SIMPLICITÉ, ROBUSTESSE, CONFORT
SIMPLICITÉ, ROBUSTESSE, CONFORT - SIMPLICITÉ, ROBUSTESSE, CONFORT - SIMPLICITÉ, ROBUSTESSE, CONFORT - Votre définition du tracteur low cost
Vos réponses au questionnaire paru
dans le numéro de mars nous permettent
d’établir le portrait du tracteur low cost
adapté à votre exploitation d’élevage.
est indispensable
en termes de confort
La définition du tracteur low cost a rapidement pris forme au fil des 60 réponses que nous avons reçues. C’est, pour vous, un tracteur de 80 à 100 chevaux avec un minimum d’électronique, un inverseur sous charge, du débit hydraulique, certains équipements de confort et un bon rapport qualité/prix. Vous le destinez surtout à des travaux de cour de ferme. Cette rapide synthèse démontre que le tracteur low cost n’est pas un tracteur dépouillé. Vous avez d’ailleurs une idée assez précise des équipements à ne pas sacrifier sur ces tracteurs que l’on pourrait finalement qualifier d’« économiques ».
Un mélange d’anciennes et de nouvelles générations
En effet, le terme « low cost » manque de sens pour certains, quand d’autres estiment qu’il connote une mauvaise qualité. Le sujet semble retenir votre attention puisque 55 % des répondants se sont déjà intéressés au tracteur low cost, le plus souvent par l’intermédiaire de la presse spécialisée ou de leur concessionnaire. Près de 80 % seraient même prêts à investir dans un tracteur low cost d’ici deux à cinq ans.
Par rapport à l’offre actuelle du marché, c’est surtout Same Deutz-Fahr qui semble faire écho en termes de low cost. Ce constructeur est en effet le premier à avoir proposé à son catalogue un modèle low cost. Suivent John Deere et New Holland, de par leur position de leaders sur le marché (John Deere commercialise aussi deux modèles low cost), puis Kubota de par son image de tracteur simple, au rapport qualité/prix compétitif. Concernant les 20 % de répondants qui ne souhaitent pas se tourner vers le low cost, ils se justifient en estimant que ce type de tracteur est trop rustique et qu’il n’est pas en phase avec leur besoin de modernité.
Se passer de l’électronique sans sacrifier le confort et l’efficacité
Le tracteur low cost doit-il être un engin de nouvelle génération « dépouillé » ou d’ancienne génération « réactualisé » ? Impossible de vous départager (50/50). Certains remarquent qu’il n’y a pas le choix sur les moteurs du fait des normes antipollution. Le tracteur low cost pourrait donc bien mêler des composants issus d’anciennes et de nouvelles générations. Les premiers pour faire baisser les coûts et les seconds pour répondre aux contraintes de la réglementation, mais aussi aux exigences de confort. Les logiques industrielles des constructeurs ne sont toutefois pas compatibles avec une multiplication des références. La solution passe peut-être par une fabrication dans des pays où la main-d’oeuvre est à bas coût. Tout en sachant que plus de la moitié des répondants (54 %) n’est pas favorable à cette délocalisation de la production.
Ils redoutent que la qualité des produits ne soit pas au rendez-vous et que cela se fasse encore au détriment de l’industrie et des emplois en Europe.
En termes de poste de conduite, la cabine est plébiscitée à près de 80 %. Malgré son intérêt pour l’accès aux bâtiments et la visibilité, la plateforme pêche par son manque de confort. Le choix de la transmission est révélateur de la contradiction entre la volonté de simplifier pour réduire le coût et le maintien d’un certain niveau de confort. Vous êtes ainsi 52,5 % à choisir une transmission mécanique et 46,5 % une semi-powershift. Dans ces 46,5 %, une large majorité souhaite quatre rapports sous charge, preuve qu’il est difficile d’abandonner un certain niveau d’agrément.
En revanche, le consensus est de mise pour exiger la présence d’un inverseur (90 %). Une majorité souhaite même un inverseur sous charge pour le confort et l’efficacité des manoeuvres. Pas de compromis non plus sur l’hydraulique. Vous estimez que les outils sont de plus en plus gourmands en hydraulique, justifiant au moins un débit de 80 l/min. En revanche, deux ou trois distributeurs vous paraissent suffisants.
Au niveau du relevage, c’est le choix de la simplicité et de la robustesse avec 65% de réponses en faveur d’une gestion mécanique. Concernant les régimes de prise de force, la 540 tr/min est bien sur indispensable, mais plus de la moitié des répondants souhaiterait une 540 Eco et une 1000 tr/min, dans un soucis de polyvalence et d’économie de carburant. Quant à la commande de prise de force, vous êtes partagés entre l’hydraulique et le mécanique.
Dans les équipements de confort, le siège pneumatique est le seul à vous paraître indispensable. En revanche, vous n’êtes qu’une petite moitié à souhaiter la climatisation. Pont avant et cabine suspendus sont pour vous des équipements superflus sur ce type de tracteur. Toujours dans la cabine, le tableau de bord doit comporter deux affichages essentiels : la vitesse d’avancement et le régime de la prise de force. La consommation arrive en troisième position, ce qui montre encore une fois l’intérêt porté aux économies de carburant.
Moins de 100 chevaux robuste pour les petits travaux
Le tracteur low cost étant principalement destiné à des travaux légers (alimentation, paillage, fenaison) et occasionnellement à la manutention, vous estimez que la puissance idéale se situe dans la fourchette 80 à 100 chevaux. La rusticité et la robustesse sont souvent mises en avant dans vos exigences. Vous êtes nombreux à vouloir un minimum d’équipement électronique de manière à faire l’entretien ou le dépannage vous-même, à moindre coût. Même robuste, le tracteur doit selon vous être garanti trois ans, en moyenne. 25 % des répondants désirent une garantie de cinq ans.
Malgré l’absence de certains équipements électroniques, vous souhaitez les mêmes conditions de garantie que celles qui s’appliquent sur un tracteur « classique ». Au contraire, le prix d’achat doit être inférieur de plus de 20 % par rapport à un tracteur de dernière génération. Vous êtes même 43 % à souhaiter une différence de plus de 30 %. Attention toutefois à ne pas cibler uniquement les prix les plus bas. Ainsi, les quelques propriétaires de tracteurs low cost qui ont répondu au questionnaire, indiquent qu’après coup, ils ne referaient peut-être pas le choix de ce type de tracteur.
Michel Portier avec la collaboration de Benjamin Racine étudiant en licence professionnelle « gestion technique et économique des agroéquipements » (IUT de Chalon-sur-Saône et Agrosup Dijon).