Sodiaal recherche 150 millions de litres de lait bio
Avec un marché bio porteur tant à l’export que sur le marché intérieur, Sodiaal lance une campagne de conversion pour atteindre 250 millions de litres transformés en bio d’ici 2020.
Avec un marché bio porteur tant à l’export que sur le marché intérieur, Sodiaal lance une campagne de conversion pour atteindre 250 millions de litres transformés en bio d’ici 2020.
La première coopérative laitière française a lancé cet automne un plan de développement de 150 millions de litres de lait bio. Cette croissance devrait se faire pour un peu plus des deux tiers en interne, et un tiers auprès des partenaires qui la fournissent déjà en lait bio. Toutes les régions sont concernées par ce plan bio. Deux grands bassins focalisent l’essentiel du développement : le Sud dont les volumes devraient passer de 34 à plus de 100 millions de litres, et le Grand Ouest, passant de 5 à 50 millions de litres. La répartition des volumes additionnels est prévue en fonction de la proximité avec les sites industriels et la situation actuelle de chaque région. Au printemps 2016, cette répartition pourra être ajustée en fonction des premiers contrats signés.
Pour encourager les conversions, Sodiaal propose un contrat de sept ans, une prime de 30 euros/1 000 litres pendant les deux ans de la conversion, puis une prime bio d’environ 100 euros/1 000 l. En en cas de chute sévère du prix, un complément est décidé par le conseil d’administration au regard de la valorisation des marchés bio. « Aujourd’hui, la production bio a une volatilité atténuée et à l’horizon cinq ans, on ne voit pas les choses changer, cela donne de la visibilité aux producteurs. Dans le contexte actuel, cela fait du bien d’avoir de tels projets », explique Jean-Paul Picquendar, directeur de Sodiaal Sud-Est.
Le lait de consommation, principal débouché pour le lait bio
Aujourd’hui, les volumes transformés en bio sont principalement destinés au lait de consommation à marques et MDD. Sodiaal fabrique aussi de l’ultra-frais, notamment avec sa marque Yéo, des laits infantiles pour Nutribio, et des fromages bio. « Un tiers de ces nouveaux volumes va être consacré au lait de consommation, dont la moitié pour le marché national et européen, et l’autre moitié pour le grand export. Les deux tiers seront donc transformés en laits infantiles bio, dont 50 % pour le marché européen et 50 % pour l’Asie. » Un contrat a d’ailleurs été signé l’été dernier avec l’entreprise chinoise Century International Trading pour fournir annuellement 6 000 tonnes de poudre de lait infantile bio. Ces volumes seront principalement produits à Montauban où une nouvelle ligne devrait être opérationnelle à l’automne 2016. « Ce développement va requestionner notre schéma industriel. Certaines références pourront être basculées d’une usine à l’autre en fonction des bassins de production et de consommation. »
Un accompagnement à la conversion dans le Sud-Est
Le Sud-Est, première région Sodiaal en bio, est en première ligne de ce plan de développement. En 2020, le lait bio devrait y représenter 6 % des volumes transformés par Sodiaal, passant de 19 à 43 millions de litres. « Le Sud-Est est une région dynamique en production laitière. Nous sommes confiants pour l’atteinte des objectifs. Les producteurs sont enthousiastes, nous avons déjà signé le premier contrat », affirme Jean-Paul Picquendar.
La coopérative propose un accompagnement très poussé pour les producteurs intéressés dans cette région. « Il faut mettre toutes les chances du côté de l’éleveur pour que son projet aboutisse dans de bonnes conditions. Depuis septembre, des réunions d’information et des portes ouvertes sont organisées en partenariat avec les OPA (chambre d’agriculture, GAB, organismes de conseil en élevage, etc.). » Puis, les éleveurs suivent trois journées de formation pour rentrer un peu plus dans le cahier des charges et réfléchir à leur projet. Si le producteur confirme son intérêt, un diagnostic complet de cinq jours est réalisé sur l’exploitation. Il permet de mettre en avant les points forts et les points faibles de l’élevage et de construire un plan d’action pour la conversion.