Les pépiniéristes viticoles alertent sur l'impasse des plants bio
A l’occasion de son 20ème anniversaire, la Fédération française de la pépinière viticole, par le truchement de son président David Amblevert, a fait le point sur les chantiers et projets qui l’animeront dans les mois à venir.
A l’occasion de son 20ème anniversaire, la Fédération française de la pépinière viticole, par le truchement de son président David Amblevert, a fait le point sur les chantiers et projets qui l’animeront dans les mois à venir.
Le congrès de la Fédération française de la pépinière viticole (FFPV) s’est déroulé à Reims les 18 et 19 octobre. Une destination festive et dynamique, au diapason du conseil d’administration, qui a tenu à se montrer conquérant et positif. Ce qui ne l’a pas empêché d’aborder divers points d’achoppement.
De la difficulté de produire des plants de vigne sans phytos de synthèse
A commencer par la difficulté de produire des plants de vigne bio. « Il y a un point de blocage au niveau de la protection phytosanitaire, a souligné David Amblevert, président de la FFPV. Des années comme celle que nous venons de vivre nous montrent que le cuivre et même les phosphonates ne sont pas suffisants pour contenir le mildiou en pépinière, notamment dans le sud-ouest. » Et de poursuivre : « le risque économique est tel que nous ne pouvons l’endosser en tant que professionnels responsables ».
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La FFPV appelle donc l’Inao à revenir dans le cadre d’une autorisation générale. Et ce d’autant plus que le temps de conversion d’un domaine est de trois ans, soit un laps de temps identique à celui qui sépare la plantation de l’entrée en production… A voir si la FFPV sera entendue, le sujet étant d’importance pour les viticulteurs bio. Car en l'état actuel des choses, si un pépiniériste étranger venait à produire de tels plants, le viticulteur serait obligé de se fournir chez lui en cas de plantation.
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David Amblevert a soulevé d'autres difficultés, telles que l'obligation d'enherber les parcelles de vignes-mères de porte-greffes, dans le cadre de la PAC et des éco-régimes, la non-modularité du forfait restructuration du vignoble dans le cas de variétés résistantes, plus chères à produire, ou encore l'arrivée sur le marché de nouvelles variétés "dont la consonance usurpe le nom de nos cépages français".
Vers des formations ampélographiques par l'IFV
Mais le président a surtout tenu à souligner la montée en puissance de la marque Entav-Inra, avec notamment l’installation de serres insect proof, le développement de l’innovation variétale et la formation des pépiniéristes en ampélographie par l’IFV. « L’offre en matériel végétal devient de plus en plus large, note David Amblevert, et elle va continuer à s’enrichir. Il est indispensable de nous former. » Le développement de formations aux maladies, notamment émergentes, est aussi au programme.
voir plus loin
L’assurance multirisque sur les rails
Ils l’avaient évoqué lors de leur assemblée en Savoie en 2022. C’est désormais réalité. Les pépiniéristes peuvent bénéficier de l'aide de la PAC de 70 % lors de la souscription d’une assurance multirisque climatique. A ce jour, 17 % des pépiniéristes ont sauté le pas. A terme, la FFPV table sur un taux de couverture de 35 à 40 %.