Une gestion sanitaire très différente entre élevages bio et conventionnels
Selon l'étude nationale Cedabio, le nombre
de traitements allopathiques
est trois fois moins élevé dans
le groupe bio que chez les conventionnels étudiés.
L’étude nationale Cedabio(1) comporte un volet sanitaire. Elle compare 48 élevages laitiers biologiques et 48 élevages conventionnels aux pratiques sanitaires « raisonnées ». Il en ressort que les éleveurs laitiers biologiques sont nettement moins interventionnistes que leurs collègues conventionnels. Le cahier des charges bio limite l’usage de traitements allopathiques à trois par gros bovin au cours d’une période de douze mois, hors usage des vaccins et antiparasitaires qui ne sont pas limités. Les bio peuvent avoir recours aux produits phytothérapiques, homéopathiques et aux oligo-éléments, sans contrainte et sans limite sur ces catégories de produits. Par contre, les bolus et diffuseurs sont interdits, et d’une manière générale les traitements antibiotiques à caractère préventif.
Le changement de cahier des charges, plus souple depuis 2009 (le nombre maximal de traitements aux antibiotiques est passé de deux à trois par an, et l’emploi d’antiparasitaires n’est plus limité), n’a apparemment pas conduit à une augmentation du nombre de traitements par tête.
En bio, moins de traitements, toutes catégories confondues
Les bio de l’étude utilisent trois fois moins d’antibiotiques (60 traitements pour 100 vaches), quatre fois moins d’antiparasitaires (15 traitements pour 100 têtes de bovins), et deux fois moins de vaccinations (avec vaccin FCO). À l’inverse, pour les médecines alternatives, 88 % des élevages biologiques pratiquent en moyenne 75 traitements pour
100 bovins. Un élevage conventionnel sur deux utilise en moyenne sept traitements pour 100 bovins.
« L’utilisation des médecines alternatives permet de réduire les traitements allopathiques tout en maintenant une situation sanitaire satisfaisante », conclut l’étude. « Cette réduction de l’usage des traitements classiques en agriculture biologique tient à plusieurs raisons : plus faible productivité animale, maximisation du pâturage et du temps hors bâtiments, part élevée de fourrages grossiers dans la ration… et la crainte des éleveurs de ne pas maîtriser la situation sanitaire leur fait accroître la surveillance et appliquer les bonnes règles de prévention », avancent les participants à l’étude.
(1) Institut de l’élevage, Itab, Fnab, chambres d’agriculture, Inter Bio Normandie, GAB, station expérimentale Inra de Mirecourt…