Le revenu des exploitations bovin lait 2024 devrait baisser en Bourgogne-Franche-Comté
En 2024, la baisse du produit lait et viande et la progression des charges de structure fera baisser de près de 8 % l’EBE moyen des exploitations laitières de Bourgogne-Franche Comté.
« Cette année 2024, nous nous attendons à un EBE (excédent brut d’exploitation) moyen en baisse d’environ 8 % par rapport à 2023, pour aboutir à 110 400 euros pour une exploitation moyenne de 2 UTAF [main-d’œuvre non salariée, NDLR]. C’est un montant qui reste satisfaisant comparé aux cinq dernières années et à 2019 où l’EBE moyen s’établissait en deçà de 50 000 euros par UTAF », indique Valérie Delacre, conseillère du Cerfrance BFC (Bourgogne-Franche-Comté), à propos des premières estimations concernant les exploitations laitières de plaine de sa région.
Dans le détail, les estimations prédisent un produit lait qui décrocherait de 3 %, en lien avec la diminution du prix du lait. « Nous ne pouvons pas prédire la baisse de production liée à la FCO. Dans les exploitations touchées, cela pèsera sur le produit lait », ajoute la conseillère. Parmi les autres produits (-10 %), le produit viande baisse aussi du fait du recul des cotations. Les aides sont stables.
Baisse des charges opérationnelles
Les charges de structure continuent d’augmenter (+ 4 %), du fait des charges de mécanisation, des services et des cotisations sociales. À l’inverse, les charges opérationnelles diminuent (-7 %), liée à une baisse des prix des aliments, de l’énergie et des engrais. Ainis, le résultat courant par UTAF est attendu à 24 000 euros (-27 %). Une chute due aussi à une hausse sensible des amortissements et des frais financiers (+ 9 %).
En zone AOP du massif jurassien (comté, morbier, mont d’or et bleu de Gex), les tendances sont les mêmes mais atténuées. L’EBE moyen devrait s’effriter de 2 % pour s’établir à 131 200 euros pour 1,8 UTAF. Ce léger recul est lié à celui du produit lait (-2 %). La baisse des charges opérationnelles (-8 %) compenserait la hausse des charges de structure (+ 6 %). Le résultat courant par UTAF baisserait de 6 % à 31 200 euros, à cause aussi d’une hausse de 9 % des amortissements et des frais financiers.
Alerte sur les charges de structure
Le Cerfrance BFC rappelle que ces moyennes cachent des écarts importants entre exploitations. L’impact de la FCO et de la qualité des fourrages – compliquée à assurer avec une météo très humide – sera plus ou moins marqué sur le volume du lait produit et donc sur les résultats économiques.
Enfin, le Cerfrance Alliance comtoise incite à connaître son prix de revient et à raisonner les investissements en fonction. « En zone AOP, seules deux tiers des exploitations couvrent leur prix de revient avec le prix de vente de leur lait qui atteint 700 euros les 1 000 litres. Donc un tiers n’ont pas de marge de manœuvre pour se renouveler (matériel, main-d’œuvre, bâtiment) », pointe Thierry Perraudin, conseiller en zone AOP.