Aller au contenu principal

Mickaël Feuildet, ingénieur consultant en énergie photovoltaïque
"L'avenir du solaire est aux solutions multiples"

L’autoconsommation ouvre la porte à des solutions techniques qui seront adaptées à chaque utilisateur et à chaque utilisation, estime Mickaël Feuildet, ingénieur et consultant indépendant en énergie photovoltaïque depuis 2003.

« Si on veut autoconsommer, attention à ne pas calquer de solution toute faite et trop simple. Chaque cas est particulier. »
© P. Le Douarin
Qu’est-ce qui différencie l’autoconsommation de la formule de revente totale ?
Mickaël Feuildet - « Produire sa propre énergie, c’est maîtriser sa facture à prix constant. Avec l’autoconsommation partielle ou totale, on se questionne sur son niveau de consommation et sur comment on va mieux gérer les flux électriques entrants et sortants. On entre dans le domaine de la gestion de son énergie électrique. C’est un changement radical par rapport à la revente totale. Actuellement, la plupart d’entre nous subissons nos consommations. Nous payons la facture sans la détailler et souvent sans savoir si elle augmente et pourquoi : hausse des tarifs ou des consommations ? À cet égard, le déploiement des compteurs Linky devrait nous aider à y voir plus clair. »
La distinction entre vente totale et autoproduction va-t-elle persister ?
M. F. - « Sans doute pas. Nous sommes à la parité réseau (coût de revient kWh produit = prix d’achat du kWh). Les tarifs d’achat continuent à baisser. Il est très probable que la fin des tarifs réglementés arrivera dans moins de trois ans. Sauf si le coût des installations solaires continue à baisser, qui sera intéressé pour vendre moins cher que ce qu’il achète ? Cela ouvre la porte à d’autres formes de valorisations via l’autoconsommation individuelle ou collective qui commence juste à émerger, notamment avec des collectivités territoriales. Cela va évoluer très vite et il faut s’y préparer. »
Que conseillez-vous en matière d’autoconsommation ?
M. F. - « L’autoconsommation impose des études au cas par cas. En effet, la vente de l’excédent est peu incitative avec un prix de revente de 6 centimes fixé pour vingt ans (10 c si moins de 9 kWc), ce qui est inférieur au coût de revient. En aviculture, le vide sanitaire pose problème. Que faire de l’électricité, surtout si cela tombe en plein été ? On peut néanmoins choisir cette solution, en anticipant de futurs nouveaux usages. Si on peut stocker à bas prix, on peut tout envisager. En deux ans, l’investissement pour stocker 1 kWh est passé de 1000 euros à 300 euros. À moins de 100 euros le KWh, ce sera compétitif. Pour ma part, je préconise de commencer par expérimenter l’autoconsommation totale étape par étape. »
Et comment on s’y prend ?
M. F. - « En commençant par une micro installation, par exemple de 3 kWc. Cela permet d’apprendre à gérer ses flux d’énergies. À ce stade, on est sûr de ne pas être perdant. En 2017, avec l’Apepha et la Chambre d’agriculture de Bretagne, nous avons conçu un prototype d’un kWc posé au sol et facile à brancher (système « plug and play »). Avec moins de 1,7 m de hauteur et moins de 3 kWc, on évite la déclaration d’urbanisme et les délais de raccordement (gratuit). Malgré un coût de 1,48 euro du watt crête posé, on arrive à un kWh à 6,7 centimes calculé sur vingt ans (hors coûts d’exploitation qui sont minimes). La microcentrale est aujourd’hui une réalité. Depuis le mois de janvier, la startup néerlandaise SuperSola propose son panneau de 250 watts installable en cinq minutes pour environ 500 euros. »
Que penser des panneaux auto-orientés ou "trackers" ?
M. F. - « Du point de vue technologique, le tracker est très intéressant car en suivant le soleil comme un tournesol, il permet de produire 50 % d’énergie en plus. Mais, en raison du génie civil, des impératifs techniques et des coûts de maintenance, il revient au double d’une installation fixe de même puissance. Son intérêt économique est donc amoindri. Attention également à la prise au vent. En région ventée, la mise en sécurité à l’horizontale pénalise la production. Si on veut éviter le pic de puissance du midi en autoconsommation, on peut étudier la solution de panneaux fixes installés dans plusieurs positions, en fonction de son profil de consommation. »
 

Les plus lus

Confirmation d'influenza aviaire dans un élevage breton

Le premier foyer d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de la saison 2024-2025 est confirmé ce mardi 13 août dans un…

Huit ans après son premier poulailler dynamique produisant essentiellement du poulet, Clémence Bellanger récidive avec un statique donnant accès à une véranda.
« Je suis passée du dynamique au statique dans mon poulailler avec jardin d'hiver»
Productrice de dindes et de poulets avec un bâtiment dynamique créé en 2016, Clémence Bellanger a construit un second poulailler…
Jérôme Chasles espère amortir en cinq ans son installation de récupération d’eau de pluie qui lui aura coûté 15 000 euros.
Consommation d'eau en volailles : "Je réduis ma facture en récupérant l'eau de pluie"

Pour abreuver ses vaches à moindre coût, l’éleveur breton Jérôme Chasles a installé une citerne souple et un traitement de l’…

Graphique : En 2022, le parc de bâtiments, stable en Label, s’est à nouveau contracté en standard et certifiéÉvolution du parc de bâtiments en volailles de chair ...
Le parc de bâtiments de volailles de chair s’est contracté en 2022
L'enquête bâtiment réalisée par l'Itavi aide à suivre l'évolution du parc de poulaillers de chair, en tenant compte des…
Graphique : Schéma du montage du système Ekorain d’OcènePrêt à brancher et à fonctionner, le container Ekorain assure toutes les étapes de la potabilisation de ...
Hygiène : Un traitement pour changer l’eau de pluie en eau de boisson pour l'élevage 

La société Ocene commercialise un module de traitement à base d’ultrafiltration, spécifiquement destiné à potabiliser l’eau de…

Nouveaux visuels, affichage, spot radios et TV, Galliance met le paquet sur la communication.
Galliance : « Notre relance en volailles Label rouge s’appuie sur un ancrage régional »
Durement impacté par la grippe aviaire, deuxième opérateur de la volaille mais troisième en Label rouge, Galliance joue la carte…
Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)