Vu par le véto
Un bel abcès de la sole
Vu par le véto
ENCORE QUELQUES
COUPS DE RÉNETTE
et le parage sera
achevé.
©
J.-M. Nicol
COUPS DE RÉNETTE
et le parage sera
achevé.
« Le motif pour lequel je suis venu dans l’exploitation était tout autre, mais Pierre tient à me montrer cette vache qui boite de l’antérieur droit depuis quelques jours. À l’en croire, il s’agirait d’une boiterie d’apparition brutale qui coïncide avec la venue en chaleur d’une vache dans ces jours-là…
Pierre avait manifestement envie que je lui donne rapidement raison en regardant la vache faire quelques pas, mais je ne suis pas hélas de ceux qui parviennent à diagnostiquer les maladies et scruter les parasites internes en regardant les bêtes à cinq mètres ; je ne crois pas que les boiteries des antérieurs soient presque toutes dues à un chevauchement acrobatique, et je ne crois pas non plus le panaris responsable de 90 % des boiteries des postérieurs…
Non, la réalité est têtue ; pour déclencher un quelconque traitement, il me faut savoir ce qui se passe et pour établir le diagnostic, il faut lever le pied au moins pour s’assurer qu’il n’est pas en cause !
Voilà la belle au cornadis, un licol à la tête, la tête tirée du côté droit. Reste à accéder au pied en levant le canon amarré au cornadis. La muraille des onglons est intacte ; l’espace interdigité aussi. Un petit coup de maillet sur la sole de l’onglon externe semble bien provoquer une douleur que je ne retrouve pas sous la sole de l’autre onglon.
Allons voir ! Le parage met en évidence une petite fissuration de la ligne blanche devenue sombre à cet endroit. J’abats donc la muraille et la sole autour de cette trace jusqu’à entendre un « pschiiit » et à voir quelques gouttes de pus sortir à vive allure d’une cavité.
Il s’agit bien d’un abcès qui s’étend maintenant sur les deux tiers de la surface de la sole. J’enlève cette partie de la sole devenue inutile sans faire couler de sang. Le pied portera sur la muraille et en talon le temps de la cicatrisation et de la repousse de la corne à partir du vif enfin tranquille ; le tout sans la participation d’antibiotiques. Quatre jours plus tard, la boiterie n’est qu’un mauvais souvenir. »
Pierre avait manifestement envie que je lui donne rapidement raison en regardant la vache faire quelques pas, mais je ne suis pas hélas de ceux qui parviennent à diagnostiquer les maladies et scruter les parasites internes en regardant les bêtes à cinq mètres ; je ne crois pas que les boiteries des antérieurs soient presque toutes dues à un chevauchement acrobatique, et je ne crois pas non plus le panaris responsable de 90 % des boiteries des postérieurs…
Non, la réalité est têtue ; pour déclencher un quelconque traitement, il me faut savoir ce qui se passe et pour établir le diagnostic, il faut lever le pied au moins pour s’assurer qu’il n’est pas en cause !
UN « PSCHIIIT » QUI EN DIT LONG
Voilà la belle au cornadis, un licol à la tête, la tête tirée du côté droit. Reste à accéder au pied en levant le canon amarré au cornadis. La muraille des onglons est intacte ; l’espace interdigité aussi. Un petit coup de maillet sur la sole de l’onglon externe semble bien provoquer une douleur que je ne retrouve pas sous la sole de l’autre onglon.
Allons voir ! Le parage met en évidence une petite fissuration de la ligne blanche devenue sombre à cet endroit. J’abats donc la muraille et la sole autour de cette trace jusqu’à entendre un « pschiiit » et à voir quelques gouttes de pus sortir à vive allure d’une cavité.
Il s’agit bien d’un abcès qui s’étend maintenant sur les deux tiers de la surface de la sole. J’enlève cette partie de la sole devenue inutile sans faire couler de sang. Le pied portera sur la muraille et en talon le temps de la cicatrisation et de la repousse de la corne à partir du vif enfin tranquille ; le tout sans la participation d’antibiotiques. Quatre jours plus tard, la boiterie n’est qu’un mauvais souvenir. »