Utilisez-vous les réseaux sociaux pour parler aux non-agricoles ?
Facebook, Twitter... Êtes-vous présent sur les réseaux sociaux et vous adressez-vous aux non-agricoles par ce biais ?
Facebook, Twitter... Êtes-vous présent sur les réseaux sociaux et vous adressez-vous aux non-agricoles par ce biais ?
OUI
Thomas Graindorge - en Gaec dans l'Orne
Nous faisons de la transformation à la ferme. Notre site internet présente la ferme et les produits. Et la page Facebook sert à communiquer avec nos clients et elle permet aussi d'atteindre des gens qui ne sont pas déjà clients. Nous y répondons à des questions sur le métier. J'utilise principalement Twitter, pour parler de l'agriculture en général à titre personnel. Je suis membre de l'association Franceagritwittos qui a vocation à ne pas laisser le champ libre aux personnes très critiques sur l'agriculture. Franceagritwittos est un réseau : entre twittos, on se rencontre, on échange. Notre action est de parler du métier et de répondre aux critiques et aux erreurs. Même si on n'arrive pas à convaincre la personne, le message sera public et lu par d'autres qui se posent des questions. L'association aurait besoin de plus de monde. Il ne s'agit pas que nous soyons tous aussi actifs qu'AgriSkippy, Agrikol... Déjà, liker et relayer des messages que nous trouvons bien augmente leur poids. Tous les détracteurs de l'agriculture sont sur Twitter, et les politiques aussi ; on peut les interpeller directement. Je n'ai pas vécu d'attaques directes. Les critiques visent l'élevage en général ; il faut donc prendre du recul par rapport aux attaques, rester calme et expliquer.
NON
Benoît Charlot, éleveur dans l'Yonne
Les réseaux sociaux m'intéressent pour les échanges sur des sujets techniques. Je suis inscrit à un groupe Facebook sur l'élevage et à un autre sur les TCS et le semis direct. Sur ma zone, nous ne sommes plus que trois éleveurs dans un rayon de 10 km. Il n'y a qu'un groupe d'échange d'éleveurs, mais à 25 km. Les conseillers de la coopérative ne sont plus calés en cultures fourragères. J'ai trouvé des informations sur les méteils grâce au groupe TCS Facebook. J'y ai passé du temps, car il faut trier l'information. Je ne communique plus avec les non-agricoles sur les réseaux sociaux. J'ai déjà répondu à des commentaires "végans", mais c'est une perte de temps car le dialogue avec eux n'est pas possible. Parfois, j'ai apporté des précisions à des consommateurs qui se posaient des questions, mais c'est du temps à passer. Je préfère dialoguer directement, par exemple avec les quelques clients qui viennent m'acheter du lait à la ferme. À l'avenir, je ferai peut-être une page Facebook pour montrer notre quotidien.
NON
Jean-Marc Burette, éleveur dans le Pas-de-Calais
Je n'utilise pas les réseaux sociaux mais je communique beaucoup sur le métier avec des personnes qui ne travaillent pas dans l'agriculture : mes voisins, les élus communaux et des passants pour l'essentiel. Je suis des formations à la prise de parole depuis plusieurs années pour expliquer le métier et savoir répondre à des critiques. Je ne suis pas à l’aise avec le côté anonyme des réseaux. Je préfère le contact, rester dans mon élément et avoir les gens face à moi. Je fais de la communication de proximité. Par exemple, avec ma famille, nous avons installé un panneau avec un dessin de vache et un jeu des cinq différences avec les vaches qu'ils voient dans le pré (corne, couleur, cloche...) et une explication qui va avec. J'ai pris le temps d'échanger avec des passants qui regardaient le panneau. J'ai écrit un article dans la gazette du village qui explique le fonctionnement d'une ferme aujourd'hui, notamment pourquoi on fertilise et on traite, etc.