En Bretagne
Un veau meurt toutes les huit minutes
En Bretagne
Les chambres d´agriculture de Bretagne ont dressé un état des lieux de la mortalité des veaux en élevages laitiers. En moyenne, l´objectif de moins de 10 % n´est pas atteint, mais il reste possible avec une bonne conduite.
D´après une récente étude du Pôle herbivores des chambres d´agriculture de Bretagne, le taux de mortalité des veaux laitiers entre 0 et 60 jours s´élève à 10,8 %. La Mayenne et la Vendée se situent également au dessus de l´objectif des 10 %, affichant respectivement des taux de 12,5 et 13,1 %.
« La situation n´a guère évolué depuis une quinzaine d´années, souligne à juste titre Jean-Yves Porhiel, de la chambre d´agriculture du Finistère. L´impact économique de la perte de veaux n´est pas négligeable. En Bretagne, plus de 60 000 veaux sont morts sur l´année 2004, soit un veau toutes les huit minutes ! »
D´après l´état des lieux réalisé, plus des deux tiers des veaux meurent dans les jours suivant leur naissance et un quart entre 3 et 30 jours. Autre constat alarmant : un quart des élevages laitiers bretons présente un taux de mortalité supérieur à 20 %.
Dans 35 % des élevages laitiers bretons, le taux de mortalité des veaux est inférieur à 10 %. ©S. Leitenberger |
Pas d´intervention systématique au vêlage
« Nous avons analysé les pratiques des élevages présentant un faible taux de mortalité, ainsi que celles des exploitations avec un taux de mortalité supérieur à 20 %, note le technicien. Le premier groupe comportait 17 élevages et le second 63. Sur le plan technique, rien ne différencie ces deux groupes. Le premier affiche 2,3 % de veaux morts, essentiellement liés à des problèmes de vêlage. « Selon les éleveurs, il s´agit surtout de problème intervenus sur des primipares, de gros veaux ou de mauvais positionnement au moment du passage. » Dans ces élevages, le box de vêlage n´est généralement utilisé qu´en cas de nécessité d´aide au vêlage, et le matériel se situe à proximité de ce box. A la naissance, la désinfection du cordon ombilical est systématique, tout comme la distribution du colostrum dans les règles de l´art. Ces éleveurs respectent aussi des plans d´alimentation lactés et solides. Enfin, l´environnement des veaux est jugé sain.
Le second groupe présente quant à lui un taux de mortalité des veaux de 26,5 % : 10,5 % des cas proviennent de problèmes intervenus lors du vêlage et 10,5 % sont liés aux diarrhées.
Les mauvaises conditions de vêlage reflètent un manque de surveillance des éleveurs et des interventions inadaptées. « L´intervention systématique au vêlage n´apparaît pas une pratique bénéfique, rappelle Jean-Yves Porhiel. Les préconisations de distribution du colostrum ne sont pas non plus toujours respectées à la lettre. »
Parmi les autres pratiques à risques relevées dans ces élevages, citons le manque de rigueur quant aux plans lactés (quantités irrégulières, températures de distribution inadaptées), l´utilisation de concentré très fermentescible, broyé finement et non individualisé, des fourrages peu accessibles, ainsi que des conditions de logement non optimales (courants d´air, humidité, poussières.). Autant de facteurs à améliorer pour réduire le taux de mortalité des veaux.