Une chute spectaculaire des revenus 2015
Les simulations de l'Institut de l'élevage montrent un décrochement du revenu de plus de 15 000 euros/UMO familiale en 2015.
L'Institut de l'élevage a estimé les revenus 2015 sur deux groupes d' exploitations laitières spécialisées (plaine et montagne du Massif central) soit 250 exploitations au total. Des indices de prix et de volumes ont été appliqués sur les postes de charges et de produits de l'année 2014 d'après des estimations établies au 31 août: par exemple - 5% pour le prix de l'aliment, + 4% pour l'électricité, un volume de lait identique, etc. Le prix du lait standard a été estimé à 310 €/1000 l sur le dernier trimestre et à 312 €/1000 l sur l'année 2015, soit 50 € de moins qu'en 2014.
Un prix du lait en forte baisse et des aliments achetés restés chers
"Dans les exploitations de plaine(1), l'estimation du revenu conduit à une baisse de 40%. Les niveaux sont comparables à ceux observés lors de la crise de 2009. Mais ils sont obtenus avec des exploitations de plus grande dimension (volume lait/UMO, investissement...)", souligne l'Institut de l'élevage. La baisse du prix du lait génère une perte de produit de 16 000 €/unité de main-d'oeuvre. Les exploitations étant spécialisées lait, les ventes de céréales n'ont pas permis de compenser ces pertes. "Pour les exploitations de l'Est de la France, c'est la double peine: les rendements en maïs ensilage et en herbe sont catastrophique." Les achats d'aliments pour compenser le déficit fourrager (estimés à 150 €/UGB) entraîne une dépense supplémentaire de plus de 15 000 €. Le quart des exploitations les plus touchées dégage un résultat inférieur à 10 000 € : leurs annuités et prélèvements privés ne sont plus couverts par l'EBE, entraînant une dégradation rapide des trésoreries.
Pour les élevages de montagne du Massif central(2), confrontés à la baisse du prix du lait, à la canicule, à la sécheresse et à la prolifération des campagnols, "l'année 2015 est catastrophique: le revenu diminue de moitié". Certains éleveurs ont dû ensiler les maïs dès le mois de juillet en zone basse tandis que les prairies d'altitude se transformaient en paillasson. Le déficit fourrager devrait se situer entre 0,5 à 1,5 tonne de matière sèche par UGB selon les secteurs.
L'Institut souligne toutefois que "l'évolution moyenne masque de fortes disparités . Les éleveurs très endettés sont les premiers fragilisés."
(1) 2,2 UMO dont 2 UMO exploitant - 96 ha dont 75 ha SFP - 74 VL et 528 000 litres vendus.
(2) 2,1 UMO dont 2 UMO exploitant - 84 ha dont 74 haSFP - 56 VL et 415 000 litres vendus.