L’écart de coût alimentaire augmente entre les mâles castrés et entiers
Avec la flambée du prix de l’aliment, les porcs castrés sous anesthésie coûtent encore plus chers à produire que les mâles entiers.
Avec la flambée du prix de l’aliment, les porcs castrés sous anesthésie coûtent encore plus chers à produire que les mâles entiers.
Selon une simulation réalisée par l’Ifip avec l’application Sim’Alter, le surcoût alimentaire en engraissement des élevages dont les mâles sont castrés sous anesthésie a fortement augmenté par rapport à un élevage produisant des mâles entiers depuis que le prix de l’aliment a flambé.
De 3,35 à 3,65 euros par porc sorti selon le type d’aliment utilisé pour un prix moyen d’aliment de 279 euros par tonne, il est passé à 4,64-4,67 euros par porc sorti avec un aliment à 400 euros par tonne. Soit une progression comprise entre 1,02 et 1,29 euro par porc sorti (mâles et femelles). Cette simulation se base sur un écart d’indice de consommation entre les deux types de production compris entre 0,19 kg/kg avec un aliment moyenne gamme et 0,21 kg/kg avec un aliment haut de gamme qui couvre totalement les besoins des porcs sur toute la durée de l’engraissement, grâce à un ratio lysine/énergie plus élevé. « Ces écarts ont été calculés à partir d’essais menés par l’Ifip pour évaluer le différentiel de potentiel de croissance entre mâles castrés et entiers, tient à préciser Alexia Aubry, ingénieure à l’Ifip. Selon l’élevage, l’écart peut être moins important, en lien avec la conduite initiale des animaux. »
Des écarts moins importants avec les immunocastrés
L’écart de coût alimentaire entre les élevages de mâles immunocastrés et ceux de mâles entiers est moins important, grâce à une différence d’indice de consommation plus faible (+0,02 kg/kg seulement en engraissement). Pour ce type de production, l’effet de la flambée du prix de l’aliment a donc été moins marqué. « Le surcoût alimentaire lié à l’immunocastration est passé de 0,51 à 0,73 euro par porc sorti quand l’aliment a augmenté de 279 à 400 euros par tonne », précise Alexia Aubry.
La charge alimentaire n’est pas le seul poste impactant le coût de la castration sous anesthésie et de l’immunocastration. Dans une publication précédente (voir Réussir Porc septembre 2021 page 52), Alexia Aubry estimait à 0,68 euro par porc le surcoût de la main-d’œuvre et des dépenses de santé dans les élevages pratiquant la castration sous anesthésie locale par rapport aux mâles entiers (1,21 euro par porc pour une anesthésie générale). Pour l’immunocastration, ce surcoût est de 2,05 euros (voir Réussir Porc décembre 2021 page 23), lié notamment à l’achat du vaccin. Par ailleurs, les élevages de mâles castrés dont la plus-value technique est inférieure à celle des mâles entiers, subissent une moindre rémunération des carcasses (-1,11 euro par porc sorti). Avec l’immunocastraion, les élevages bénéficient d’une plus-value de +0,27 euro par porc sorti, grâce à l’absence de carcasses mâles odorantes lors des contrôles de vérification en abattoir. Ces éléments s’ajoutent donc au surcoût alimentaire pour calculer l’incidence économique globale de la castration sous anesthésie et de l’immunocastration par rapport à la production de mâles entiers.