Traite : 20 % d’électricité en moins avec un chauffe-eau solaire
Au Gaec du Pont Ménard, dans le Morbihan, le chauffe-eau solaire installé en 2021 couvre 50 % des besoins en eau chaude de l’atelier lait et réduit la facture annuelle d’électricité de 20 %.
Au Gaec du Pont Ménard, dans le Morbihan, le chauffe-eau solaire installé en 2021 couvre 50 % des besoins en eau chaude de l’atelier lait et réduit la facture annuelle d’électricité de 20 %.
Pour Janick et Emmanuel Menier, associés du Gaec du Pont Menard, dans le Morbihan, la réduction de l’empreinte énergétique de l’atelier lait est une préoccupation depuis plusieurs années. Après avoir développé le photovoltaïque et mis en place un prérefroidisseur de lait pour diminuer la consommation du tank à lait, ils ont investi en 2021 dans un chauffe-eau solaire.
« De fin mai à fin septembre, nous sommes entièrement autonomes pour l’eau chaude », assure Janick Menier. Au total, entre novembre 2021 et octobre 2022, la production solaire a été de 11 100 kWh, soit 492 kWh/m². Cette énergie a permis de couvrir 50 % des besoins en eau chaude de l’élevage laitier sur l’année. Avec un coût du kilowattheure de 14,64 centimes d'euro en 2022, l’économie réalisée a été de 1 550 € HT, permettant une baisse de 20 % de la consommation d’électricité annuelle de l’atelier lait.
S’agrandir et ajuster ses équipements
« En 2016, pour passer de 50 à 140 vaches pour 1,5 million de litres de lait, nous avons créé un nouveau bâtiment sur litière compostée et un nouveau bloc traite, explique Janick. Nous sommes satisfaits de ces installations. Mais avec 135-140 vaches à traire, une salle de traite 2x12 postes et de longues canalisations où l’eau se refroidit vite, la consommation d’eau chaude est importante. Notre chauffe-eau électrique de 500 litres tournait en permanence. »
En 2020, une réflexion est engagée sur les solutions permettant de réduire la consommation d’électricité liée à la production d’eau chaude pour le bloc traite. L’idée d’un chauffe-eau solaire émerge rapidement. « La configuration des bâtiments et la régularité des besoins en eau chaude se prêtaient bien à ce type d’équipement », souligne Joanna Herrera, du GIE Élevages de Bretagne, qui a accompagné les éleveurs dans cette démarche.
Un compteur d’eau provisoire pour évaluer les besoins
Le dimensionnement de l’installation a d’abord été réalisé sur la base de moyennes de consommation d’eau chaude. « Pour calculer plus précisément nos besoins journaliers en eau chaude, nous avons demandé à l’installateur de poser un compteur d’eau provisoire, précise Janick Menier. La consommation d’eau chaude varie selon les pratiques de l’élevage et il est très important de connaître exactement sa consommation journalière pour dimensionner au mieux l’installation. Cela nous a amenés à installer 2 à 4 m² de capteurs solaires supplémentaires par rapport à ce que nous aurions fait si nous nous étions basés sur les moyennes de consommation. »
Le besoin journalier pour le nettoyage de la machine à traire de 24 postes, l’hygiène lors de la traite et le nettoyage du tank à lait de 12 000 litres a ainsi été évalué à 850 litres d’eau chaude à 70 °C. « L’énergie nécessaire pour chauffer ce volume d’eau est de 22 000 kWh/an, soit l’équivalent d’une facture annuelle de 3 200 euros pour une installation 100 % électrique », précise Joanna Herrera. Ce besoin a déterminé la mise en place de 22,6 m² de capteurs solaires, installés au pignon de la laiterie, avec une orientation sud-est, et d’un ballon de stockage de 1 226 litres. Le chauffe-eau électrique de 500 litres a été conservé pour faire l’appoint en hiver.
1 550 € d’économie en 2022
Au total, l’investissement s’est élevé à 20 430 € HT, sur lequel le Gaec a obtenu une subvention Ademe de 13 277 € soit 65 % de l’investissement. Elle a été versée pour 80 % à la mise en service de l’installation, et pour 20 % après la première année de fonctionnement. Le reste à charge pour le Gaec a été de 7 150 € HT.
L’installation d’un compteur d’énergie, obligatoire pour l’obtention de la subvention Ademe, a permis de suivre la production solaire sur la première année et confirmé l’intérêt économique de l’installation.
Côté éco
• Capteurs solaires et supports : 9 400 €
• Ballon de stockage : 4 100 €
• Équipements divers : 2 660 €
• Main-d’œuvre : 3 900 €
• Compteur d’énergie : 370 €
• Coût total de l’installation : 20 430 € HT
Deux points clés : un compteur et un contrôle régulier
Le compteur d’énergie, obligatoire dans le cadre des subventions Ademe, permet de suivre la production solaire utile (kWh) et la consommation d’eau chaude. « Pendant un an, j’ai relevé ces données chaque mois, ce qui a permis de vérifier que l’installation fonctionnait bien comme prévu, indique Janick Menier. Aujourd’hui, je ne les regarde plus que de temps en temps. » Le Gaec a aussi demandé à son installateur, GR Energie, de venir contrôler l’installation deux fois par an. « Il est important de contrôler la pression de l’installation, pour vérifier qu’il n’y ait pas de fuite, et de vérifier que le système anti-gel est efficace, estime l’éleveur. Comme l’entreprise est toute proche, ce contrôle, qui dure moins d’une heure, est peu coûteux. »