COT'Hebdo Céréales
Légère progression des prix du blé tendre, à la suite de la publication du rapport de l’USDA
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 4 et le 11 décembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les prix du blé tendre ont grimpé entre les séances du 4 et du 11 décembre sur Euronext et le marché physique français, à la suite d’un rapport mensuel du département états-unien à l’Agriculture (USDA) jugé plutôt haussier.
Les stocks de fin de campagne 2024-2025 aux États-Unis sont ressortis en dessous des attentes du marché. Ils sont évalués à 21,63 Mt en décembre 2024, contre 22,17 Mt en novembre dernier. Ajoutons à cela l’annonce lancée par le gouvernement indien d’une réduction des possibilités de stockage de la part des opérateurs locaux, afin de réduire l’inflation sur le marché intérieur. En Russie, les conditions de semis d’hiver sont loin d’être idéales. Néanmoins, certains analystes, dont la SovEcon, ont tendance à relativiser l’état des cultures. En effet, beaucoup de choses peuvent encore survenir d’ici à la fin de la campagne culturale, qui sont susceptibles d’améliorer les potentiels des plantes. Les bonnes perspectives de récolte en Argentine viennent également tempérer le contexte haussier. La Bourse de Rosario a de nouveau relevé ses projections de récolte 2024, qui s’approche désormais des 20 Mt (19,3 Mt en décembre 2024, contre 18,8 Mt antérieurement). Sur le marché physique français, les primes portuaires sont assez stables dans l’ensemble. Les affaires restent assez calmes. Sur l’intérieur, peu de changements sont à signaler. La meunerie procède encore à quelques achats sur l’ancienne et la nouvelle récoltes, mais à un rythme moins élevé que les semaines antérieures. La nutrition animale préfère actuellement se tourner vers le maïs, plus attractif en formulation. On remarque tout de même un renchérissement des primes dans le Sud, conséquence de difficultés logistiques (manque de camion). La meunerie italienne se manifeste, participant à la hausse des valeurs.
L'Opep continue de miser sur une croissance de la demande de pétrole en 2024 et 2025, mais, à nouveau comme le mois dernier, il l'a revue en baisse par rapport au mois précédent, selon son dernier rapport mensuel publié mercredi. Le monde consommera 103,82 millions de barils par jour (mb/jour) en 2024, après 102,21 millions en 2023, indique dans ce rapport l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui révise chaque mois ses prévisions en fonction de la conjoncture. Pour 2025, l'Opep prévoit une consommation mondiale de 105,27 millions de barils par jour. Dans sa précédente estimation de novembre, le cartel des pays pétroliers prévoyait une consommation mondiale de 104,03 mb/jour et de 105,57 mb/jour l'année prochaine.
Arrêt de la circulation sur la Meuse pendant trois mois
Les coûts du fret fluvial ont progressé à destination d’Anvers entre le 4 et le 11 décembre. En France et en Allemagne, les opérateurs intègrent les difficultés de navigation sur la Moselle : à la suite d’une collision dimanche 8 décembre vers 13h00 avec un bateau de marchandises, une porte de l’écluse de Müden, en Allemagne, a subi d’important dommages. « Le trafic est interrompu sur le fleuve transfrontalier de la Moselle dans les deux sens, vers la France et depuis la France, mais des liaisons internes jusqu’à Trèves sont toujours possibles » indique le bulletin d’alerte de Voies navigables de France. Et Jean-Laurent Herrmann, spécialiste et conseiller en transport fluvial, d’ajouter : « un marinier, pour une raison technique, n'a pas réussi à stopper son bateau et a détérioré une partie des superstructures de l’écluse. La navigation est complètement arrêtée. A priori, il y a environ 70 automoteurs bloqués. A ce jour, on estime que les travaux pourraient durer environ trois mois ».
En revanche, sur le bassin de la Seine, les coûts de fret sont sans changement, en raison d’un volume d’affaires quasi inexistant. S’agissant des chargeurs, rappelons que les coopératives et autres négociants agricoles fermeront leurs portes pour la trêve des confiseurs entre le 17 et le 19 décembre, pour les rouvrir les 2-3 janvier pour les premiers et massivement le 7 janvier.
Sur le Rhin, les conditions de navigation sont normales.
Kévin Cler et Karine Floquet
Maïs
Petite hausse, à la suite du rapport USDA
Les cotations du maïs ont quelque peu progressé entre les 4 et 11 décembre sur Euronext et les places physiques hexagonales, en raison du rapport mensuel du département états-unien à l'Agriculture (USDA). L’organisme a abaissé de 8 Mt environ ses projections de stocks de report mondiaux en 2024-2025, qui passent de 304,14 Mt à 296,44 Mt. Aux États-Unis, ils baissent de 49,23 Mt à 44,15 Mt. En France, le marché reste plutôt dominé par les vendeurs. Néanmoins, la graine jaune s’avère compétitive en formulation, déclenchant quelques achats des fabricants d'aliments pour animaux. La logistique dans le Sud-Ouest reste compliquée.
Orge fourragère
Recul des primes portuaires en fourrager
Les cours de l’orge fourragère ont augmenté, à l’image du blé tendre. Les primes portuaires ont reculé néanmoins, conséquence d’un intérêt acheteur moins pressant. En revanche, on signale un intérêt italien, soutenant les primes et donc les valeurs dans le Sud.
Orge de brasserie
Légère hausse des cours en récolte 2025
Les prix de l’orge de brasserie ont peu évolué en récolte 2024 et ont suivi une tendance légèrement haussière en récolte 2025, entre le 4 et le 11 décembre, toutes variétés confondues. À la suite de l’arrêt de navigation sur la Moselle (écluse endommagée ce dimanche), les prix ont eu tendance à reculer en début de semaine (pour compenser le potentiel surcoût logistique) mais le réveil de la demande a entraîné un renchérissement des prix ce mercredi. « Le prix vendeur de vendredi est devenu le prix acheteur d’aujourd’hui », commente un courtier.
Blé dur
Prix en légère en baisse
Les cours du blé dur ont quelque peu régressé entre les 4 et 11 décembre sur les places physiques hexagonales, en raison notamment de la concurrence canadienne. L’intérêt italien est toujours présent, mais se fait un peu moins pressant. La semoulerie française procède à quelques couvertures, sans emballement. Les vendeurs sont assez discrets de leur côté.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Conditions de culture en Russie.
- Avancée des récoltes en Australie.
- Prix au départ de l’Argentine.
- Effet du changement d’agence d’achat en Égypte sur les cours mondiaux.
- Quel impact sur les échanges de l’arrêt de la navigation sur la Moselle ?
Orges
- Repli des primes portuaires, jusqu’à quand ?
- Quel impact sur les échanges de l’arrêt de la navigation sur la Moselle ?
- Avancée de la moisson en Australie.
Maïs
- Maintien des exportations aux États-Unis.
- Évolution du réal par rapport au dollar et effet sur les exportations du Brésil.
- Rapport Agreste et estimation de la récolte française.
- Dynamique des importations européennes.
Kévin Cler