance suit la même tendance à la baisse.
Alors que l’objectif de réduction de 25 % des usages d’antibiotiques du premier plan Ecoantibio 2012-2016 a été largement atteint, tout laisse penser que le second plan 2017-2021, visant notamment la poursuite des efforts, sera tout autant un succès. Le suivi des ventes d’antibiotiques, réalisé chaque année par l’Anses et l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) publié le 18 novembre 2020, le montre clairement. Les volumes totaux d’antibiotiques se sont élevés à 422 tonnes en 2019, soit une baisse de 10,5 % en un an et de 53,3 % depuis l’année de référence de 2011. L’indicateur Alea, qui mesure le niveau d’exposition des animaux aux antibiotiques, a diminué de 10,9 % l’an dernier toutes espèces confondues, soit -45,3 % depuis 2011. L'aléa a de nouveau baissé en porc (-16,4 % depuis 2018), en volaille (-12,8 %) et en bovins (-9,9 %) et augmente légèrement pour d’autres (atteinte d’un plateau) : +1,5 % en lapin et +2,1 % en chien-chat. L’exposition aux molécules d’importance critique pour l’homme poursuit également sa décroissance. En porc, l’usage de céphalosporine de troisième et quatrième générations et de fluoroquinolone a chuté de 95 % et 90 % respectivement depuis 2013. L’objectif de réduction de 50 % en cinq ans de l’usage de colistine, décidé suite à la découverte de gènes de résistance transmissibles par plasmide, a déjà été atteint. Depuis l’année de référence 2014-2015, il a baissé de près de 74 % en porc.
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Des signaux positifs sur l’antibiorésistance
Le suivi de la résistance aux antibiotiques publié dans le dernier rapport Résapath montre la même tendance à la diminution sur toutes les espèces. La résistance de la bactérie E. coli aux céphalosporines C3G/G4C est inférieure à 1 % chez le porc. Elle reste en dessous de la barre des 4 % en ce qui concerne les fluoroquinolones. La résistance vis-à-vis de la colistine tend aussi à diminuer et est stable en moyenne pour les autres familles d’antibiotiques. La bactérie E. coli a représenté en 2019 51 % des antibiogrammes en porc, toutes pathologies confondues.
Évolution annuelle de l’exposition aux antibiotiques par espèce
L’exposition aux antibiotiques mesurée par l’indicateur aléa a baissé de 45,3 % toutes filières confondues, depuis l’année de référence de 2011. L’indicateur Alea est égal au poids vif traité calculé, divisé par la masse de la population animale produite. Un Alea égal à 1 signifie que la totalité de la production a été traitée une fois.
Évolution des proportions de souches E. coli multirésistantes par espèce
En porc, la proportion de souches E. coli résistantes à au moins trois familles d’antibiotiques sur cinq testées s’est réduite à 5-10 %.