Aller au contenu principal

Le virus Covid-19 perturbe les marchés laitiers

Les restrictions de circulation des personnes et des marchandises en Chine ont un impact sur l'économie mondiale.

À la mi-février, la progression du virus semblait faiblir.  © Gerd Altmann - Pixabay
© Gerd Altmann - Pixabay

La grande question est : jusqu'à quand les mesures de quarantaine et de restrictions de circulation vont-elles durer en Chine ? Hong Kong, Singapour, le Japon, la Corée du sud, l'Italie... sont aussi directement touchés avec des personnes malades, des vols annulés, et un impact certain sur l'économie.  Et dans le monde entier, l'épidémie de coronavirus à des répercussions pour les partenaires économiques de la Chine.

La demande mondiale de produits laitiers pourrait être affectée si la croissance de l'économie mondiale, déjà plutôt faible, vacille.

Mi-février, les cotations néo-zélandaises, néerlandaises et allemandes amorçaient déjà une petite baisse pour les poudres de lait. Les cotations françaises Atla baissaient de 50 €/t à 2620 €/t pour la poudre de lait écrémé sur la semaine s'achevant le 16 février.

En Chine, « il y a une baisse de la consommation hors foyer (RHF), car il y a moins de touristes, moins de déplacements professionnels, des établissements qui ferment (Starbucks, McDonald's par exemple). La consommation de lait liquide, beurre, crème, fromage et yaourt est donc forcément touchée, expose Jean-Marc Chaumet, de l'Institut de l'élevage. Les achats au détail et sur internet seraient moins exposés, pour les produits de nécessité, comme du lait infantile. »

Hausse ou baisse des importations chinoises

Ainsi, les importations de produits destinés à la RHF seront affectées. Par contre, pour les autres produits, le gouvernement chinois a appelé à une hausse des importations pour éviter les pénuries alimentaires. « Mais dans les faits, de nombreux containers sont bloqués dans les ports chinois, ou dans les bateaux qui ne peuvent pas accoster. Et même quand ils franchissent la douane, il est compliqué de faire circuler les marchandises. Du coup, certains exportateurs français freinent l'embarcation de marchandises pour la Chine », rapporte Gérard Calbrix, d'Atla.

Chiffres clés

Les enchères du 18 février du Global Dairy Trade en Nouvelle-Zélande font état d'une baisse des cotations pour la poudre de lait écrémé (-2,6 %) et pour la poudre grasse (-2,6 %), à 2 840 dollars et 2 966 dollars la tonne. Déjà, les cotations avaient baissé lors des enchères du 4 février. Soit une baisse de 196 dollars pour la poudre de lait écrémé, et de 267 dollars pour la poudre grasse depuis le point haut atteint lors des enchères du 21 janvier dernier. 

Coup dur pour la production chinoise

La province de Hubei, la plus touchée par le virus Covid-19, ne pèse que 0,5 % de la collecte nationale. « Mais les blocages routiers concernent d'autres provinces chinoises. Un certain nombre d'élevages ne sont pas livrés en aliment du bétail, et les livraisons de lait peuvent être interrompues », relate Jean-Marc Chaumet, de l'Institut de l'élevage. La baisse de la consommation engendre des excédents laitiers chez les transformateurs. « Ils fabriquent du lait UHT et des poudres grasses pour stocker le lait et le réhydrater plus tard. Les stocks grossissent car la poudre chinoise est trop chère pour être vendue. » Certains industriels chinois ont annoncé des baisses de prix du lait. Cela va porter un coup dur aux élevages. En 2019, le prix du lait, très haut (environ 500 €/1 000 l), avait tiré la production à 32 millions de tonnes et encouragé des créations d'élevages.

Les plus lus

éleveurs devant la ration distribuée à l'auge par la désileuse
« Grâce à la désileuse automotrice en Cuma, nourrir mes 100 vaches laitières me coûte 16 euros les 1 000 litres »

Dans les Côtes-d’Armor, l’EARL du Palais délègue préparation et distribution de la ration des laitières à la Cuma désilage.…

Bétonnière bricolée comme effaroucheur contre les étourneaux pour protéger le silo de maïs.
Un effaroucheur vraiment béton contre les étourneaux
Dans la Manche, Benoît et Flavien Lecler ont recyclé deux anciennes bétonnières pour les transformer en effaroucheurs contre les…
Sébastien Bouvet, éleveur en Ille-et-Vilaine
« En bio, nous visons des vaches à 7 000 litres en système autonome »

Le Gaec le château, en Ille-et-Vilaine, parvient à de bons niveaux de production en bio en misant sur un système fourrager…

Raccourcir l'intervalle entre les deux traites de la journée revêt de nombreux avantages, notamment en termes d'adaptation des horaires pour le salarié.
Travailler dans de bonnes conditions, c'est possible en élevage laitier

L’amélioration des conditions de travail dans les élevages laitiers est un enjeu crucial pour la qualité de vie des…

Une prairie inondée.
Récolte des fourrages : la FNSEA demande aux pouvoirs publics de réagir

Les fédérations de ruminants affiliées à la FNSEA demandent aux pouvoirs publics de mettre en place les promesses sur les…

vaches normandes dans une prairie naturelle
Prairies permanentes : l’assouplissement des règles se confirme

La Bretagne, la Bourgogne, le Grand-Est, les Hauts-de-France, la Normandie, les Pays de la Loire ainsi que la Corse pourraient…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière